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Editorial Publié le jeudi 26 décembre 2013 | Notre Voie

Sondage de la fondation Mo Ibrahim : Le Fpi bien enraciné dans l’opinion ivoirienne

Alors que la France venait de réaliser son coup d’Etat le plus long de l’histoire, le 11 avril 2011, en Côte d’Ivoire ; l’ancien représentant du secrétaire général de l’Onu, le Sud-Coréen Young J. Choi, dans une déclaration tapageuse et rébarbative, avait affirmé que c’en était fini pour le Front populaire ivoirien (FPI) et pour le président Gbagbo. Plus de deux ans après, le récent sondage réalisé par la Fondation Mo Ibrahim constitue un cinglant désaveu pour notre « prophète de la petite semaine ». Comme M. Choi, tous ceux qui ont parié sur la disparition du parti politique fondé par Laurent Gbagbo n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Non seulement le parti à la rose n’est pas mort, mais les chiffres de ce sondage montrent qu’en mars 2013, il emportait l’adhésion de 18% des sondés. Tout juste derrière le parti au pouvoir, le Rdr, et très loin devant le Pdci, l’allié du Rdr. Plus lamentable pour la coalition au pouvoir, leurs deux poids lourds font à peine 30%. Quand on considère que 12% des sondés affirment clairement qu’ils ne voteront pas et que 17% sont indécis, on comprend alors tout le drame du régime Ouattara.
On n’a donc pas besoin de sortir de polytechnique pour savoir que malgré toute la propagande faite au frais du contribuable, Alassane Dramane Ouattara est très loin d’être sûr de gagner une élection propre en Côte d’Ivoire. Ceci explique clairement son entrée précipitée en campagne et tous les efforts surhumains qu’il déploie en ce moment pour contraindre ses alliés politiques à ne pas présenter de candidat. On comprend aussi pourquoi le promoteur des solutions creuses a des sueurs froides à la simple idée de la probable libération du président Gbagbo. En effet, si en mars 2013, 18% des sondés affirmaient clairement leur intention de voter pour le Fpi, alors que son champion est détenu à La Haye et que toute sa direction était encore en prison avec les militants de bases traqués ou contraints à l’exil, qu’en sera-t-il demain, quand le président Gbagbo sera de retour à la maison et qu’il portera les couleurs du Fpi à la prochaine présidentielle ?
La réponse est évidente. La défaite serait assurée pour Ouattara et ses suiveurs. Le Fpi a donc raison d’exiger la libération du président Gbagbo et tous les autres prisonniers politiques, le retour sécurisé de tous les exilés, le dégel des avoirs et la libération des biens immobiliers occupés. Parce qu’en définitive, le vrai combat du régime Ouattara, c’est de se battre pour que les conditions d’une élection transparente ne soient pas réunies. C’est une bataille électorale déséquilibrée que M. Ouattara veut pour se maintenir au pouvoir. C’est la raison pour laquelle il refuse de désarmer ses milices dozos et autres Frci. C’est la raison pour laquelle il maintient une commission électorale (Cei) complètement désuète et refuse de financer les partis politiques sur fonds publics comme l’exige la loi. C’est aussi la raison pour laquelle il passe le plus clair de son temps à voyager pour fuir les vrais problèmes du pays. La seule chose qui reste au Fpi et aux Ivoiriens attachés à leur pays, c’est de le contraindre à s’asseoir pour réunir les conditions d’une élection transparente, apaisée et démocratique. Le reste ne sera que simple formalité.

Guillaume T. Gbato
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