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Sport Publié le lundi 30 décembre 2013 | Le Patriote

Alain Lobognon (Ministre de la Promotion de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs) : “ La parafiscalité n’a servi à développer aucun sport”

© Le Patriote Par Atapointe
Sport/Culture: les ministres Bandama et Lobognon félicitent les artistes après leurs prestations aux Jeux de la Francophonie
Vendredi 27 Septembre 2013. Abidjan. Plateau. Le ministre de la culture et de la francophonie Maurice Kouakou Bandama a en compagnie de son collègue Alain Lobognon des sports et loisirs reçu une délégation d`artistes engagés aux 7ème jeux de la Francophonie de Nice.
Un peu plus d’un an à la tête du département de la Promotion de la jeunesse, des Sports et Loisirs ; le ministre Alain Lobognon s’ouvre au Patriote. Dans cette grande rencontre, le patron du sport ivoirien répond sans tabou à toutes les questions de l’heure. De ses rapports souvent tendus avec certaines fédérations à la réforme du sport en passant par la parafiscalité, le financement des compétitions…, Alain Lobognon dit tout. Nous vous proposons la première partie de cette interview exclusive.
Le Patriote : Monsieur le ministre, cela doit être un immense plaisir pour vous d’intégrer le Comité Exécutif de l’Agence Mondiale Antidopage ?

Alain Lobognon : L’Agence Mondiale Antidopage (AMA) fait partie des différentes structures qui organisent le sport mondial. Il faut dire que les sportifs ont encore en mémoire cette course entre Carl Lewis et Ben Johnson où un athlète gagne et au finish il perd la médaille. Cet épisode a fait prendre conscience au monde sportif. C’est vrai qu’on a parlé longtemps de contrôle antidopage mais certains responsables ont estimé qu’il était nécessaire de créer une agence indépendante des organisateurs des compétitions. C’est ainsi que depuis 1999, l’AMA a vu le jour. Cette année, à la faveur du retour de notre pays sur la scène internationale, s’agissant notamment de l’organisation à Abidjan de la Conférence africaine des ministres des sports (CAMS), il a été décidé que la Côte d’Ivoire intègre le Comité Exécutif de l’AMA au nom de l’Afrique. C’est ce qui s’est fait au Congrès de JoBurg. Maintenant c’est effectif et cela nous a été notifié. A partir du 1er janvier 2014, la Côte d’Ivoire va siéger au sein de l’AMA pour un an. C’est un signal à notre avis parce que nous estimons qu’il faut revoir notre façon de percevoir le sport.

LP : Quelles seront les retombées de votre nomination pour la Côte d’Ivoire ?
AL : Avec l’Agence Nationale Antidopage pilotée par le Pr Constant Roux, la Côte d’Ivoire est encore en lice pour abriter l’un des laboratoires d’analyses à installer en Afrique de l’Ouest. Nous pensons que c’est l’occasion pour notre pays de se repositionner. C’est l’occasion pour notre pays d’abriter ce laboratoire. Mais nous pensons plutôt que c’est l’occasion pour notre pays de faire prendre conscience aux athlètes qu’il faut un sport propre.

LP : Le dopage est un fléau mondial. Vous êtes le ministre des sports. Peut-on connaitre la proportion de ce phénomène en Côte d’Ivoire ?
AL : Je dirai que tous les sportifs aujourd’hui ne sont pas à l’abri. Malheureusement, il n’y a pas de données statistiques puisqu’on ne s’est jamais essayé à cet exercice. On ne s’était jamais posé de questions sur les causes des échecs de nos athlètes à l’occasion des compétitions mondiales. Est-ce parce que l’adversaire est dopé où est-ce parce que notre athlète est dopé et donc mal dopé ? Dans tous les cas, il faut un sport propre. Et nous pensons qu’avec notre présence aujourd’hui au sein de l’AMA, l’Agence nationale antidopage pilotée par le Pr Roux devrait prendre beaucoup d’initiatives comme ce fut le cas lors de la Coupe du Monde de Taekwondo où des échantillons prélevés ont été envoyés en France pour y être analysés. Je puis dire ici que cette Coupe du Monde s’est bien déroulée puisque nous n’avons décelé aucun cas de dopage.

LP : L’une des faiblesses de la lutte contre dopage est le manque de laboratoire en Afrique pour y effectuer les examens nécessaires après les prélèvements.

AL : C’est exact. Le seul laboratoire de renom que nous avons en Afrique, se trouve en Afrique du Sud. Lorsque des compétitions ont lieu à Abidjan, les échantillons sont transférés en Afrique du Sud et surtout en France. Ce qui veut dire que nous devons accorder beaucoup plus d’intérêt à cet aspect du sport. Ce type de laboratoire contribuerait à rendre encore plus efficients les résultats de nos athlètes parce qu’il y a des contrôles qui vont se faire. Mieux, cela va leur permettre de mener une bonne hygiène sportive. Aujourd’hui, il y a nécessité pour la Côte d’Ivoire de se doter d’un contrôle antidopage.

LP : Votre entrée au sein du Comité Exécutif de l’AMA n’est pas la seule grande victoire. Avec votre collègue de la Culture et de la Francophonie, vous avez décroché l’organisation des Jeux de la Francophonie 2017.

AL : Effectivement, les Jeux de la Francophonie, le président de la République y avait rêvé en 2012. Pour nous, c’était un défi à relever. Puisque de mémoire d’Ivoirien, la Côte d’Ivoire, en dehors de certaines compétitions dites mineures, n’a jusque-là jamais postulé pour l’organisation de grandes compétitions d’envergure internationale. Nous avons essayé avec les Jeux de la Francophonie. Aujourd’hui, c’est chose faite. Au-delà de cette compétition, il faut penser à l’héritage des Jeux. L’héritage des Jeux, ce sont toutes ces infrastructures, ces retombées. Puisqu’au niveau de la Francophonie, il n’y a pas de réunion où on n’évoque pas les Jeux de 2017. Les Jeux de 2017, nous savons aujourd’hui que c’est la Côte d’Ivoire. C’est un signal ; une invitation au travail. Il ne faut pas attendre 2016 pour faire ce qui nécessaire pour les Jeux, on ne doit pas s’endormir.

LP : 2017, c’est déjà demain. Quand on sait qu’on est un pays qui sort de crise, est-ce que l’échéance n’est pas trop courte ?

AL : Avant ou après la crise les installations n’existaient pas. Ces Jeux sont donc l’occasion de doter la Côte d’Ivoire d’infrastructures de pointe. Nous pensons que nous allons respecter les délais parce que nous n’allons pas attendre 2016. C’est maintenant qu’il faut préparer 2017. Et nous allons continuer avec cette politique nationale de construction d’infrastructures.

LP : Au même moment, la Côte d’Ivoire est candidate pour l’organisation de la CAN 2019 de football. N’est-ce pas trop ?

AL : 2019 ou 2021 parce que c’était un choix stratégique. Notre dossier a été déposé. Nous attendons le mois de janvier prochain pour savoir si notre dossier a été retenu. Mais ce que nous notons, c’est qu’il y a d’abord cette volonté politique d’organiser la compétition. Organiser la Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire, c’est relever le challenge de construction des infrastructures sportives, des infrastructures hôtelières, des infrastructures sanitaires avec bien évidemment des infrastructures de communication, dans huit villes de Côte d’Ivoire. Huit villes de Côte d’Ivoire pour améliorer le plateau sportif national. La Côte d’Ivoire avait cessé de construire des infrastructures à la faveur de Côte d’Ivoire 1984. Compétition que nous avons d’ailleurs organisée en lieu et place du Malawi. Le dernier bâtiment sorti de terre est le Palais des Sports de Treichville et surtout le stade de la Paix de Bouaké. Maintenant, il faut se doter d’infrastructures de dimension internationale pour améliorer la qualité de notre jeu. Parce qu’en l’absence d’infrastructures, il ne faut pas s’interroger sur la qualité du jeu qu’offrent nos sportifs locaux.

LP : Lors des JO de Londres en 2012, le président de la République déclarait que le financement du stade olympique était acquis. Plus d’un an après, on ne voit toujours pas la première pierre. Qu’est-ce qui coince ?

AL : Le président ne dit pas autre chose. Ce qu’il dit est totalement vrai. Le financement est acquis. C’est un montant de 50 milliards de FCFA. C’est un don de la République de Chine et je peux vous assurer que nous avons fini tous les contacts avec les Chinois qui sont venus avec tous les experts pour les études à mener pour ce stade. La Côte d’Ivoire avait voulu obtenir un stade de 100 000 places. Nous avons discuté avec les Chinois qui nous ont fait savoir que pour un pays comme la Côte d’Ivoire, il faut penser surtout à l’entretien des installations. Ce qui n’est pas faux. Ils nous ont donc fait des recommandations et nous sommes tombés d’accord sur une capacité de 60.000 places assises. Nous sommes tombés d’accord en attendant la validation de la partie chinoise. Selon mes services, la validation est faite. Nous attendons donc une délégation chinoise dans la première quinzaine de janvier pour arrêter les dispositions qui s’imposent afin de procéder à la pose de la première pierre. Le stade olympique sera construit à Ebimpé du côté d’Anyama sur un espace identifié depuis plusieurs années. A côté du stade, il y a la cité olympique ou devraient donc sortir de terre d’autres infrastructures sportives, d’autres installations socio-éducatives dont des écoles, mais surtout des résidences. Parce que construire aujourd’hui un stade olympique en Côte d’Ivoire, c’est prévoir toutes les commodités qui vont avec. Il faut se dire qu’un stade, c’est beaucoup d’espace. Un stade, ce sont des parkings. Un stade ce sont des entreprises pour l’entretien et beaucoup de moyens à mobiliser.

LP : A côté du stade olympique, il y a le projet du stade Alassane Ouattara de Grand-Bassam dont le dossier stagne.

AL : Ecoutez, je ne dirai pas que c’est le stade Alassane Ouattara de Grand-Bassam. Construisons d’abord le stade avant de lui donner une dénomination. Nous disons que l’espace identifié pour le stade de Bassam ne répond pas aux normes de sécurité imposées par exemple par la Confédération africaine de football (CAF).

LP : Avez-vous identifié un autre site alors ?

AL : Bassam est vaste. Il est question de choisir avec la municipalité un site plus grand offrant toutes les commodités nécessaires pour y ériger un stade à la dimension de cette capitale de notre pays. Il faut le dire tout net ! L’espace actuel ne peut pas abriter un stade digne de ce nom. Selon les plans retenus, la mise en valeur de cet espace doit amener à détruire une école primaire. Et là, nous disons non. L’heure n’est pas à la destruction des écoles. L’heure est plutôt à la construction des écoles. Et qui connait Bassam, sait que le stade dont il est question doit être érigé sur le site qui a abrité les matchs de l’USC Bassam. Il faut des parkings au stade et je suis vraiment désolé. On ne va pas demandé à l’Etat de construire des parkings sur la lagune. Nous n’avons pas de moyens pour le faire. Dans l’emplacement actuel, je dis qu’il n’y a pas de place pour ériger un stade de plus de 10000 places.

LP : Il y a aussi l’existant. Je veux parler des stades dits stades de l’indépendance. Dès votre prise de fonction, vous avez affiché cette volonté de les réhabiliter. Où en est le dossier ?

AL : Le Gouvernement a adopté effectivement un programme d’urgence pour la réhabilitation de ces stades. Il faut dire que la réhabilitation aurait du commencer depuis fin 2012 mais pour des questions budgétaires, il a fallu affiner les études en attendant la mobilisation des ressources nécessaires qui doit être, et le fait de l’Etat et du privé. Il n’y a pas seulement que l’Etat qui doit le faire. Maintenant dans notre approche, nous disons que si ces stades sont réhabilités, il faut penser à leur exploitation. Faut-il les réhabiliter avec des fonds publics et après les entretenir avec des fonds publics sans qu’il n’y ait dans ces localités un intérêt certain pour son utilisation ? Parce que vous avez le stade Thomas D’Aquin de Katiola qui est un beau stade qui avait abrité en son temps de grandes compétitions et qui malheureusement est tombé en ruine. Il y a le stade Losseni Soumahoro de Séguéla qui est un grand stade tombé aujourd’hui en ruine. La question est de savoir à qui incombe cette situation. Il faut penser donc à une nouvelle forme d’exploitation des infrastructures et surtout d’entretien. Dans un stade de football, il faut penser à tout ce qu’on peut faire d’autre. Avec la politique que nous envisageons faire adopter par le Gouvernement et après par le Parlement, un stade construit doit pouvoir abriter au-delà du football des compétitions de rugby et d’athlétisme. C’est à ce prix que les Ivoiriens pourront durablement exploiter ces stades.

LP : Ce qui suppose des reformes profondes. Et ces reformes du sport ivoirien constituent le plus grand chantier de votre action. Vous avez réuni un comité qui y a travaillé. Un projet en est sorti. Où en sommes-nous aujourd’hui avec la loi?

AL : Pour arriver à ces reformes, il s’est posé d’abord un constat. Depuis 1960, la Côte d’Ivoire, ce grand pays que nous connaissons tous, la Côte d’Ivoire qui ambitionne de devenir un pays émergent à l’horizon 2020 ne dispose d’aucune loi sur le sport et personne ne s’est posé cette question. Il y avait bien sûr eu une tentative infructueuse à la fin 2008-2009 parce que nos parlementaires de l’époque n’ont pas accepté de faire adopter ce texte. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons repris le texte et des observations, venant du mouvement sportif qui estimait qu’il n’était d’accord avec le contenu du texte, ont été faites. Chemin faisant, nous avons estimé qu’il fallait donner la latitude à l’ensemble du mouvement de donner son avis sur ce texte. Parce que nous avons lu, relu, le texte et nous sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait réunir tout le monde. Mais en donnant des orientations. Ces orientations sont simples. En Côte d’Ivoire, on parle de ‘’Sport de haut niveau’’. Mais quelle est la définition que nous donnons au ‘’Sport de haut niveau’’ ? En Côte d’Ivoire, vous avez un ministère qui parle de la Jeunesse, des Sports mais surtout des Loisirs. C’est quoi les Loisirs dans un pays comme la Côte d’Ivoire ? Il fallait prendre en compte toutes ces questions dans le texte pour amener les décideurs, c’est-à-dire, les représentants du peuple à adopter une loi, la première loi sur le sport qui doit nous conduire à abandonner l’amateurisme. Puisque l’un des textes qui régit le sport en Côte d’Ivoire et qui date de 1968 qui organise le sport civil en Côte d’Ivoire, dit clairement que notre sport est de type amateur. Et depuis 1968, nous sommes restés avec des textes qui placent notre sport dans un cadre d’amateurisme et qui malheureusement est budgétivore. Toutes ces ressources que l’Etat sort annuellement depuis 1968 auraient pu permettre à notre pays de s’organiser autrement. Mais le cadre réglementaire n’existant pas, alors on fait du surplace. Vous avez lu ça et là certaines complaintes de responsables fédéraux qui dénoncent que les fonds ne sortent pas à temps. Mais il n’est prévu nulle part que l’Etat fasse sortir de l’argent.

LP : A quand cette loi sur le sport ?

AL : Le texte a été nettoyé. L’Avant-projet de Loi nous a été remis. Il a été corrigé avec les services du secrétariat général du gouvernement. Il attend maintenant d’être inscrit au Conseil du gouvernement, ensuite au Conseil des ministres. Et après, ce sera l’étape du Parlement. Si la Loi est votée, vous verrez qu’on aura désormais un cadre transparent parce qu’il s’agit de transparence.

LP : Il s’agit de transparence mais aussi de compétitions et de financement. C’est là aussi qu’il y a beaucoup de bruits. On a vu à un certain moment en désaccord total avec les fédérations sur la question de la parafiscalité.

AL : La question à poser à ces fédérations est très simple. C’est quoi la parafiscalité et à quoi sert-elle ?

LP : A quoi sert-elle?

AL : Dans son intitulé, elle sert à développer le sport en Côte d’Ivoire. Mais faites le constat avec nous. La parafiscalité n’a servi à développer aucun sport en Côte d’Ivoire.

LP : A qui la faute ou à quoi cela est du?

AL : Cela est du au fait que le sport n’est pas organisé. J’ai lu ce matin (Jeudi dernier, ndlr) dans la presse une réaction du président du Comité national olympique, le Général Palenfo, qui disait depuis Dakar qu’il faut organiser le sport en Côte d’Ivoire. La plaie est là ! Il faut donc accepter d’organiser le sport. Parce que la parafiscalité mobilise les ressources, les ressources disparaissent sans qu’on ne sache à quoi elles ont servi. Il faut dire qu’au niveau du ministère, nous avons trouvé une partie de la parafiscalité destinée à l’entretien des infrastructures. Une bonne partie nous a permis d’acheter du matériel sportif pour les fédérations. Si on a avait utilisé ne serait-ce qu’une infime partie de ce que les fédérations ont perçu depuis 2003, le complexe Jesse Jackson de Yopougon ou celui d’Abobo serait dans un très bon état.

LP : La parafiscalité serait-elle l’unique cause des différents conflits entre le ministère et les fédérations ?

AL : Ils ne font même pas cas de la parafiscalité. Ce que nous avons voulu faire comprendre et c’est toujours le cas, c’est la question de l’utilisation de la parafiscalité. Pour nous, il faut l’utiliser autrement pour que cette taxe joue pleinement son rôle. Nous disons que la parafiscalité ne doit pas aller dans la poche des responsables fédéraux. Nous disons que la parafiscalité doit servir à développer le sport. A ce niveau, on ne peut pas nous faire changer d’avis. Avant d’aller demander de l’argent à l’extérieur, il nous faut montrer notre bonne foi pour dire déjà que dans le dispositif fiscal ivoirien, il est prélevé une taxe spéciale pour le développement du sport sur le tabac. Malheureusement, cet argent ne sert pas à développer le sport. Mais l’intitulé est clair sur la question. Il est donc indispensable de réorienter l’utilisation de la parafiscalité.

LP : La réforme prévoit-elle cette réorientation de la parafiscalité ?

AL : La reforme prévoit qu’un fonds soit constitué pour développer le sport. Mais déjà, il y a une taxe pour le développement du sport. Donc on dira au Gouvernement et aux députés qu’il y a une taxe qui est dédiée au développement du sport et qu’il faille que cette taxe passe dans la cagnotte commune pour mieux servir la Côte d’Ivoire. Tout à l’heure on parlait de la candidature de la Côte d’Ivoire pour l’organisation de la CAN en 2021. Mais il faut de l’argent. Il va falloir dire aux Ivoiriens qu’une partie des sommes investies par les fumeurs doit servir à construire les infrastructures. Nous avons ciblé également d’autres ressources sur l’alcool. Nous allons faire des propositions pour la téléphonie. Nous allons faire des propositions parce que chaque ivoirien doit donner sa contribution pour permettre à la Côte d’Ivoire de s’équiper. Ce n’est pas de l’argent à gaspiller. Celui qui est au pouvoir aujourd’hui, les Ivoiriens l’ont connu en 1990 pour sa rigueur, sa bonne gouvernance. Maintenant on ne peut pas nous reprocher de vouloir faire de la bonne gouvernance parce qu’il s’agit du sport en Côte d’Ivoire.

LP : Monsieur le ministre, on va parler de deux fédérations parce que c’est assez spécifique. On va commencer par le handball qui se trouve dans l’impasse depuis bientôt 12 mois, après l’élection avortée de janvier 2013.

AL : Nous avons plus de quarante-cinq fédérations sportives en Côte d’Ivoire. Si le handball a décidé de rester en crise, je pense qu’il faut accuser les acteurs de la discipline. Ici, je ne porterai pas de gants pour identifier le Comité national olympique et lui faire savoir qu’il a mal man?uvré. Le ministère en tant que tutelle des fédérations sportives dispose d’un arsenal réglementaire pour prendre des mesures spéciales. C’est ce que nous avons fait. Le Comité national olympique a voulu s’interposer comme le censeur qui doit censurer le ministère de tutelle. Nous avons laissé faire avec tout ce qui a suivi comme commentaires. Mais nous avons été clairs sur la question du handball en Côte d’Ivoire. Depuis plus de dix ans, pour ceux qui sont témoins de ce qui se passe, ce sont les mêmes acteurs qui se battent pour contrôler la fédération. Pourquoi ? Je dirai que c’est à cause de la parafiscalité. Et pourtant, il fallait voir autrement. Notre ‘’déformation’’ universitaire a fait qu’on a identifié le problème depuis le départ. Le départ, c’est la rupture entre deux générations. La génération des vrais amoureux du handball, ceux qui ont formé des générations entières qui ont régné parce qu’ils ont aimé la discipline et ceux qui sont venus au handball parce qu’ils estimaient qu’il y avait de l’argent à gagner. Depuis 1997, la Côte d’Ivoire n’a plus remporté le moindre trophée au niveau des Nations. Et ça n’a pas inquiété nos responsables.

LP : N’empêche qu’aujourd’hui, il y a deux groupes au niveau du handball.

AL : Il n’y a pas deux groupes. Nous disons que le handball est en crise. Nous avons reçu dès notre retour d’Afrique du Sud, en février dernier, une délégation de la fédération internationale de handball conduite par le président de la fédération française de handball, Monsieur Joël Delplanque. Au terme de leurs rencontres avec les acteurs et parties prenantes, les conclusions ont été claires : «Il faut mettre de côté les quatre protagonistes». Le président du Comité national olympique était présent. A ses côtés, il y avait le président de la Confédération africaine de handball. L’autre recommandation, était de doter la fédération ivoirienne de handball de texte démocratique, en conformité avec ceux de la fédération internationale. C’est écrit ! Nous attendons que les textes soient adoptés pour organiser une assemblée générale parce que le ministère en sa qualité de tutelle a édité des textes comme l’exige le décret de 1968, portant organisation des sports civils dans notre pays. Si ce n’est pas le cas, que pouvons-nous faire face à une fédération qui refuse de voir l’ordre s’instaurer en son sein ? Il suffisait juste que le Comité national olympique respecte les recommandations de la mission de la fédération internationale. Mieux encore, nous lisons ces temps-ci la volonté du Comité national olympique qui estime qu’il y a une crise au sein de la fédération ivoirienne de boxe. Et pour régler ce problème, le Comité national olympique veut revoir les textes de la fédération ivoirienne de boxe. Nous qualifions cette manière de faire de «deux poids deux mesures». Nous attendons de voir jusqu’où ira le Comité national olympique.

LP : A l’assemblée générale du CNO, le Général Palenfo a fait comprendre que les élections à la boxe seront reprises.

AL : Le Général Palenfo n’est pas le responsable des sports en Côte d’Ivoire. Le sport en Côte d’Ivoire a un patron. C’est le ministère chargé des sports. C’est écrit dans tous les textes. La boxe est une discipline olympique et qui a droit de cité au niveau des décisions à prendre au niveau du Comité national olympique.

LP : L’AIBA qui est l’association de la boxe internationale dit ne pas reconnaitre l’élection de Waby Spider.

AL : L’AIBA ne l’a jamais dit. En tant que ministre des Sports, je vous certifie que l’AIBA ne l’a jamais dit. Le Comité national olympique, à qui je reproche beaucoup de choses, s’est payé le luxe de demander à l’AIBA de ne pas reconnaitre l’élection de Monsieur Waby Spider. Parce que, selon ce que j’ai lu dans le courrier, ce n’est pas le CNO qui a organisé les élections. Là, nous disons qu’il y a problème. Dans le même courrier on dit que c’est le ministère qui a supervisé les élections. Je tiens à préciser que la fédération ivoirienne de taekwondo a eu une élection et que c’est le ministère qui l’a supervisée. Vous n’allez pas entendre la fédération internationale remettre en cause cette élection. Le même ministère a supervisé les élections au niveau du volleyball, de l’athlétisme, du golf…Tous ceux-là n’ont pas de problèmes. Je vais lever le voile. Là où il y a des problèmes, c’est là où il y a des militaires qui veulent contrôler le sport civil. Nous disons non ! Au niveau de la boxe, Waby Spider, que tout le monde connaît, a battu un militaire que je connais, qui est un proche à moi. Le militaire a sa place dans l’armée. Il s’agit de sports civils. Permettez aux civils de prendre en mains leurs disciplines sportives. Et je veux dire aux Ivoiriens de comprendre que tout le problème est là. Certaines personnes veulent placer des militaires à la tête des fédérations civiles. Nous disons non ! Il existera bientôt, si la Loi sur le Sport est adopté, un code portant organisation du sport militaire. Que les militaires s’organisent. Nous avons même proposé au ministre de la Défense qu’il y ait une fédération des sports militaires qui sera l’affaire des militaires. Au niveau du handball, Monsieur Ouérega est militaire et il est opposé à des civils. Au niveau de la boxe, Waby Spider bat à la régulière un militaire au cours de l’assemblée générale. Le même CNO remet cette élection en cause parce qu’on veut voir un militaire à la tête de la fédération.

LP : Qu’est-ce qui ne va pas entre le ministère et le CNO ?
AL : Non ! Il ne peut pas y avoir de problèmes entre le ministère et le CNO. Rappelez-vous que

c’est la première fois qu’un ministère des Sports s’intéresse au mouvement sportif dans son ensemble. Nous avons approché le CNO à qui nous avons demandé de s’organiser pour ressembler aux Comités nationaux olympiques et sportifs du Sénégal et de la France, pour ressembler au Comité national olympique d’Italie, qui sont des Comités nationaux olympiques très forts, qui s’impliquent pour le développement du sport aux côtés du ministère. C’est nous qui avons fait cette démarche pour dire que nous sommes conscients et que nous voulons voir notre CNO fort par lequel le Gouvernement fera passer les ressources pour financer, subventionner les fédérations. Malheureusement, certaines personnes estiment que tout ce que nous faisons ou que nous allons faire n’est pas dans leurs intérêts, alors il faut s’opposer. Mais nous n’allons pas abandonner. Nous estimons que nous avons été nommés par un président de la République qui nous a confié une mission. Nous ne cherchons pas à plaire au mouvement sportif qui veut rester dans l’ordre ancien. Si l’ordre ancien avait été parfait, la Côte d’Ivoire aurait remporté d’énormes médailles. Je vous le dis sans faire la fine bouche. Les résultats parlent d’eux-mêmes. Au niveau mondial, une médaille d’argent en 1984 en athlétisme et une autre d’argent en 1985 au taekwondo. Ce sont ces deux médailles. Mais faites le bilan depuis l’arrivée de Monsieur Ouattara. En 2013 seulement, vous avez quatre médailles mondiales. Pour dire simplement que nous ne voulons pas plaire au mouvement sportif ivoirien. Nous leur demandons simplement de sortir de l’amateurisme, de sortir du surplace et de s’engager pour la transparence. C’est ce que nous recommandons.

LP : Il y a eu l’Afrobasket où beaucoup de choses ont été dites. Pour cette compétition, la fédération a reproché au ministère de s’être approprié l’organisation sans l’y avoir associé.

AL : Lorsque nous avons hérité de la charge ministérielle, nous avons reçu la fédération ivoirienne de basketball à qui nous avons confiée une mission. Faire gagner son équipe et la qualifier pour le Mondial. C’est ce que nous attendions de la fédération puisqu’elle avait la latitude d’organiser cette compétition avant notre arrivée. Mais la fédération qui avait pris des dispositions pour organiser la compétition, pour rechercher des financements auprès des privés, a failli à sa mission. Ce que la fédération ne veut pas dire aux Ivoiriens, c’est qu’elle n’a pas pu mobiliser les ressources. Lorsqu’à la dernière minute, le Gouvernement a donné sa caution pour financer cette compétition après les échecs de 2005 et 2011, il était important pour nous de relever le défi. Parce que nous pensons que l’Afrobasket allait permettre de justifier le retour de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Il fallait donc se mobiliser. Malgré la crise, il fallait trouver les ressources. Ce sont les ressources qui ont fait changer d’avis et d’ambitions à la fédération qui voulait contrôler les ressources. Nous disons que c’est une question de transparence. Les ressources sont au trésor et non dans la poche du ministre. Même la fédération ne croyait pas que la compétition pouvait avoir lieu. Elle s’est surprise de raconter sur les antennes de la Télévision nationale et je cite «il y a encore quelques semaines, nous ne savions pas que l’Afrobasket allait avoir lieu». L’Afrobasket a eu lieu parce que le ministère y a cru, l’Etat y a cru. La Côte d’Ivoire estime qu’il faut faire de la diplomatie à tous les niveaux, dont celui du sport. C’est ce que nous avons fait. Nous n’aimons pas l’échec. Si l’Afrobasket n’avait pas eu lieu, on n’allait pas accuser la fédération, on allait plutôt accuser le ministère, donc l’Etat de Côte d’Ivoire. Pour une première fois, l’Etat s’est mobilisé, a mis les moyens. A la faveur de l’Afrobasket, le Palais des Sports fermé depuis 2002 a rouvert. Aujourd’hui, il est utilisé par tout le monde. A la faveur de l’Afrobasket, nous avons construit une nouvelle salle qui est le Hall des Sports, nous avons réhabilité le Forum de l’Université qui était en piteux état. Il y a de nouveaux vestiaires, un nouveau parquet. Nous y avions mis les moyens parce que nous voulions organiser l’Afrobasket. Nous avons également équipé le Mess du GSPM à l’Indénié. Tout ça pour l’Afrobasket.

LP : Vous avez réussi à réhabiliter le Palais des Sports. La question de sa gestion reste d’actualité. Qui gère le palais ?

AL : Avant même l’inauguration du Palais, nous avons dit qu’il fallait revoir le système de gestion. La Côte d’Ivoire a une structure qu’on appelle «Office national des Sports-ONS» qui est chargé de gérer l’ensemble des infrastructures sportives publiques. Malheureusement, l’ONS a failli et nous l’avons fait savoir aux responsables. Il faut donc revoir la façon de gérer les infrastructures sportives d’Etat. Ici, il s’agit pour nous de demander à l’Etat de se désengager un tant soit peu de la gestion des infrastructures. Confier la gestion à des privés avec un cahier de charges qui vont les exploiter, les utiliser et reverser des ressources à l’Etat de Côte d’Ivoire. Parce que jusque-là, les infrastructures sont entretenues qu’avec l’argent du contribuable. Ça ne sert à rien d’avoir une structure publique avec un personnel pléthorique et budgétivore et qui ne produit pas de résultats. Nous sommes en train de revoir et je peux vous le dire, l’un des dossiers sur la table du Gouvernement vise justement à associer le privé à la gestion des infrastructures. Il n’y a pas seulement que le Palais des Sports. Il y a les piscines telles que la piscine d’Etat de Treichville, la piscine d’Etat de Biétry que nous allons récupérer. Cette piscine a été dépiécée et attribuée à des individus. Cette piscine a appartenu à l’Etat et doit appartenir à l’Etat. L’Etat n’a pas encore bradé sa piscine. Nous allons la récupérer. L’ONS était là et n’a rien fait pour préserver cette piscine. Mais aujourd’hui, l’ONS aura de nouvelles missions pour lui permettre de gérer sainement les infrastructures sportives du pays.

LP : Récemment, le président de la fédération ivoirienne d’athlétisme a fait une sortie où il est fait cas de primes que le Gouvernement reste devoir à Murielle Ahouré. Vous avez réagi sur votre page facebook. C’est quoi le problème ?

AL : J’estime que dans les années 50-60, il n’y avait pas les réseaux sociaux. J’aurais pu organiser une conférence de presse ou faire un droit de réponse. J’estime qu’il ne faut toujours pas répondre à tout de manière officielle, mais plutôt utiliser les moyens dont vous disposez avec les NTIC. La presse aurait du, à la fin de cette conférence de presse où l’Etat a été mis en cause, demander à Murielle Ahouré si oui ou non elle a perçu ses primes. Murielle Ahouré a reçu beaucoup d’argent en tant que primes. Murielle Ahouré en reçoit encore. Elle en recevra encore jusqu’en 2016. Parce que nous nous sommes fixés des objectifs. Le président de la République est d’accord avec notre vision. Il s’agit juste d’aider cette championne à remporter la médaille d’or aux prochains Jeux Olympiques.

LP : Les primes versées par le président de la République annule-t-elle celles relatives à la compétition ?

AL : Le ministère n’a pas un sac où dorment des ressources. Ce sont les fonds publics qui nous sont alloués. Pour cette cérémonie organisée avec le Gouvernement, le président a fait ce qu’il avait à faire. Murielle Ahouré a reçu l’ensemble de ses primes. Monsieur le président de la fédération ivoirienne d’athlétisme estime qu’elle a droit à des primes olympiques. Je crois que c’est 25000 F CFA par jour. En tant que journaliste, je vais vous demander de pousser encore plus loin la réflexion. Il n’y a aucun texte réglementaire en Côte d’Ivoire qui fixe des primes à des athlètes. Pourquoi doit-on verser 25000 F CFA par jour à Murielle Ahouré quand on verse souvent 2 ou 3 millions F CFA aux footballeurs. Pourquoi doit-on donner 100000 F CFA aux basketteurs quand on doit verser 3 ou 4 millions aux footballeurs ? Pourquoi devrait-on verser 25000 F CFA par jour aux athlètes et ne rien verser aux tennismen ? C’est de ça qu’il est question dans nos reformes. Il faut que les présidents des fédérations acceptent la transparence pour qu’ensemble on puisse mettre en place des textes clairs. Si bien que désormais avec la reforme que nous sommes en train de mettre en place, lorsqu’un sportif de haut niveau ou un sportif d’élite va à une compétition, il sait qu’en décrochant la médaille d’or, il aura droit à un chèque de tel ou tel autre montant à son retour. C’est ce que nous disons. Il faut aussi que les présidents des fédérations comprennent qu’en tant que ministre, je n’accepterai pas d’amener le Gouvernement à verser les primes des athlètes dans les poches des présidents des fédérations. Les athlètes doivent directement leurs primes parce que ce sont eux qui souffrent sur le terrain.

LP : Tantôt on vous voit très ami avec la fédération ivoirienne de football, tantôt vos rapports sont tendus voire conflictuels. Quel genre de relations le ministère des Sports entretient-il avec la FIF ?

AL : Le président de la fédération ivoirienne de football doit comprendre que le ministre, qui est son cadet, avec lequel il a des rapports d’amitié, de fraternité, ne doit pas être vu devant les médias comme son adversaire. Il faut que ce soit clair. Quand nous nous voyons hors médias, on est des amis. Subitement, quand il s’agit de prendre des positions devant la presse, le ministre devient son ennemi. Pourquoi ? Je ne suis pas le premier ministre des Sports, mais je ne suis pas non plus le ministre du football. Et le président de la FIF le sait. Je lui ai dit que j’ai ma vision de voir le football qui n’est pas sa vision à lui. Je veux donner mon avis en tant qu’Ivoirien, supporter des Eléphants. Parce que quand les Eléphants jouent, on ne dit pas que c’est l’équipe du président de la fédération ivoirienne de football. On dit c’est l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. Et j’ai toujours dit au président de la fédération que l’équipe nationale de Côte d’Ivoire appartient à l’ensemble des Ivoiriens. Pas au président de la FIF. Maintenant, il veut me faire passer pour quelqu’un qui ne s’entend pas avec lui. Pour quelles raisons ? Je ne saurai l’expliquer. Mais je continue à croire que l’équipe nationale appartient à tout le monde. Et le premier responsable de l’équipe nationale de football, c’est l’Ivoirien responsable du ministère des Sports. Moi, en tant que ministre, je ne le dirai pas assez ! Le président m’a choisi parce qu’il me fait confiance. Tout journaliste qui connaît le président de la République peut devenir ministre des Sports, tout planteur peut aussi devenir ministre des Sports. On ne vous choisit pas parce que vous savez taper dans le ballon. On vous choisit parce qu’on attend quelque chose de vous. Je suis arrivé et je veux faire comprendre aux responsables fédéraux que mon ambition n’est pas pour les amener à ne pas commettre des erreurs. Si c’était une question de mal gouvernance, j’aurais sauté depuis longtemps du Gouvernement. Quel est le président de fédération qui peut prendre les Ivoiriens à témoin pour dire que le ministre des Sports a volé son argent ? Finalement, qu’est-ce qu’on reproche au ministre des Sports ? Qu’on me le dise. On lit ça et là, on manipule la presse en lui faisant écrire des choses qui ne sont pas vraies. Le dernier épisode remonte à notre qualification au Maroc. Au Maroc, j’ai eu à parler avec le président de la FIF. On a convenu de la tenue d’une rencontre à Abidjan.

LP : Une rencontre était prévue à cet effet à Abidjan. Finalement, elle n’a pu avoir lieu.

AL : Effectivement ! Mais il faut le demander au président de la FIF qui n’est pas venu à la rencontre. A trente minutes de l’heure arrêtée de commun accord, il m’a fait appeler par le premier vice-président pour dire qu’il a piqué une crise et donc il ne pouvait pas venir à la réunion. Qu’il dise la vérité aux Ivoiriens, au lieu d’affirmer que c’est le ministre qui voulait forcer pour une réunion. Actuellement, j’estime que c’est le président de la FIF qui a annulé la réunion. Le jour qu’il se sentira prêt, il sait où me trouver.

Réalisée par Koné Lassiné
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