Plus de 1500 employés menacés de chômage
Le propriétaire appelle le gouvernement à l’aide
Un ciel totalement colonisé par une fumée noire, des soldats du feu qui se démènent à calmer la colère du feu, des employés désemparés, plus de 10.000 m2 de superficie en proie aux flammes, une unité entière de distribution d’appareils de pointes qui s’effondre sous le regard impuissant du propriétaire des lieux…
Samedi matin, zone industrielle de Yopougon, une ocre odeur d’apocalypse règne. Partout, des flammes géantes. C’est la désolation pour la société Sociam. Ce distributeur exclusif des marques Samsum et Nasco voit tout s’effondrer. Tout. Matériel, articles et bâtiments. Ses trois grands entrepôts partent en fumée. Des réfrigérateurs, des télévisions, des machines à laver, des multi-splits et autres produits haut de gamme sont transformés en carcasses, sous la meule du feu. Les dégâts sont gigantesques. Monsieur Seklaoui, le patron de la société n’a que ses yeux pour pleurer son infortune, mais il ne veut pas s’aventurer dans des chiffres. Tout au plus, admet-il, les pertes pourraient s’élever à « plusieurs milliards ». Une estimation tout à fait plausible eu égard à l’immensité des dégâts engendré par le sinistre. Plus de 1500 emplois sont menacés. Un préjudicie social et financier qui n’est qu’approximatif pour ce brave operateur économique qui emploie plus de 300 personnes. Seklaoui, dans son domaine, approvisionne tout le marché de la sous-région, notamment, le Burkina Faso et le Mali. C’est que, les flammes retombées, le feu couvait encore samedi.
Les origines de l’énorme sinistre ? Elles sont encore inconnues. Selon les sapeurs pompiers, l’absence de bouches d’incendie a entravé leur intervention. Déclaré aux environs de 5 heures 30, le feu mobilise les soldats du feu basés à Yopougon. Alertés, ils arrivent promptement dans leur défilé habituel de camions, de gyrophares et de sirène. La troupe est sous les ordres du Lieutenant-colonel Issa Sakho, commandant du groupement des sapeurs pompiers militaires (Gspm). Des renforts arrivent de l’Indénié. Ils sont une quarantaine de soldats qui s’activent. Le périmètre rendu difficile d’accès. Les nuages de fumée étouffent la vue. L’air devient irrespirable. Des soldats du feu de la compagnie Bolloré, des groupes Franzeki et Sdv logistique viennent en appui. La gendarmerie et la police se déploie pour sécuriser les lieux, quadrillant et érigeant des barrières. Un Pc crise est installé. Les employés de Sociam accourent en grand nombre pour aider à sauver leur outil économique. Du moins, ce qu’il en reste. Rude, la bataille dure trois heures. Avec au bout du compte l’essoufflement des flammes. Du coté de pompiers, les ressources en eau s’épuisent dans l’affrontement. L’absence de bouches d’incendies hndicapent les hommes du commandant Sarkho.
Deux membres du gouvernement apporteront leur réconfort à l’entreprise en se rendant sur les lieux du drame. Le chef d’état-major des armées effectue le déplacement sur le site ravagé. Seklaoui qui espère un soutien du gouvernement, estime que « toute aide sera la bien venue ». Pas seulement pour lui-même, mais aussi et surtout pour plus 1500 travailleurs menacés de chômage. Quand on sait ce que vaut la charge sociale d’un seul salarié sous nos tropiques, le décompte est vite fait. Ce sont plusieurs dizaines de milliers de familles qui pourraient bien broyer du noir, par ces temps déjà difficiles de rentrée scolaire.
Une réelle menace d’Ébola financier, dirait-on. Laissera-t-on une entreprise privée de ce calibre ainsi immerger en pleine phase d’émergence économique ? Les travailleurs ont les yeux tournés vers le ciel.
BH