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Politique Publié le jeudi 9 janvier 2014 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien / Anselme Andoh, prétendant au poste de délégué général PDCI en France : ‘‘Le PDCI regorge de personnalités pouvant avoir un destin national en 2015’’

Depuis la fin du 12ème congrès du PDCI-RDA, les choses continuent de bouger au sein du vieux parti, même dans ses délégations à l’extérieur. En France, le siège de délégué général qu’occupe actuellement Léontine Howa semble bien convoité et risque d’échoir à un autre cadre du parti en France au détriment de son actuelle détentrice. Anselme Andoh, expert-comptable, valeur sûre du PDCI en France, mais illustre inconnu aux yeux de beaucoup, veut désormais jouer les premiers rôles. Nous l’avons rencontré, entretien.
Qu’est ce qui peut pousser un expert comptable qui a déjà des responsabilités professionnelles énormes à vouloir assumer également celles du délégué France du PDCI qui ne sont pas de tout repos ?
Il est vrai que mes activités professionnelles sont prenantes ; mais si j’étais désigné délégué général du PDCI en France, cela ne constituerait en aucune façon des responsabilités supplémentaires insurmontables. Vous savez, j’ai été de la jeunesse du PDCI depuis les débuts des années 90, et mes convictions politiques n’ont pas variées depuis lors. Si je sors aujourd’hui de l’ombre et ambitionne à diriger la délégation générale du PDCI en France, c’est parce que je l’ai senti comme un appel, et j’estime avoir désormais les capacités de mobiliser des hommes et des femmes, mobiliser des idées, mobiliser aussi et surtout des fonds autour des idéaux et des actions du PDCI-RDA. Et ce sont ces capacités et cette ambition là que je veux mettre à la disposition de mon parti politique.

Mais qu’allez-vous apporter de nouveau réellement quand on sait que le délégué répond du président du parti et est strictement lié à ses instructions et décisions ?
Vous savez, après la brillante réélection du président Henri Konan Bédié à la tête de notre parti, il a demandé que les militants et cadres du parti fassent preuve d’initiatives pour le bien-être de notre organisation commune. Je m’y évertue.

Et c’est maintenant que vous voulez agir pour votre parti ? C’est donc justifié quand des cadres du PDCI en France disent que vous êtes un illustre inconnu des rangs des militants du parti ?
Ce n’est pas parce que je ne plastronnais pas à leurs côtés lors de certaines manifestations que je suis un inconnu. Ils me connaissent et savent ce que je fais pour le parti. Depuis 90, quand beaucoup d’entre nous ont quitté le PDCI pour faire l’aventure des nouveaux partis nés à la faveur de la réinstauration de multipartisme en Côte d’Ivoire, moi j’ai fais le choix de rester et de le défendre. J’ai toujours travaillé pour le parti, mais dans l’ombre. C’est pour des raisons professionnelles que je me suis toujours refusé les premiers rôles. Quand il y a eu la fronde contre le président Bédié, des amis et moi sommes levés et avons rédigé une motion de soutien à celui que beaucoup voulait trop vite conduire en maison de repos.

Mais votre situation professionnelle n’a pas changé non plus aujourd’hui?
Oui, mais j’estime avoir acquis aujourd’hui une assurance suffisante au plan professionnel pour adjoindre des activités politiques intenses à mon agenda.

Que pensez-vous pouvoir apporter de spécial à la délégation générale du PDCI en France ?
Vous savez, mes capacités de manager d’entreprises me serviront pour mobiliser les valeurs sûres du PDCI en France, pour les mettre à la disposition de notre parti. Je veux mettre à la disposition de ma famille politique, mon réseau professionnel. De sorte à créer un club d’opérateurs économiques privés que, mon parti pourrait activer en cas de mobilisation de fonds. C’est cela que, je veux apporter à la délégation générale et à mon parti. Et je me sais capable de mobiliser des idées et des fonds autour du PDCI-RDA.

Pourquoi mobiliser de nouvelles idées et des fonds étrangers quand le PDCI partage le pouvoir avec le RDR déjà ?
Le PDCI-RDA n’est pas au pouvoir, c’est son allié politique qui est au pouvoir. N’oubliez pas que le PDCI cultive la vocation de prendre le pouvoir d’Etat. C’est donc à nous les militants d’agir en conséquence à fin que nous reprenions la gestion du pays qui nous a été arrachée par le coup d’Etat de 1999. En ma qualité également de membre de l’UMP ici en France, j’œuvrerai de sorte à renforcer davantage les relations entre le PDCI et l’UMP par des rencontres d’échanges périodiques. Ainsi nous créerons des ponts entre les cadres du PDCI et ceux de l’UMP.

Quand vous parlez de retour au pouvoir, c’est à 2015 que vous faites allusion ?
Oui, tout à fait ! En 2015 le PDCI-RDA présentera un candidat qui nous conduira au palais présidentiel à l’issu du verdict des urnes de l’élection présidentielle de 2015.

Pensez-vous réellement que le PDCI dispose d’un homme ou des hommes pour reconquérir le pouvoir d’Etat ?
Bien sûr que oui. Le PDCI regorge de personnalités et de talents qui peuvent se donner un destin national. Il nous suffira d’en désigner un, et de l’accompagner vers son destin national avec les militants du PDCI et de nombreux autres Ivoiriens qui adhéreront à sa vision de la Côte d’Ivoire.

Mais il y a eu récemment des députés PDCI qui ont soutenu avec d’autres collègues RDR qu’il fallait que le président Ouattara soit le candidat unique des deux formations politiques, quel est votre avis sur la question?
Vous savez, ce sont des élus nationaux, et ils sont libres de donner leurs avis et opinion sur des sujets d’ordre national. Mais cela n’enlève pas non plus au PDCI et à ses militants, la liberté de choisir qui ils veulent pour conduire les destinées de la Côte d’Ivoire. Si nous décidons à la convention d’avoir le même candidat que celui du RDR, alors se sera le candidat du PDCI que nous aurions choisi librement.

Ne pensez-vous pas que cette probable candidature du PDCI à l’élection présidentielle de 2015 puisse mettre à mal l’alliance politique entre le PDCI et le RDR ou l’accord entre Bédié et Ouattara ?
Non, je ne le pense pas. Sachez que nous ne sommes plus dans la même configuration de 2010 où le but était de battre le front populaire ivoirien. Il était donc question que celui qui arriverait en second accompagne le premier au pouvoir, c’est ce que nous avons fait. Aujourd’hui, les choses ne sont plus pareilles, le FPI n’est plus au pouvoir. Rien ne justifie donc l’accord de 2010, mais si les militants décident que le président Ouattara défende nos couleurs pour la présidentielle de 2015, alors nous suivrons.

Dans certains couloirs et salons, des cadres du PDCI murmurent leur mécontentement face au partage du pouvoir. Ils estiment avoir été lésés et clament qu’ils sont constamment humiliés par les cadres du RDR.
Désolé, ce n’est pas cela ma vision de la gouvernance. Je ne perçois pas les choses en termes de partage de pouvoir. Quand on conquiert le pouvoir d’Etat c’est pour agir pour le bien-être des populations, et non partager un quelconque gâteau. Il faudra que nous sortions désormais de ce type d’approche du pouvoir. On nomme celui qu’il faut aux fonctions qu’il mérite. Sur cet aspect, j’estime que le président Ouattara pratique une bonne gouvernance.

Mais si la gestion de Ouattara vous convient, pourquoi vouloir avoir une autre candidature, il serait préférable de le soutenir à nouveau pour 2015 alors ?
C’est vrai que la gouvernance du président Ouattara me convient, mais en ma qualité de militant PDCI, je préférerai un président de la république issu des rangs de mon parti.

Cela ne vous dérangerait donc pas que Ouattara soit le candidat du PDCI ?
Non, pas du tout. Mais pourquoi serait-il le candidat du PDCI puis qu’il n’est pas membre du PDCI ? Cependant, nous les militants, nous suivront les décisions et consignes, si éventuellement le président Ouattara est désigné comme le candidat du PDCI.

Venons-en à l’actualité ivoirienne ; il est question aujourd’hui de réconciliation nationale et de la rentrée du FPI au gouvernement, votre avis ?
La réconciliation est en marche, et il serait bon de ne pas précipiter les choses. Certaines plaies sont encore fortement ouvertes. Mais il est bon que tous les acteurs de la vie politique ivoirienne sachent que l’histoire d’une nation ne s’arrête pas à une crise ou à un homme. L’histoire de cette nation ne retiendra que les noms de ceux qui auront fait avancer la marche du progrès et du développement de cette dernière. Pour l’instant, tentons de réussir comment la justice pourrait accompagner le temps de la réconciliation qui est arrivé.

Mais les partisans de Laurent Gbagbo crient à l’injustice car ils sont les seuls à faire l’objet de poursuites judiciaires, et ils posent comme gage de réussite de cette réconciliation, la libération de leur champion emprisonné à La Haye.
Il serait bon et utile que le FPI ne pose pas la libération de Laurent Gbagbo comme préalable pour qu’ils prennent part au débat de la réconciliation nationale ivoirienne. Le sort de Gbagbo est désormais aux mains des juges de la CPI et non des gouvernants de Côte d’Ivoire. Pour le reste, ne perdons pas de vue que la destinée d’une nation ne s’arrête pas au destin d’un homme. Pour le reste, laissons le temps à la justice nationale et internationale suivre leurs cours. Le temps est aussi un autre nom de Dieu.

Lors de sa dernière adresse à la nation, le 31 décembre dernier, le président Ouattara a laissé entendre qu’il y aurait bientôt des libérations de pro-Gbagbo, n’est-ce pas pour vous un geste fort du pouvoir pour aller à la décrispation ?
Vous savez, pour son développement et son émancipation, la Côte d’Ivoire a besoin de tous ses fils et filles. Aucun Ivoirien ne doit désormais être persécuté pour ses opinions, comme il l’a été pendant dix ans dans ce pays. Il faut que les exilés rentrent, et que la justice accompagne au mieux la volonté de tous les Ivoiriens de renouer avec la cohésion nationale et la paix durable. La Côte d’Ivoire a besoin de tous ses fils, et désormais plus que jamais de ceux de la diaspora.

Réalisé par Jean-Paul Oro à Paris
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