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Région Publié le mercredi 11 décembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / Amoikon Banga, maire de la commune d’Abengourou : ‘‘On n’obtient pas l’argent par la magie’’

Insécurité, accidents mortels des motards, relations avec l’Union Européenne, Amoikon Kouakou Banga, maire d’Abengourou dans une interview qu’il nous a accordé à l’occasion de la troisième session ordinaire du conseil municipal a donné les grandes orientations pour faire face à l’équation de l’insécurité et diminuer les accidents de motos, sans compter la mise en œuvre de sa politique d’assainissement qui démarre bientôt grâce à une convention signée avec l’UE.
Monsieur le maire, vos administrés se plaignent de plus en plus de l’insécurité grandissante, vous même aviez été visité récemment par des bandits, que comptez-vous faire pour rassurer les populations ?

Les préoccupations concernant la sécurité, pour ne pas dire l’insécurité, constituent pour nous un point de préoccupations majeures. Les citoyens sont quotidiennement attaqués. Certains sont attaqués par des bandits avec des armes blanches, pour d’autres avec des armes à feu, et parfois avec des armes de guerre. C’est préoccupant. Nous avions évoquésces questions-là avec toutes les autorités qui ont en charge la sécurité dans notre ville. Ces autorités m’ont déroulé tout le programme qui a été mis en place. Les forces de l’ordre dans notre région disposent de très peu de moyens. Les moyens en mobilité sont devenus rares. En termes de commissariats, nous sommes dotés de deux commissariats de police. La ville s’étend, elle devient de plus en plus grande. La population augmente. Il est urgent que la aussi, des dispositions soient prises au niveau de l’état pour penser à disposer dans certains quartiers des commissariats supplémentaires. Ce sont des besoins qui sont des besoins nécessaires pour gérer la sécurité de tous les citoyens. Il ne s’agit pas de ma personne, mais au-delà de ma personne, tous les citoyens ont le droit de vivre dans des conditions paisibles. A Abidjan, j’ai saisi aussi les autorités, là-dessus des mesures internes ont été déjà prises. Maintenant, on me fait le point régulier du niveau de criminalité. Vous savez, les périodes des fêtes sont des périodes extrêmement sensibles dans tout le monde entier. Parce que les bandits attaquent beaucoup pour ma foi, prendre ce qu’ils ont à prendre pour faire aussi leur fête, si on peut le dire ainsi au détriment de la sécurité des citoyens.

Mr le maire, tout comme l’insécurité, un autre fléau s’est dangereusement développé à savoir les accidents de motos qui occasionnent de nombreux morts, presque chaque semaine. Des mesures particulières ?

Aujourd’hui, la moto est devenue le moyen de déplacement le plus usité, le plus utilisé chez nous. Il y en a même qui font les motos taxis. C’est inacceptable que les motards circulent sans casques. Des mesures ont été prises par les autorités et au plan local par le préfet. On doit renforcer ces mesures. Il faut faire en sorte que désormais, qui que ce soit, le motard lui-même ou son passager, tous doivent êtres astreints à porter des casques. Il y a même certains motards qui portent des enfants sur la moto sans casques. Imaginez-vous les têtes fragiles de ces enfants-là en cas d’accident. Nous allons encourager les autorités à réprimer durement parce qu’il y a eu trop de morts qui sont les conséquences du non port de casque.

Alors que vous étiez en France dans le cadre des assises des maires francophones, votre ville a été secouée par une folle rumeur de femme transformée en serpent qui produirait de l’argent ? Comment l’avez-vous vécu ?

C’est dommage, et malheureux que nos concitoyens puissent croire qu’on peut gagner de l’argent de façon mystique aujourd’hui. L’argent ne se gagne pas dans ces conditions. On ne peut pas vous raconter qu’une femme crache de l’argent dans un bâtiment et puis vous allez suivre. Il faut que nos populations soient vraiment en éveil. Ce sont des vendeurs d’illusions qui racontent ce genre de choses. C’est seulement par le travail qu’on peut gagner de l’argent. L’argent ne se ramasse pas, l’argent ne s’invente pas, l’argent, c’est le produit du travail. Nous condamnons les attitudes de ceux qui lancent ces fausses rumeurs dans la ville. Cela jette le discrédit sur notre ville. Et ma foi, nous apportons nous aussi notre compassion à notre frère (l’hôtelier) qui a été victime de ces rumeurs. Heureusement que les forces de l‘ordre ont travaillé à la sécurisation de son actif. Ceci dit, nous lançons un appel aux populations, aux foyers, aux familles aux communautés à ne pas croire à ces choses. Avant, les gens allaient voire les petits gents dans leur coin et leurs disait, si vous faites telles choses, vous aller vous enrichir. Maintenant qu’ils ne trouvent plus de clients, ils utilisent les SMS ou internet pour dire qu’on crache de l’argent quelque part. Que les populations soient sereines. C’est vrai que tout le monde à des problèmes, mais l’argent n’arrive pas par la magie.

Vous venez d’obtenir un financement de l’Union Européenne d’un montant de 325.000.000 FCFA. Peut-on savoir à quoi va servir cette manne financière ?

Nous venons de signer une convention avec l’UE qui nous apporte un appui de 325.000.000 FCFA. C’est le lieu de remercier l’UE. C’est un projet qui va durer 24 mois. Ces fonds doivent servir à l’assainissement, au traitement des eaux usées et bien d’autres. A savoir que ces fonds serviront à créer des latrines là où il n’y en avait pas. Sachez qu’il y a dans certains quartiers, malheureusement, quand des personnes vont aux toilettes, les boues de ces toilettes-là sont directement versées dans les caniveaux qui sont destinées à recueillir les eaux pluviales. Alors que ces eaux vont dans les rivières, les lacs. Aujourd’hui à Abengourou, la Sodeci puise dans une eau de surface pour alimenter les foyers en eau potable. Heureusement que la Sodeci traite ces eaux-là. Cependant, certains foyers n’ont pas accès à l’eau potable, distribuée par la Sodeci. Ces foyers ont des puits chez eux. C’est vous dire que c’est un problème sanitaire grave. Désormais, les produits de ces boues de vidange seront valorisés. On va séparer les urines et les fessettes de sorte que les urines vont nous servir et les boues de vidange aussi vont servir comme éléments minéraux qui vont être utilisés par les maraîchères, les agriculteurs etc. C’est donc un projet majeur qui va soulager nos administrés.
Ernest Famin, correspondant régional
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