x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le lundi 1 juin 2015 | Treichville Notre Cité

Dossier : Saison des pluies diluviennes, inondations… : Ce qu’est devenu le plan Orsec à Treichville

La forte pluie du lundi 18 mai 2015 a donné le ton à Treichville. Les inondations de certaines rues et avenues ont refait surface. Les inquiétudes des populations aussi. D’où la question de savoir ce qu’il en est du plan Orsec dans la Commune N’Zassa.

Plan d’organisation des secours ou Programme d'organisation des secours à l'échelon départemental, en cas de catastrophe, permettant une mise en œuvre rapide et efficace de tous les moyens nécessaires. Tel est défini le plan Orsec. Naturellement, il vise à organiser et à mettre en œuvre les mesures de prévention des risques et les moyens de secours que requièrent la protection des biens, des populations et de l’environnement contre les accidents, sinistres et catastrophes, qu’ils soient d’origine naturelle, humaine ou technologique, fortuite ou volontaire. Le plan Orsec émane du décret n° 79-643 du 8 août 1979 portant organisation du plan de Secours à l'échelon national en cas de catastrophe. Il est lié à la mise en œuvre des mesures contenues dans l'instruction interministérielle n° 1437 du 8 décembre 1993 relative à l'organisation des secours. L’article premier de ce décret indique que le ministre de l’Intérieur est responsable de l’organisation des secours en cas de catastrophe en temps de paix. Il assure l’initiative de déclencher « le Plan Orsec » à l’échelon national. Et pour plus d’éclairage, l’article 2 de ce même décret définit une catastrophe comme un évènement soudain entrainant la mise en danger de nombreuses vies humaines ou de nombreux biens importants et qui nécessite l’intervention de moyens extraordinaires supplémentaires à ceux des services publics permanents de secours et des unités volontaires.


Par ailleurs, l’article 4 indique la commission en charge de la mise en œuvre dudit plan. Ce plan est mis en œuvre et supervisé par le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité au plan national et par le préfet au niveau départemental. A cet effet, il peut demander aux Préfets, particulièrement à celui d’Abidjan (comme ce fut le cas le 16 juin 2009), de réquisitionner tous les services et organismes publics et privés susceptibles de prêter aide et assistance en cas de catastrophe et aussi de réunir des moyens extraordinaires supplémentaires à ceux des services publics permanents de secours et des unités volontaires. Destiné à faire face aux situations exceptionnelles en valorisant les Stratégies nationales de Gestion des Risques et catastrophes, le plan Orsec est placé sous la responsabilité de l’Office national de la protection civile (ONPC). Qui organise des secours en cas de catastrophe en temps de paix à l’échelon national. Il comprend, entre autres, le directeur de la protection civile ou son suppléant, le coordonnateur des actions de secours représentant le ministre de l’Intérieur, président. Il s’agit, donc, de porter assistance aux personnes qui sont victimes des effets néfastes de la saison des pluies. Mieux, l'objectif est d'assister les populations qui sont déjà sinistrées, d’apaiser et d’encadrer celles qui sont ou pourraient l’être pour les mêmes raisons. Il faut, toutefois, qu’il n’y ait pas de confusion. Le plan Orsec n’est pas responsable de l’urbanisation, de l’assainissement et des constructions de la ville d’Abidjan.

Le plan Orsec et la destruction de certains sites à risques
« Le plan Orsec vise à prévenir et faire face à des sinistres dans les zones à risques et aedificandi (non constructibles), parce qu’ils peuvent causer de graves dommages en période de fortes pluies. Ce sont des zones à déguerpir, à évacuer parce que les occupants s’exposent à des risques, qui peuvent aller jusqu’à des pertes en vie humaine. Ce plan vient donc prévenir ces risques et empêcher que des personnes ne s’installent dans des zones dangereuses. Il s’agit des habitations sur des flancs, des collines, en bordure de lagune, des ravins et tous les endroits, qui sont des lits d’arrivées et de passages d’eaux, et pouvant entraîner l’écroulement des maisons. C’est à ce juste titre que, lorsqu’il y a des maisons qui sont situées sur des périmètres des sites à risques et dans des quartiers précaires, l’Etat est amené à les détruire », explique Sanogo Lacina, Sous-directeur au Service Voirie Hygiène et Environnement. A Treichville, le point focal du plan Orsec était, à un moment donné, Médard Kouadio, Directeur des Services Techniques et de l’Environnement. Mais depuis un certain temps, ce plan n’est plus à l’ordre du jour dans la commune N’zassa. Cela pour une raison simple. Avec son relief plat, Treichville ne connait pas de zones à risques. Il n’y a ni pentes ni autres surfaces accidentées, qui endeuillent certains quartiers en cas de pluies diluviennes. Mais, ce n’est pas pour autant que les Services Techniques de la Mairie dorment sur leurs lauriers. Mieux, de nombreuses dispositions sont prises chaque année par les services municipaux pour prévenir des risques. Surtout le cas d’électrocution connu l’année dernière avec des poteaux électriques, (ce sont des dangers pour la population.) En effet, de nombreuses dispositions sont prises chaque année par les services municipaux pour prévenir des risques et surtout pour que ne surviennent à la longue des zones à risque. Ces services entendent donc prévenir tout sinistre. Surtout, depuis le cas d’électrocution connu l’année dernière suite à l’écroulement d’un poteau électrique en fer (une poutrelle métallique rare dans la commune), la vigilance s’est accrue pour éloigner le moindre danger des populations. Il y a aussi une réalité. Si le plat relief de Treichville est un avantage pour la circulation, la construction et, conséquemment, la sécurité des populations, il n’est pas sans un inconvénient majeur : la stagnation des eaux pluviales. N’étant pas varié, le relief est propice à la stagnation des eaux de pluies et aux inondations.

Les inévitables inondations et stagnations des eaux pluviales. . S’il est un fait notoire et inévitable à Treichville pendant les saisons des pluies, c’est l’inondation relative aux stagnations des eaux pluviales. En effet, le plat relief ne permet pas un écoulement rapide des eaux de pluie. Il favorise plutôt leur arrêt pendant 30 à 40 minutes avant leur infiltration dans le sol. Rien ne peut dans l’immédiat permettre d’endiguer cette incommodité à laquelle ne cessent de faire face les Services municipaux de la voirie, tant elle est liée au relief, qui ne peut être modifié. Ce relief fait de Treichville une cuvette, dans laquelle sont recueillies les eaux de pluie. Par conséquent, des zones sujettes aux inondations sont légion. Ce sont l’avenue 7, le tronçon entre la rue 24 et la rue 38. Le tronçon de l’avenue 13 compris entre la rue 34 et la rue 38. Il y a aussi la gare de Bassam, le tronçon de l’avenue 21 allant de la rue 44 jusqu’à l’échangeur de Marcory Treichville. Il y a, en plus, l’avenue 27, au niveau du passage intérieur du pont qui va vers le collège moderne Autoroute. On peut y ajouter le boulevard de Marseille, la zone du palais des sports, le tronçon de l’avenue 13 allant de la rue 14 à la rue 44 jusqu’à la piscine d’Etat. Sans omettre la rue des Brasseurs. Au regard du relief de Treichville, ces zones ont des configurations de cuvette, qui recueillent les eaux en même temps. Et elles y stagnent pendant un long moment avant leur disparition. Ces eaux charrient (transportent) des ordures de toutes sortes, qui bloquent les issues; si bien qu’elles stagnent avant de s’écouler. « Heureusement, ces inondations sont passagères et les risques sont très moindres », se réjouit Sanogo Lacina. Certes, le quartier Gbattanikro a vu ses ouvrages décimés avec des constructions d’extension anarchiques. Un caniveau, qui a été construit dans le cadre du Projet d’appui à la conduite d’opérations municipales (Pacom devenu Maison commune des Opérations municipales (Macom)) est constamment saturé par les riverains. Il est donc non fonctionnel alors qu’il devrait, normalement communiqué avec l’exutoire de base situé au niveau du carrefour Solibra. Mais, la sécurité des populations n’est pour autant pas menacée.

Les recommandations des Services de la voirie
Pour éviter les inondations, nous recommandons certaines attitudes. Que les populations utilisent à bon escient les ouvrages d’assainissement, qu’elles n’ouvrent pas les tampons. Les conséquences de l’ouverture des tampons peuvent être incontrôlables. En effet, l’eau y draine des ordures, qui se retrouvent dans les canalisations. Or, les eaux pluviales, dans leurs exutoires, débouchent sur la lagune. Malheureusement, en ce moment, cette lagune est beaucoup ensablée. En outre, les ouvertures des tampons n’assèchent pas les sorties de canalisation, parce que les eaux de ménages y sont déversées. Par conséquent, en cas de fortes pluies, les exutoires sont mis à rude contribution tant les eaux pluviales s’écoulent difficilement vers la lagune qui, ensablée, n’est plus automatiquement réceptive. Il faut, donc, que l’on songe à draguer la lagune pour assurer l’écoulement rapide des eaux de pluies dans les exutoires de cette baie. C’est-à-dire la zone allant du pont Houphouët-Boigny à l’échangeur Treichville-Marcory où l’on constate un fort ensablement. Il est nécessaire devant l’important ensablement de la lagune, que soient effectués ces travaux. Les conséquences sont très souvent les inondations de la rue 21 allant de la rue 44 jusqu’à l’échangeur du marché de Belleville. Quand il pleut, ce tronçon et les voies adjacentes sont impraticables jusqu’à la rue 47. Cela dit, quand les ouvrages d’assainissement n’arrivent plus à fonctionner d’après les dispositions de départ, les résultats escomptés ne peuvent aboutir. Pis, les eaux n’empruntent plus les voies indiquées, mais vont vers les domiciles.

Les dispositions des services techniques de la Mairie Les services techniques de la Mairie, particulièrement ceux de la voirie s’attèlent après chaque forte pluie à dégriller les ouvrages d’assainissement et de drainage. En d’autres termes, ils n’hésitent pas à enlever et nettoyer à l’aide de râteaux, pelles et autres matériels les ordures aux entrées des regards avaloirs, à l’intérieur et à l’extérieur des grilles. Ces services assurent aussi le curage des caniveaux. C’est le cas en ce moment à la rue des Ecoles, à la rue des brasseurs. Ainsi que des regards avaloirs tout le long de l’avenue 13 allant de la rue 44 jusqu’à la piscine d’Etat. Dans le mois de mai (mai 2015), en prévision des grandes pluies, ces services ont procédé au nettoyage de tous les déchets qui jonchent les chaussées. Ces travaux préliminaires faciliteront l’écoulement des eaux et leur évacuation rapide vers les grands centres d’évacuation. L’objectif de ces travaux est surtout de préserver des vies. C’est l’occasion d’interpeller une fois encore les populations, principales victimes des inondations, qu’elles doivent changer de comportement en ne se débarrassant pas des ordures partout, et surtout sur les voies publiques, dans les eaux fluviales. Il est temps qu’elles comprennent, dans leur intérêt qu’elles n’ont pas à jeter des déchets dans les caniveaux et sur les regards avaloirs au risque de les boucher. Inéluctablement et conséquemment, ces attitudes négatives entraineront des inondations.

ALLBERT ABALE
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ