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Politique Publié le mardi 18 février 2014 | Le Patriote

Rififi dans l’opposition : Les héritiers de Gbagbo se battent

© Le Patriote Par Didier ASSOUMOU
Mobilisation des Ressources au Front Populaire Ivoirien: la direction du parti lance l`opération "Je donne au FPI"
Samedi 2 Novembre 2013. Abidjan. Pascal Affi N`guessan, président du Fpi procède au lancement de l`opération de collecte et de mobilisation de ressources en vue des batailles futures.
Ils semblent d’accord sur leur désaccord. Les héritiers de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, s’entredéchirent. Ils ne parlent plus d’une même voix. Ils vont au moins dans deux sens, au point où la cohésion à laquelle on a assisté avec la mise sur pied de la LMP, la mouvance présidentielle qui attendaient conduire Laurent Gbagbo à sa réélection en 2010 n’est plus de mise. D’un côté il y a l’aile conduite par Gervais Coulibaly, ancien porte-parole de Laurent Gbagbo et de l’autre, celle menée par Affi N’Guessan. Avec ses camarades Mel-Eg Théodore de l’UDCY, Apiah Kabran du MNC et Henriette Lagou du RPC, Gervais Coulibaly de Cap-UDD a mis sur pied depuis le mois de janvier 2012, la Ligue des mouvements pour le progrès (LMP) , soucieux qu’ils sont de participer à la réconciliation nationale. «L’éradication de la violence comme mode de régulation du débat politique», est l’objectif qui a guidé Gervais Coulibaly et ses camarades à mettre sur pied la LMP. Elle aura eu le mérite d’ouvrir le débat avec le pouvoir. Ce débat, qui s’inscrit dans la Cadre du dialogue permanent, a pu obtenir des résultats probants. Le plus important étant la libération de plusieurs pro-Gbagbo, y compris Affi N’Guessan. Pour Gervais Coulibaly et ses camarades, il ne sert à rien d’engager le bras de fer avec le pouvoir. Il faut donc privilégier le dialogue, car pensent-ils, tout peut s’obtenir par la négociation. Une démarche qui semble ne pas plaire au FPI, qui a cherché et obtenu son dialogue, à lui. Pour Affi et ses camarades, il revient au FPI de s’affirmer comme la première force politique de l’opposition, au détriment de tous ceux qui hier, dans le cadre du CNRD, l’ont aidé à se mesurer à la machine que constitue le RHDP. Se pose alors la question de leadership. En la matière, comme le FPI sait si bien le faire, il va user de moyens de dénigrement pour discréditer, instrumentalisant en cela les jeunes. Piège que Gervais Coulibaly et une bonne frange de cette jeunesse ont très vite décélé, en témoigne la sortie énergique du samedi dernier. Réunis au sein de la Coalition des jeunes patriotes pour la paix et la réconciliation (CJPPR) et du COJEP, ces jeunes ont dénoncé l’attitude d’Affi N’Guessan. Zady Djédjé et Joël Potey se sont opposés lors d’un meeting au Baron de Yopougon, au chef de file des frontistes. «Un leader doit savoir lire le temps. Sinon il se laisse surprendre par les intempéries (…) On a aujourd’hui l’impression qu’il y a des gens qui ont un instrument pour mesurer qui a trahi et qui n’a pas trahi. Parler de paix, ce n’est pas trahir. Pourquoi s’enfermer dans les discours guerriers alors qu’on sait d’où on est sorti. Nous demandons un bilan pendant que les gens sont préoccupés par leur sort. C’est pourquoi, ils se battent pour empêcher la libération de Charles Blé Goudé. Mais nous allons nous battre pour faire libérer notre leader », a martelé Joël Potey. Pour sa part, Zady Djédjé a décrié la méchanceté des cadres du FPI, qui selon lui, continuent de manipuler les jeunes à l’effet de les détourner de la voie de la paix, comme ils l’ont fait durant leurs dix ans de pouvoir. « N’est-ce pas parce que Gervais a parlé que Aké N’Go et même Affi N’guessan sont dehors ?», a interrogé Gervais Coulibaly. Bien avant lui et les jeunes, Mamadou Koulibaly, ancien président par intérim du Front populaire ivoirien, annonçant en juillet 2011 sa démission du FPI, déclarait : «Mon engagement au sein du FPI étant allé jusqu`à l`épuisement de toutes les possibilités compatibles avec mes convictions, j`ai décidé d`y mettre un terme», avait-il indiqué pour justifier sa démission. En réalité, des esprits avertis avaient trouvé la raison de cette démission ailleurs. Il fallait voir en ce divorce pour eux, un ras-le-bol de l’ex-député de Koumassi, qui voulait opérer une rupture avec l’époque Gbagbo, estimant qu’au FPI la page de l’ex-président de la République devrait être tournée. Une démarche décriée par les caciques du parti à la rose et qui aurait poussé l’ex-président du FPI à jeter l’éponge et de créer son propre parti. On le voit, depuis la capture de Laurent Gbagbo, ses partisans ont du mal à sceller l’union autour d’un idéal. Les ambitions des uns et des autres se télescopant, il n’est pas sûr que la cohésion revienne chez les refondateurs de sitôt.

Thiery Latt
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