Génocide rwandais / 20 ans après : pourquoi Paris digère mal les accusations de Kigali ?

Depuis cette semaine, le génocide rwandais a vingt ans. Cette semaine, on le sent particulièrement à Paris, et Bruxelles. Deux capitales où, le génocide a un label : «rôle direct», dans les tueries rwandaises. Là, où les soldats Belges et Français ont manqué leur mission de sauvetage des populations rwandaises. Mais, là où la tension est très tendue, Paris et Bruxelles rivalisent de sauvetage de leur honneur respectif. A Paris, l’esprit est frondeur. François Hollande digère mal les accusations de Paul Kagamé. Des mots qui font mal : « participation », « rôle direct », « exécution ». Face à ces mots, parti de droite, et parti français de gauche, tentent de façonner un ‘’vrai’’ visage aux deux mille cinq cents soldats Français en charge du maintien de la paix à partir du chapitre 7 de l’ONU. La droite et la gauche Française se défendent. Mais, dans une version totalement ‘’rurale diplomatique’’, en demandant à François Hollande de ‘’sauver l’honneur’’ de la France. Alain Juppé, le ministre Français des affaires étrangères à l’époque, ne dit pas autre chose. La mission « Turquoise » de deux mille cinq cents soldats Français concrétisait les principes diplomatiques durables entre Paris et Kigali. Au Rwanda, Paul Kagamé pense que l’ancien ministre Français des affaires étrangères, amuse la galerie. Paul Kagamé frappe fort. Il fait perdre à l’ambassadeur français à Kigali toute son ‘’autonomie’’ diplomatique, dont la densité de la décision fait interdire au diplomate Français d’assister au vingtième anniversaire du génocide encore moins de déposer une gerbe de fleur au mémorial. La France est encore humiliée. Cette température caniculaire diplomatique entre la France et le Rwanda résonne des éclats de rire de la presse rwandaise rancunière. Quoi de plus normal pour les Français que de se ‘’fâcher’’, pour donner un signal aux Rwandais, de la volonté de changer l’écart de langage diplomatique. La sortie de Paul Kagamé dans ‘’Jeune Afrique’’ est repoussée par la droite et la gauche française dans une crise de ‘’vocabulaires’’. Enormément, la France rejette son ‘’rôle direct’’ ou ‘’participation’’ accompagné ‘’d’exécution »… Autant de mots et de polémiques que la France digère mal.

Ben Ismaël