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Editorial Publié le lundi 18 novembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Chronique ivoirienne du Lundi EGOLUTION (Partie 2)

A défaut de ne plus voir de différences avec les locataires précédents, ne peut-on pas avoir droit à un gouvernement à la hauteur des espoirs suscités et du niveau de la Côte d’Ivoire ? N’avons-nous pas assez subi de prises en otage en vingt ans pour avoir droit à du bon, du normal et du juste ? N’est-il pas grand temps d’être fiers de nos dirigeants, de vivre dans de bonnes conditions, en confiance et avec foi en l’avenir et en harmonie avec les promesses ? N’est-t-il pas temps de balayer la maison, chasser les voyous, les gaous, les impolis, les incompétents et favoriser le mérite et la moralité, la compétence et la performance ? N’est-il pas temps de consacrer l’ère de l’éducation, de la morale et de l’élégance ? Pendant combien de temps devrons-nous supporter ce spectacle affligeant, ce désordre ambiant et ce semblant d’action en mode « brouillon ». ?

Emancipate yourself from the mental slavery,
None but ourselves can free our minds (Bob Marley – Redemption song)

Les scandales, les paradoxes, les énormités, s’enchaînent, rien n’y fait.
De combien a progressé, en 20 ans, le PIB par habitant en Côte d’Ivoire ?
Décidément notre créativité n’a plus de frontières.
La liste serait trop longue et aucune chancellerie, aucun observatoire, aucune institution ne publie le décompte qui circule pourtant de main en main. Il faudrait peut-être dire aux principaux concernés que tout se sait et tout se trace et que les déchus n’ont pas le privilège des biens mal acquis et autres procédures qui permettent de tout reconstituer et tout tracer, et puis l’arrogance aidant, les bruits circulent plus vite que l’ombre de l’argent. Le pro et l’anti, le bipolarisme inventé par la classe des politiciens ivoiriens ne fonctionne plus, c’était bien joué et très artificiel, chacun prenant une flag de retour à la maison pour se moquer de nous et des partisans serviables à merci.
Récemment encore, le vieux parti conviait à une grande famille pour s’assurer de son soutien, le bal des « doléances » (matérielles évidemment) et des prétendus affiliations et autres éponymes, allaient bon train. Quand les premiers livres sortiront pour raconter l’origine des grandes familles et affiliées, les gens, et surtout leur descendance qui pavoisent, et prétendent à un tout qu’ils n’ont rien fait pour conquérir et auquel ils ne peuvent prétendre, seront surpris. Tout comme ceux qui tentent de récupérer moyennant budgets inodores, les images et événements de notre mémoire nationale.
Il s’agit des citoyens et de leurs consciences.
Il s’agit des contribuables et de leurs porte-monnaies.
Il s’agit des employés et de leurs factures à payer.
Il serait intéressant de questionner la représentation nationale.
Ah oui on a oublié, c’est le rôle des députés !
Si l’Afrobaromètre accorde 55% de confiance au Président en exercice, les scores concernant l’Assemblée et les niveaux municipaux oscillent entre 35 et 45%.
Outre le fait de voter des lois, les députés incarnent la démocratie représentative.
Nous vous l’avons confié. Vous en faites quoi ?
Les bilans que l’on nous doit comme dans n’importe quels pays, et l’usage du denier public et des impôts, c’est cela la « Politis », le sens littéral de la Politique: gérer l’impôt. Il est vrai que la Cour des Comptes et la démocratie n’existent pas en Côte d’Ivoire.
C’est le PAN qui le disait tantôt « Nous ne sommes pas un contre pouvoir, ni un pouvoir de confrontation ». Déni de démocratie en direct avant de voler à Bangkok.
C’est précisément «le contre pouvoir » qui caractérise les démocraties modernes.

A l’épreuve des balles
La continuité et l’intégrité de l’état sont une règle en matière de politique publique.
L’outrage et l’irrévérence ne sont pas là où l’on veut bien les situer.

« Pour ma part, je m’engage solennellement à favoriser cette réconciliation dans le dialogue, la vérité et la justice.(Discours d’Investiture, Yamoussokro, 21/05/2011)

La volonté était exprimée. Que dit, que fait, qui dit et qui est la Justice ?
Sanctions de l’Onu face à liberté provisoire.
Silence face aux mandats d’arrêts internationaux de la CPI.
Liberté provisoire, même durant le procès du café-cacao.
Sur ce point on notera au passage qu’aucun ministre des finances, de l’économie et de l’agriculture en activité de 2000 à 2009 n’auront-été convoqués ou auront accepté de comparaître dans l’instruction.
La commission d’enquête ? La cellule spéciale ? La CVDR ? Abonnés absents ?
Les charniers ? Amnistiés ?
Les prisonniers ? Libérés ?
Les Déchets Toxiques ? RAS
Les braquages de la BCEAO ? RAS

« Le drame de ce pays a été l'impunité. Je veux y mettre fin. C'est par une justice équitable que nous y parviendrons. (Entretien au quotidien français Le Monde, 25 janvier 2012).
Charniers, attaques, fosses communes dans les puits, exactions routières, banditisme, coupeurs de routes, braquages, attaques de commissariats, fusillades, règlements de comptes, « dozo-attitude », conflits fonciers, qu’avons-nous réglé ?
Où en sont les débats prévus à l’Assemblée sur une loi votée à grande vitesse ?
Où en sommes-nous des 871.000 apatrides et 87.000 réfugiés dont parle l’UNHCR ?

« Au-delà des attentes sécuritaires légitimes de nos populations, il s’agit aussi fondamentalement d’engager un processus de sensibilisation dans la lutte contre l’impunité et la violence sous toutes ses formes et la promotion d’une culture des Droits Humains. Je suis fier d’annoncer qu’en Côte d’Ivoire, nous avons introduit l’enseignement des Droits Humains dans les programmes scolaires du secondaire. » (Discours du Président Ouattara à la rencontre des chefs traditionnels et des communautés au Liberia).

Quels résultats sur les massacres à l’Ouest ?
Qui a attaqué le camp des réfugiés en juillet 2012 ?
Combien de FDS manquent à l’appel et on répondu au dernier ultimatum?
Combien d’armes sont encore en circulation, combien ont-été récupérées?
Chacun pourra continuer cette liste et les autres. La justice ? Les Promesses ?
Le niveau sécuritaire est donc sous contrôle ?
Aucune présence d’actes forts !
A croire que chacun se tient quelque part et que la comédie risque de durer.

"L'un des juges avait avancé sur plusieurs dossiers impliquant des militaires qui ont soutenu Alassane Ouattara pendant la crise", explique Patrick Baudouin, avocat de la Fédération internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH), qui représentait 75 victimes de la crise post-électorale le 22 octobre dernier.
Le point d’inflexion semble bientôt atteint. Difficile à croire quand on a toutes les cartes dans les mains, tous les pouvoirs, et que l’opposition n’existe pas.
Seulement l’opinion publique demeure, et les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Le compte à rebours est bien présent. L’opposition est indigne du jeu démocratique pour l’instant et le FPI n’est plus son unique représentant. Tout cela manque de propositions, de discours, inspirants et motivants, disposant d’un projet de société.
La crise de leadership pour incarner cette opposition étant tout aussi problématique.
Au final, une confrontation stérile. Rien de chaque côté de cette frontière virtuelle qui d’une ex-zone de confiance s’est déplacée vers une réelle zone d’inconscience.

Plus de Nord, Plus de Sud. Le bipolarisme est devenu monolithique.
Aucun goût, aucune audace, aucune idée. La sauce est fade et les assiettes vides.
Une dépression nationale. Un contrat social à réinventer et à réincarner.
Le monopole conduit toujours à l’endormissement et à l’agonie.
L’absence de redistribution aussi.

Les contre-pouvoirs sont sains, tant qu’ils respectent les règles communes et le pacte républicain. Cumuler tous les pouvoirs sans concurrence et ne rien en faire est pire.
La campagne électorale va bientôt commencer, le compteur indique 25 mois.
De quoi imaginer toutes les combinaisons.
Personne ne peut l’emporter sans un allié et les écarts entre les partis sont faibles.
Deux nouveaux entrants s’inviteront : l’abstention et les petits candidats.
Autant de parts de marché en moins. (Et de budget en plus).
La première est issue de la plus belle des déceptions après un record mondial qui ne servit finalement à rien. (Le premier tour était anti Gbagbo plus que pro ADO, il était pour le changement). La seconde devrait peser désormais plus de 20% de quoi rendre plus subtiles les stratégies électorales. Les banques d’images et les slogans,
la distribution sur le terrain ne suffiront pas.
L’insatisfaction à l’intérieur des trois grands partis et le décalage générationnel grandissent naturellement. Les tests régionalistes ont tous été réalisés.

Deux questions se posent et se poseront.
Notre futur président sera-t-il une femme, ou un homme ayant déjà occupé le fauteuil ?
Aurons-nous des élections calmes et la possibilité de passer à autre chose durablement ?

Les solutions existent, notre démocratie doit bouillonner et se chercher.
Il est encore temps de réaliser les promesses annoncées, faire des choix, pour poursuivre notre mutation, et ce, quelles que soient les échéances.
C’est un devoir mémoriel et une obligation d’état.
La réputation, la légitimité, l’éthique ne s’achètent pas.
Un peu d’action, de grandeur, de courage et de morale. Maintenant !
Passons à autre chose et activons le vrai changement !

Problématiques, Solutions, Gouvernance, Partie 1, Partie 2 circulez Y’a rien à voir !

chroniqueivoirienne@gmail.com
Par Blofouê Fernand...
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