«Je voudrais rassurer tout le monde sur ce qui est convenu d’appeler l’affaire arrestation d’un collaborateur du ministre Alain Lobognon à Malabo. Il n’en est rien. Il s’est trouvé que M. Patrick Yapi, régisseur au ministère des Sports pour les compétions internationales qui rentrait à Malabo avant-hier, a vu son passeport qui a été confisqué par la police de l’aéroport. Au motif qu’un certain Tapé Marcel aurait porté plainte contre l’Etat de Côte d’Ivoire devant les tribunaux sur une dette due par l’Etat de Côte d’Ivoire à ce prestataire de services. En effet, M. Tapé, en 2012, avait eu à faire une prestation de services notamment des locations de villas pour le compte de la CAN 2012. Je voudrais préciser que ce n’est pas une affaire d’aujourd’hui. Yapi serait venu vous expliquer mais il doit avoir d’abord l’autorisation de sa hiérarchie avant de s’exprimer sur cette question. J’ai été approché par Jean Marcel Tapé, le mardi dernier. Il est arrivé à mon hôtel en me tendant trois convocations. Une portant mon nom, une autre portant le nom de M. Fernand Dédé et la troisième celui de M. Yapi Patrick. Quand j’ai cherché à savoir les motifs de ces convocations, il m’a dit qu’il nous a assignés en justice parce que nous sommes les représentants du ministère des Sports ici à Malabo pour une dette que l’Etat lui devait. Je lui ai répondu que je ne peux pas prendre les convocations puisque je n’avais pas reçu l’autorisation de ma hiérarchie. Et qu’il fallait s’en référer au Directeur de cabinet qui est le chef de délégation. Nous sommes allés à l’hôtel Sipopo pour rencontrer le directeur de cabinet qui était en réunion avec le président de la FIF. On n’a donc pas pu le voir. Impatient qu’il fût, il est retourné à la justice disant aux juges que nous refusions de prendre les convocations. C’est ce qui a emmené le juge à demander à la police des frontières de nous empêcher de sortir du territoire, le temps que nous soyons entendus sur les faits qui nous sont reprochés. En compagnie du Directeur de cabinet, nous nous sommes rendus aux Affaires étrangères pour avoir l’autorisation de nous présenter devant le juge d’instruction. Chose que nous avons faite. Le juge nous a demandé de revenir, le vendredi 30 janvier à 10 heures pour une confrontation avec le plaignant. Voici donc la démarche que nous avons effectuée. Je répète ! Aucun collaborateur du ministre n’a été arrêté. Les faits que nous reproche Jean Marcel Tapé sont des faits reprochés à l’Etat de Côte d’Ivoire. Vous constatez avec moi que M. Fernand Dédé n’est pas ici. Pourtant une convocation portant son nom a été émise. M. Yapi est libre de ses mouvements. En ce moment, il vague librement à ses occupations. C'est-à-dire qu’il est en train de faire le travail pour lequel il est là. Le vendredi, on n’ira pas pour une incarcération mais pour l’entendre sur les faits. Je tiens à rappeler qu’il n y a aucun contrat de prestation qui lie Jean Marcel Tapé au ministère des Sports. Je voudrais rappeler au passage, pour ce que je sais, qu’il a déjà perçu 196 millions F CFA sur les services faits. Il semblerait qu’il réclame des prestations supplémentaires qui ne lui ont pas été payées. Des prestations supplémentaires dont l’existence n’a pas été prouvée. Nous regrettons tous qu’un ivoirien porte plainte contre son pays devant les juridictions étrangères alors que nous sommes à l’étranger. Je salue le professionnalisme des journalistes. On doit mettre les Eléphants dans un environnement de sérénité. Je pense que la démarche de Jean Marcel Tapé n’est pas bonne. En Côte d’Ivoire, nous avons des tribunaux compétents pour traiter ce genre d’affaires. Je ne comprends pas qu’un citoyen ivoirien vienne, ici, pendant la Coupe d’Afrique saisir les tribunaux étrangers. Nous sommes à l’étranger et nous n’avons aucun papier ici. L’issue de cette affaire sera donc simple. C’est une affaire qui va finir comme elle a été annoncée. L’Ambassade a été informée, elle nous a assistés. Jean Marcel Tapé réclame 207 millions supplémentaires. Sinon M. Yapi n’a jamais été arrêté comme cela a été annoncé. Comme Jean Marcel Tapé a dit que nous refusions les convocations, et c’est la même chose dans notre pays, la police des frontières a été saisie. M. Yapi a eu donc son passeport confisqué et il est rentré à l’hôtel. Ce n’est que le lendemain que nous avons rencontré le juge d’instruction. Il n’y a pas eu d’arrestation.»
Retranscrits par Zana Coulibaly à Malabo
Retranscrits par Zana Coulibaly à Malabo