Grand Carrefour de Koumassi. Vendredi 4 avril, il est 7H45mn. L’espace grouille de monde. En ce lieu, le ballet matinal de foules est impressionnant. Pendant que certains vont rejoindre leur lieu de travail, d’autres, par contre, en reviennent. Dans d’incessants vrombissements de moteurs et des klaxons de véhicules, se distingue le cri aigu de Stéphane Gnaba, vendeur ambulant de journaux. Tenant dans la main gauche toute une pile de journaux, il brandit dans la droite votre quotidien préféré. « Faut-il arrêter Affi ? Séisme en Côte d’Ivoire, c’est possible ! »… Ce sont entre autres titres qui barrent la "Une" de ce journal et que Stéphane s’évertue à commenter tout en incitant les passants à l’acheter. Après « Le Patriote », il brandit un autre quotidien et ainsi de suite. « Jai reçu ce matin 100 quotidiens de toute tendance éditoriale. Déjà, j’en ai vendu 30. Alors que d’habitude à pareille heure, j’ai déjà écoulé près de la moitié. Mais, mes plus gros clients viennent à 8H et après eux, je suis convaincu d’atteindre mon niveau de vente habituel», confie t-il.
Autre lieu, mais même constat. Lorsque nous arrivons à quelques encablures de la Paroisse Sainte-Thérèse de Marcory, il est 11H. Bah Mahamoud, se tient derrière son kiosque à journaux. A cette heure-là, il se consacrait plus à la vente de cigarettes et aux transferts de crédits de communication pour téléphones portables. Ayant reçu dix numéros du « Patriote », il rapporte qu’il en a vendu la totalité. Il en est de même de « Fraternité-Matin». Pareil pour les hebdomaires "Gbich" et "Go Magazine". « J’ai déjà fait mes grosses ventes », nous rapporte-t-il. A la question de savoir le comportement des lecteurs depuis le 2 avril consacrant l’augmentation du prix des journaux, il se veut clair : «Ceux qui achetaient les journaux ont gardé les mêmes habitudes. J’ai des clients qui passent des commandes hebdomadaires à qui je livre les journaux chaque jour.
"Les titrologues" ne décrochent pas non plus !
Ils n’ont pas diminué le nombre de journaux qu’ils prennent». Mais, notre interlocuteur nous fait cette remarque : « Depuis hier (Ndlr, le 30 avril dernier), les grossistes ne nous livrent plus les quotidiens qui n’ont pas voulu augmenter leur prix à 300F. Ils disent qu’ils ne distribueront ces journaux que lorsque ceux-ci auront arrimé leurs prix à la nouvelle tarification ».
Par la suite, cap est mis sur Treichville. Adossé au mur du palais de la Culture, Diallo Tierno a étalé ses journaux sur un contre-plaqué posé à même le sol. Sur un total de 75 journaux à lui livrés par le grossiste, le jeune Tierno rapporte qu’il en a vendu 65. « Certains clients pensent que l’augmentation du prix des journaux vient peser lourd dans leur portefeuille. Il faut payer le transport pour venir au travail et rentrer à la maison; il faut manger sur place. S’il faut acheter plusieurs journaux, cela devient un peu trop et donc certains ont simplement revu à la baisse le nombre de leur dotation en achetant que trois grands journaux que sont « Le Patriote », « Notre Voie » et « Fraternité-Matin », explique Tierno. Poursuivant, Tierno révèle: « Ici, mes plus gros clients sont les chefs de la CIE et de la Sodeci. Certains prennent dix, d’autres douze journaux par jour. Tous prennent toujours le même nombre».
Lorsqu’à 14heures nous arrivons au terminus des bus 81 et 82 de la Société de transport abidjanais, (Sotra) à Angré, Nestor Djétoua, diplômé sans emploi, qui gère son imposant kiosque à journaux "NS Communication" est plongé dans la lecture. « Ce qui est heureux, c’est que les journaux ivoiriens, depuis le 2 avril, servent de la qualité ! » s’exclame avec un brin de satisfaction, celui qui fait office de grossiste et qui ravitaille une grande partie des revendeurs de produits presse dans le secteur des Deux-Plateaux. « Je viens de découvrir, dans votre parution du jour, qu’une station de renommée mondiale est installée à Lamto près de Toumodi en Côte d’Ivoire… Les journaux ivoiriens sont désormais très étoffés et les journalistes font un travail formidable», fait-il remarquer pendant nos échanges.
De l’avis des grossistes, détaillants et revendeurs de journaux, les lecteurs ivoiriens n’ont pas décroché, malgré l’augmentation du prix des quotidiens, des hebdomadaires et des magazines. Si certains pensent que cette augmentation pèse lourd dans la poche du consommateur, pour d’autres, la qualité éditoriale et le contenu suffisamment étoffés des journaux va confirmer que le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire a bien fait d’arrimer les prix des journaux à ceux pratiqués dans la sous-région.
Jean-Antoine Doudou
Autre lieu, mais même constat. Lorsque nous arrivons à quelques encablures de la Paroisse Sainte-Thérèse de Marcory, il est 11H. Bah Mahamoud, se tient derrière son kiosque à journaux. A cette heure-là, il se consacrait plus à la vente de cigarettes et aux transferts de crédits de communication pour téléphones portables. Ayant reçu dix numéros du « Patriote », il rapporte qu’il en a vendu la totalité. Il en est de même de « Fraternité-Matin». Pareil pour les hebdomaires "Gbich" et "Go Magazine". « J’ai déjà fait mes grosses ventes », nous rapporte-t-il. A la question de savoir le comportement des lecteurs depuis le 2 avril consacrant l’augmentation du prix des journaux, il se veut clair : «Ceux qui achetaient les journaux ont gardé les mêmes habitudes. J’ai des clients qui passent des commandes hebdomadaires à qui je livre les journaux chaque jour.
"Les titrologues" ne décrochent pas non plus !
Ils n’ont pas diminué le nombre de journaux qu’ils prennent». Mais, notre interlocuteur nous fait cette remarque : « Depuis hier (Ndlr, le 30 avril dernier), les grossistes ne nous livrent plus les quotidiens qui n’ont pas voulu augmenter leur prix à 300F. Ils disent qu’ils ne distribueront ces journaux que lorsque ceux-ci auront arrimé leurs prix à la nouvelle tarification ».
Par la suite, cap est mis sur Treichville. Adossé au mur du palais de la Culture, Diallo Tierno a étalé ses journaux sur un contre-plaqué posé à même le sol. Sur un total de 75 journaux à lui livrés par le grossiste, le jeune Tierno rapporte qu’il en a vendu 65. « Certains clients pensent que l’augmentation du prix des journaux vient peser lourd dans leur portefeuille. Il faut payer le transport pour venir au travail et rentrer à la maison; il faut manger sur place. S’il faut acheter plusieurs journaux, cela devient un peu trop et donc certains ont simplement revu à la baisse le nombre de leur dotation en achetant que trois grands journaux que sont « Le Patriote », « Notre Voie » et « Fraternité-Matin », explique Tierno. Poursuivant, Tierno révèle: « Ici, mes plus gros clients sont les chefs de la CIE et de la Sodeci. Certains prennent dix, d’autres douze journaux par jour. Tous prennent toujours le même nombre».
Lorsqu’à 14heures nous arrivons au terminus des bus 81 et 82 de la Société de transport abidjanais, (Sotra) à Angré, Nestor Djétoua, diplômé sans emploi, qui gère son imposant kiosque à journaux "NS Communication" est plongé dans la lecture. « Ce qui est heureux, c’est que les journaux ivoiriens, depuis le 2 avril, servent de la qualité ! » s’exclame avec un brin de satisfaction, celui qui fait office de grossiste et qui ravitaille une grande partie des revendeurs de produits presse dans le secteur des Deux-Plateaux. « Je viens de découvrir, dans votre parution du jour, qu’une station de renommée mondiale est installée à Lamto près de Toumodi en Côte d’Ivoire… Les journaux ivoiriens sont désormais très étoffés et les journalistes font un travail formidable», fait-il remarquer pendant nos échanges.
De l’avis des grossistes, détaillants et revendeurs de journaux, les lecteurs ivoiriens n’ont pas décroché, malgré l’augmentation du prix des quotidiens, des hebdomadaires et des magazines. Si certains pensent que cette augmentation pèse lourd dans la poche du consommateur, pour d’autres, la qualité éditoriale et le contenu suffisamment étoffés des journaux va confirmer que le Groupement des éditeurs de presse de Côte d’Ivoire a bien fait d’arrimer les prix des journaux à ceux pratiqués dans la sous-région.
Jean-Antoine Doudou