x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le dimanche 22 mars 2015 | AFP

Côte d’Ivoire: Ouattara, président de la relance critiqué sur la réconciliation

© AFP Par DR
Conseil des Ministres extraordinaire présidé par le Chef  de l`Etat, SEM Alassane OUATTARA
Vendredi 3 octobre 2014. Palais de la Présidence de la République. Ph : le président Alassane Ouattara
Abidjan - Authentique démocrate et artisan du renouveau économique pour ses partisans, rebelle installé par la France et promoteur d’une "justice des vainqueurs" selon ses détracteurs: le président ivoirien Alassane Ouattara incarne une Côte d’Ivoire déchirée entre blessures du passé et quête de prospérité.

Grand favori à sa propre succession, M. Ouattara a été officiellement désigné dimanche pour représenter son parti, le "Rassemblement des républicains", à la présidentielle d’octobre qui clôturera un premier mandat contrasté, ses ratés sur les questions de justice et réconciliation ternissant ses succès économiques.

Premier ministre du "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny, haut dirigeant du Fonds monétaire international, chef de l’Etat... : ce CV en or ne dit rien de la vie tumultueuse qu’a vécue ce technocrate policé de 73 ans au fil des convulsions ivoiriennes de ces deux dernières décennies.

Le 11 avril 2011, cet économiste à la voix traînante et au style mesuré, marié à une Française, accède enfin au pouvoir après sa victoire à la présidentielle de 2010.

Mais le refus du président sortant Laurent Gbagbo de se retirer après sa défaite provoque une crise qui a fait plus de 3.000 morts et réveillé les démons ivoiriens, politiques, ethniques et religieux.

Ouattara vit alors quatre mois reclus avec les siens au "Golf Hôtel" d’Abidjan, sous blocus des forces pro Gbagbo, avant de s’installer au palais présidentiel grâce aux ex-rebelles descendus du nord, vainqueurs d’une guerre de deux semaines avec l’appui décisif de l’ONU et surtout de l’ex-puissance coloniale française.

- ’Emergence’ -

Aux commandes du pays, M. Ouattara se pose comme celui qui restaure l’Etat de droit et remet la Côte d’Ivoire au travail, avec le plein soutien de partenaires internationaux qu’il connaît bien.

En plus d’une carrière au FMI, ponctuée par le poste de directeur général adjoint entre 1994-1999, ce titulaire d’un doctorat en économie obtenu aux Etats-Unis a été vice-gouverneur, puis gouverneur, de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest.

S’appuyant sur une croissance d’environ 9% par an entre 2012 et 2014, le président assène ses slogans sur "l’émergence", à laquelle la Côte d’Ivoire aspire à l’horizon 2020.

Le président Ouattara peut en outre se flatter d’avoir accompagné l’apaisement de la Côte d’Ivoire après la crise. Il s’est attaché à normaliser le pays, et les multiples check-points qui rendaient Abidjan invivable ont ainsi disparu.

Chantre d’une Côte d’Ivoire "qui gagne", il n’hésite pas à surfer sur le succès de l’équipe nationale à la Coupe d’Afrique des Nations 2014, s’affichant de nombreuses fois aux côtés des footballeurs victorieux.

Mais ce premier mandat est terni par le bilan, décrié par l’opposition et la société civile, de son régime en termes de justice et de réconciliation.

Seuls les partisans de l’ancien régime ont jusqu’à présent été poursuivis pour les crimes commis durant la crise de 2010-2011 alors des ex-rebelles accusés de tueries durant le conflit ont été promus aux plus hautes fonctions dans les forces de sécurité.

Auparavant, des années de polémiques ont fait d’Alassane Dramane Ouattara, dit "ADO", issu du nord majoritairement musulman, le symbole de la crise identitaire qui déchire le pays.

Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro (centre), il accomplit la majorité de sa scolarité au Burkina Faso voisin. Il reconnaîtra lui-même avoir occupé plusieurs postes au titre de l’ancienne Haute Volta, ce qui va alimenter l’interminable débat sur sa nationalité.

- ’Ivoirité’ -

En 1990, il devient Premier ministre d’Houphouët-Boigny jusqu’à la mort du "Vieux" en 1993.

Redoutant ses ambitions, le camp d’Henri Konan Bédié, successeur d’Houphouët, alimente le débat sur les origines de Ouattara et joue sur l’"ivoirité", concept nationaliste qui va exacerber les tensions dans ce pays de forte immigration. Sa candidature à la présidentielle de 2000 est rejetée pour "nationalité douteuse".

Après le putsch manqué de 2002, la fracture ivoirienne s’aggrave. Le régime Gbagbo, qui tient le sud, accuse M. Ouattara d’être le "cerveau" ou le "parrain" de la rébellion au nord du pays. L’intéressé a toujours démenti.

Finalement, sous la pression internationale, la candidature de Ouattara est validée en 2005, mais le scrutin présidentiel sera sans cesse reporté jusqu’en 2010.

Ironie de l’histoire, M. Ouattara est allié pour la présidentielle d’octobre à... Henri Konan Bédié, dont le parti a décidé de ne pas présenter de candidat pour garantir la victoire du président sortant.

tmo-jf-ndy/ck/dom/fal
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ