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Société Publié le jeudi 11 décembre 2014 | APA

Choisir entre la justice et l’impunité, les autorités ivoiriennes face à leurs engagements (FIDH)

Abidjan (Côte d'Ivoire) - La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et ses organisations membres en Côte d’Ivoire, le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) et la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO), ont publié, jeudi, un rapport ‘’ Côte d’Ivoire : choisir entre la justice et l’impunité’’ qui juge ‘’ insuffisantes’’ les avancées judiciaires contre les auteurs des violations des droits humains de la crise postélectorale ayant fait plus de 3000 morts entre décembre 2010 et avril 2011.

Dans ce rapport d'une trentaine de pages avec des illustrations, la FIDH, le MIDH et la LIDHO soulèvent des préoccupations dont ‘'l'organisation d'un procès visant uniquement des pro-Gbagbo qui ne traitent pas ‘'des violations des droits humains'', des ‘' obstacles'' posées aux instructions en cours contre des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI)'' avec notamment ‘' des responsables présumés'' qui n'ont pas répondu à des convocations de justice.

A cela, s'ajoutent des procédures concernant des crimes perpétrés à l'ouest ivoirien, postérieurement, à la crise postélectorale et qui sont, à ce jour, bloquées, relèvent ces organisations de défense des droits humains.

Face à la presse, pour la présentation du rapport, Me Yacouba Doumbia, président du MIDH et Pierre Adjoumani Kouamé, président de la LIDHO, ont appelé les autorités ivoiriennes à ‘' lever tous les obstacles'' pour le jugement ‘'impartial et équitable'' des responsables de la crise postélectorale ‘' y compris parmi les FRCI'' a précisé M. Adjoumani.

Pour Me Yacouba Doumbia, ‘' le peu d'avancées réalisées par la justice ivoirienne dans la lutte contre l'impunité demeurent insuffisantes et le seul procès prévu pour le moment ne traitera pas des violations des droits de l'Homme et apparaît très politique à un an de l'élection présidentielle''.

Par ailleurs, conseil des victimes, Me Doumbia a ajouté que les "autorités ivoiriennes doivent garantir des procédures judiciaires plus équitables, notamment, obliger les éléments des FRCI cités à comparaitre afin de répondre aux droits des victimes à la vérité, à la justice et à réparation''.

En outre, le rapport interpelle sur les trois procédures judiciaires engagées par la justice ivoirienne sur la crise postélectorale.

Il s'agit, d'abord, de la procédure portant sur les ‘' atteintes à la sûreté de l'Etat'' qui vise ‘' exclusivement'' des proches de l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, ‘' critiquée pour son caractère très politique des incriminations'', la procédure portant sur ‘' les crimes de sang", à savoir les graves violations des droits d'humains qui demeure tournée contre ‘'les pro-Gbagbo et insuffisamment avancée'' pour entrevoir un procès.

‘' La troisième procédure judiciaire a été initiée à la suite du rapport de la Commission nationale d'Enquête (CNE) et demeure la seule procédure visant la responsabilité des éléments des FRCI suspectés de crimes graves pendant la crise postélectorale'', indique le rapport.

Pour cette dernière procédure, note le rapport, un suspect arrêté en 2013 a désigné ‘'de hauts chefs des FRCI de l'Ouest comme des personnes l'ayant soutenu dans ses actions lors de la prise de Duékoué (Ouest) fin mars 2011 qui n'ont pas encore été entendus par la justice.

‘' Plusieurs responsables dont le ComZone Losséni Fofana dit Loss ont été mis en cause dans les procédures judiciaires et devraient s'expliquer devant la justice sur leurs actions pendant la crise. Les autorités devraient garantir que les FRCI suspectés de tels crimes soient interrogés, répondent aux convocations de justice et le cas échéant inculpés'', a déclaré Me Patrick Baudouin président d'Honneur et responsable du Groupe d'action judiciaire de la FIDH.

Selon lui, ‘' l'engagement de lutter contre l'impunité vaut pour tous, au risque d'accréditer une justice à deux vitesses ou une justice des vainqueurs''.

Pierre Adjoumani Kouamé, président de la LIDHO a imputé les ratés de la réconciliation nationale à un ‘' processus mal engagé et un manque de volonté des responsables de mettre en lumière l'ensemble des responsabilités de la crise, c'est une nouvelle occasion manquée pour tous les Ivoiriens de faire face à leur histoire''. Le rapport, selon leurs auteurs, sera remis ‘' aujourd'hui'' aux autorités ivoiriennes compétentes.

HS/ls
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