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Région Publié le samedi 2 novembre 2013 | AIP

Réconciliation nationale: des habitants de Bouaké font des recommandations

Bouaké,Des habitants de Bouaké interrogés sur le processus de réconciliation, ont fait des recommandations relatives au mécanisme à mettre en place pour faire aboutir le processus et parvenir à la cohésion sociale et à une paix durable.

Avant la mise en œuvre de tout mécanisme, tous, jeunes, hommes, femmes, leaders religieux, politiques, et membres de la société civile, ont recommandé, de façon unanime, aux Ivoiriens, de faire l’effort de se pardonner, de s’accepter, pour permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases.

Le jeune Eric Silué, gérant de cabine téléphonique à la gare de Bouaké déclare : « on n’a pas pu empêcher les choses d’arriver. Maintenant que c’est arrivé, il faut faire l’effort de faire table rase et de pardonner ».

Le Révérend Pasteur Jacques Kouadio, secrétaire à l’organisation du forum des confessions religieuses, estime que pour réconcilier les Ivoiriens, la solution est simple. Il suffit « que tous les leaders se pardonnent et donnent le mot d’ordre, la cohésion sociale sera véritable», a-t-il affirmé, invitant tout le monde à la repentance.

« Il faut que chaque Ivoirien reconnaisse le tort qu’il a fait à son frère. Que les vainqueurs ne prennent pas les autres comme des bourreaux », a-t-il ajouté.

Au titre des mécanismes à adopter pour réconcilier les Ivoiriens, Mme Kabran Florence, trésorière de la plateforme des associations des femmes de Bouaké, propose une médiation qui sera menée par les dignitaires religieux, les chefs de canton et de village. Elle consistera à convoquer toutes les populations sur la place publique.

« Si on les convoque, on essaiera de les entendre. En discutant avec elles, on essaiera de trouver ce qui a amené le conflit, le fondement du problème. Et on essaiera de faire comprendre à chacun qu’on doit vraiment aller à la réconciliation, parce que sans la paix il n’y a pas de développement », a-t-elle signifié. De plus, elle suggère, en phase avec la politique du Gouvernement, qu’il faut dédommager les victimes de la crise.

M. Ismaël Ouattara, membre du grand conseil régional du PDCI, par ailleurs, secrétaire général et porte-parole du Mouvement renouveau dudit parti, est favorable à une justice équitable et à la promotion du pardon, mais il pense que « pardonner et sanctionner ne suffisent pas, il faut le dédommagement ».

Il propose « une application équitable de la justice, suivie du pardon selon un mode admis par tous les Ivoiriens », sans donner de précision sur le mécanisme qu’il faut mettre en place pour permettre aux Ivoiriens de se prononcer et de définir de façon consensuelle les crimes à pardonner et ceux qu’il ne faut pas pardonner.

« Toujours est-il qu’il faut tout d’abord que la justice s’applique et que, par la suite, l’on voit ensemble, tous les Ivoiriens réunis, sans arrière pensée, qu’est-ce qu’on peut pardonner, qu’est-ce qu’on ne pas pardonner », a-t-il fait savoir, affirmant que ce serait pour lui la meilleure façon d’éviter qu’il y ait des suspicions.

Pour permettre aux populations d’adhérer aux discours de la réconciliation, le secrétaire général du Mouvement renouveau PDCI a demandé également au Gouvernement de poursuivre ses efforts pour faire baisser le coût de la vie, régler la question sécuritaire et encourager la reprise de l’activité économique par une implication forte de l’Etat dans le redémarrage de l’industrie à Bouaké. Il a conclu par un appel au changement du ton dans le discours politique, tant à l’endroit du pouvoir que de l’opposition.

Pour sa part, M. Kamagaté Mamadou, couturier, suggère, qu’il faut convaincre les exilés à revenir pour qu’on se réconcilie et que tous ceux qui commis des crimes, quelque soit leur bord, répondent de leurs actes. « Si tout cela n’est pas fait, on ne peut pas se réconcilier », estime-t-il.

Pour parvenir à une réconciliation sincère, le coordonnateur général de l’ONG CHREMUS (Chrétiens et Musulmans), par ailleurs président de l’ONG World Familly, M. Coulibaly Brahima, conseille l’organisation « de séances sérieuses d’écoute » des populations, surtout celles qui vivent au niveau des centres à problèmes ou des foyers de tension.

« Que les chefs religieux acceptent de dépassionner les messages, en évitant des interprétations personnelles des Saintes Ecritures », a-t-il interpelé. Par ailleurs, il recommande aux guides religieux de s’appuyer, au contraire, sur les Saintes Ecritures pour sensibiliser leurs fidèles et les populations.

Il pense également que des séances publiques de projection de films suivies de débat sur les conséquences d’une guerre, peuvent contribuer à changer les mentalités et amener à la préservation de la cohésion sociale.

(AIP)
nbf/kkp/cmas
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