AfrikFashion Show 10: l’industrie de la mode mise à mal par la contrefaçon

AfrikFashion Show, «la grand’messe de la Can de la mode, du beau et du sensationnel», a ouvert ses portes, jeudi, à l’Hôtel communal de Cocody. La grande salle a accueilli le défilé «Relève Créative» en levée de rideau.

Plateforme d’expression du textile en Côte d’Ivoire, AfrikFashion Show, rendez-vous de la mode depuis 2005, est une initiative d’Avant-garde Production, dirigée par Isabelle Anoh. En dix ans de célébration des acteurs de la mode en Côte d’Ivoire, AfrikFashion Show, dont l’objectif de départ était de faire la promotion de la créativité ivoirienne, est devenue incontournable. Pour l’initiatrice, Isabelle Anoh, l’an 10 de cette rencontre de la mode marque la «consécration de l’objectif commun de faire de la Côte d’Ivoire la capitale de la mode africaine». La directrice d’AfrikFashion a dit sa fierté d’avoir pu atteindre une partie des objectifs qu’elle s’était assignés. Une satisfaction de voir, à chaque activité, l’intégration d’un défilé de mode. Pour ce dixième anniversaire, la promotrice entend faire une rétrospective de tout ce qu’a été l’événement, avec en toile de fond la sensibilisation sur le danger qui menace leur secteur d’activité. D’où le thème «La contrefaçon, un frein au développement de la créativité», qui a été débattu, hier, par les professionnels du secteur de la mode, à l’Espace Acoustic.

AfrikFashion Show, qui constitue l’un des maillons du réseau de distribution, de promotion et de diffusion des créateurs, a permis, chaque année, de découvrir le savoir-faire, le génie créateur, le talent, l’habilité des créateurs.

Pour une croissance de l’industrialisation du secteur de la mode en Afrique, Ido Yao, chef de bureau Unesco Côte d’Ivoire, a invité les opérateurs économiques à investir dans la création. Car, soutient-il, AfrikFashion Show est une «plateforme d’expression culturelle internationale qui met en exergue l’industrie culturelle et créative des pays africains ainsi que des créateurs de la mode». Qui, admet-il, «sont dotés d’un génie sans pareil». Mais, «le dynamisme dont ils font l’objet ne sont malheureusement pas suffisamment valorisés et reconnus de par le monde».

Considérant la contrefaçon comme un crime contre la créativité, Ido Yao a souhaité que l’espace de visibilité et viabilité de production culturelle, qui est AfrikFashion Show, «soit un facteur déclencheur, d’un engagement de tous, pour une lutte sans merci contre la contrefaçon». Parce que, constate le chef de bureau Unesco Côte d’Ivoire, «la rentabilité de cette main d’œuvre et des industries créatives est mise à mal par la reproduction, l’imitation et l’utilisation de leur marque sans leur autorisation».

Un message qui n’a pas été entendu par des spectateurs présents au défilé «Relève Créative». Ils filmaient et photographiaient, à l’aide de leurs téléphones mobiles, les modèles de créateurs, quand l’animatrice, Mariam Coulibaly, leur a rappelé l’interdiction de le faire. Les premiers défilés ont été marqué par la (plus) jeune styliste, Leila Danielle (17 ans), qui présentait sa collection «Birthdayfashion», et Sali Ouattara ou Lili Ouattara.

Avant la soirée des créateurs, ce samedi au Sofitel Ivoire, «Relève Créative» a donné un aperçu des jeunes talents dont Freddy N., Barros Coulibaly, Modeste Gba, l’Indonésienne Pushe avec sa collection TrotroCreation, Raymond Kouadio…

Koné Saydoo