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Politique Publié le mardi 10 décembre 2013 | Notre Voie

Dr Christophe Kouamé, Société civile : « Etre opposant apparaît aujourd’hui comme un délit »

Un tableau sombre. C’est ce qui ressort de la présentation de la situation des droits de l’homme faite, hier, par la Convention de la société civile ivoirienne (Csci), à la conférence de presse organisée à l’Inades sise à Abidjan-Cocody. Dr Christophe Kouamé, le coordonnateur de la Convention, a dénoncé des atteintes graves contre les droits civils et politiques. Toute chose qui l’a emmené à parler de recule de la Côte d’Ivoire. « Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, l’existence en tant que parti politique est une tare. Quand on dit que vous êtes de Lider ou du Fpi, c’est comme si vous avez commis un délit. Pour le moment, l’existence des partis d’opposition pose problème. A quand la liberté d’expression en Côte d’Ivoire ? Quand est-ce qu’on pourra parler sans craindre de se faire arrêter ? », s’est interrogé le porte-parole de la Csci. Il a rapporté des cas de dysfonctionnement judiciaire révoltant. Notamment dans l’affaire qui secoue la Convention où selon lui, au mépris du droit, tout est mis en œuvre pour étouffer son équipe. Dr Christophe Kouamé a évoqué le cas des riverains de l’université de Cocody qui ont été spolié de leurs terrains. « Toutes les décisions de justice leurs donnent raison, mais le ministère de la construction refuse de s’exécuter », dira-t-il. La Convention de la société civile ivoirienne a relevé les procédures judiciaires engagées contre certains ex-dignitaires. Notamment, Simone Gbagbo. « A quoi répond la détention au secret ? On s’interroge aussi sur le statut d’un certain nombre de prisonniers. Est-ce des prisonniers ? Est-ce des détenus ? », a-t-il souligné. Me Doumbia, président du Mouvement ivoirien des droits humains (Midh), par ailleurs, co-animateur de la conférence de presse a révélé que les bourreaux du camp de refugié de Nahibly sont connus. Mais l’on tarde à les faire arrêter. Dr. Christophe Kouamé a dénoncé une situation sécuritaire préoccupante en rappelant la récente attaque contre le commissariat du 16ème arrondissement de Yopougon. Le rapport a décrié la gouvernance du régime Ouattara en relevant l’augmentation des marchés attribués de gré-à-gré. « Le pourcentage de marché conclu de gré-à-gré est en nette augmentation par rapport à la norme communautaire », a-t-il souligné.
César Ebrokié
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