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Sport Publié le dimanche 2 août 2015 | Abidjan.net

Interview/ Koné Mamadou Souleymane, DG de l’Office Ivoirien des Sports Scolaires et Universitaires (OISSU) : ‘’Comment nous allons ramener la passion de l’OISSU chez les Ivoiriens »

© Abidjan.net Par JOB
Koné Mamadou Souleymane , DG de l’Office Ivoirien des Sports Scolaires et Universitaires (OISSU)
Présentez-nous la structure que vous dirigez ?


C’est la structure opérationnelle qui est chargée de mettre en œuvre la politique du Gouvernement en matière de sport en milieu scolaire et universitaire. Il s’agit de concevoir le cadre, l’environnement pour la promotion de la pratique sportive à l’école. Dans une perspective, l’OISSU peut se constituer en creuset de sport national, donc pourvoir les fédérations nationales en athlètes de qualité, ce qui suppose de la détection, de la sélection, l’établissement de plan de carrière. L’animation des établissements, cités, régions et au plan national par le sport, voilà en un mot e rôle de l’OISSU. C’est une structure qui est érigée en direction générale, avec quatre départements. Ce sont notamment un département des affaires administratives et financières, un département chargé de la promotion du sport, un département chargé de marketing et relations publiques, un département chargé de l’amélioration de l’offre des infrastructures sportives en milieu scolaire. Cette structure appartient à l’ensemble des ministères du secteur formation et éducation, ce qui est concrétisé par l’existence d’un conseil de gestion, qui est l’organe de contrôle et de définition de la politique nationale du sport et qui est composé de dix personnalités qui représentent les différents ministres du secteur formation et éducation, le Président de la République et le Premier ministre. La tutelle est confiée au ministre en charge du sport, étant donné l’objet de la structure, l’organisation de compétitions. En plus des quatre départements, l’OISSU comporte aussi des délégations au niveau régional et départemental qui sont au nombre de 89 (quatre vingt neuf). A cela il faut ajouter 92 personnes qui travaillent en centrale et dans les régions. C’est un programme de compétition à 05 étapes.

Quels ont été les grands moments et les déclics de l’OISSU ?


Depuis la création de l’Office ça été une montée en puissance jusqu’au années 80, un peu plus tard 90, jusqu’aux premières crises qui ont secouées la Côte d’Ivoire. Une ascension vertigineuse du fait de l’environnement global, à travers l’existence des internats, la participation des ménages dès les inscriptions des élèves. Tous les élèves participaient à l’animation au niveau local. Des athlètes qui étaient déjà d’une maturité que les enfants d’aujourd’hui ne sont pas, parce qu’on était encore à 20 ans dans les lycées. Aujourd’hui, les gamins sont à 16-17 ans en Terminale, donc à cet âge il y a un certain nombre de charge d’entrainement qu’ils ne peuvent pas encore supporter parce qu’ils n’ont pas toute la garniture enzymatique qui permet de supporter cette charge. Des véhicules pour la plus part des établissements pour emmener les enfants au stade. Il y aussi que l’OISUS était véritablement pourvue. Nous avons dans nos recherches établit que c’est maintenant que nous atteignons les dotations de 1996, en terme budgétaire. Vous voyez qu’à partir de ces années là, il y a eu comme un déclic, avec la fermeture des internats, l’arrêt de cette participation des ménages, les établissements ne possédaient plus de véhicules pour le convoi des athlètes au stade. Les effectifs des classes de 30 à 45, sont passés à 80 si bien que l’éducation physique qui est préparatoire aux compétitions sportives n’avait pas de sens. Parce qu’une séance d’éducation physique manquée par semaine foule aux pieds tous les principes des apprentissages moteurs capitalisables dans la formation du joueur. C’est devenu tout simplement de l’animation. Un autre élément important qui a contribué à la chute de l’OISSU, c’est le reversement des enseignants de l’éducation physique dans les différents ministères utilisateurs, sans mesure d’accompagnement. Du coup, il y a une rupture manifeste dans tous les plans de carrière des athlètes. L’OISSU était condamné à partir de ce moment là parce que les compétences allaient diminuer. La notoriété des compétitions allait diminuer ; l’engouement par rapport à ces compétitions allait descendre, le désintérêt des principaux animateurs allait se faire sentir, l’intérêt de ceux qui chargés de faire la communication autour de l’OISSU allait baisser. Donc, on est rentré à partir de cela dans un cercle vicieux jusque à la sortie de crise en 2012, où le Gouvernement en partant de la vision du Président de la République qui a dit que l’OISSU deviendrait à nouveau capable d’organiser des compétitions entre tous les établissements sur toute l’étendue du territoire. Donc 2012 marque à nouveau un redémarrage. Et aujourd’hui trois éléments me permettent de dire qu’on est rentré dans un cercle vertueux. En 2012, le Président de la République a reçu les ministres de l’Education nationale et des Sports, il les a félicités pour le travail qui a été fait. Ce n’est par rien, ça marque véritablement un départ en force. Deuxièmement, au vue des résultats des jeux universitaire de Kuan Ju , nous sommes le deuxième pays africain après l’Afrique du Sud. Le troisième élément, c’était lors du séminaire sur la professionnalisation du sport, la structure qui était en charge de mener l’étude à marquer noir sur blanc : « l’OISSU est en plein développement ». Nous pouvons donc dire ça y est ! Nous y sommes presque, à charge pour l’OISSU d’être accompagnée dans son mouvement. Et, j’ai bon espoir que cet accompagnement est acquis. J’en veux pour preuve, la première réunion au cours de laquelle l’OISSU a été présenté avec ses activités et perspectives. Le ministre a félicité l’OISSU, j’avoue que j’en ai été réconforté, plus que jamais motivé à aller de l’avant. En retour, j’ai fait une suggestion au ministre Amichia d’offrir un diner de reconnaissance et remobilisation à personnalités qui nous ont soutenues. Il n’a pas hésité à donner son accord. Je crois qu’ensemble nous irons de l’avant et ferons de grandes choses.

On voit que vous avez beaucoup d’ambition pour l’OISSU, faites-nous l’état des lieux, au niveau infrastructurel est ce que tout suit ?


J’allais dire oui, mais c’est un oui nuancé. Parce qu’en 2012 sur une demande qui avait été adressée au gouvernement, un accord d’un peu plus de 04 milliards F CFA avait été scellé pour la réhabilitation de certaines infrastructures en milieu scolaire et universitaire. Des appels d’offres ont été élaborées et lancées, attribuées, mais malheureusement au niveau budgétaire, ça ne suit pas. Alors que nous avons véritablement fondé beaucoup d’espoir là-dessus, nous avons fait toute la Côte d’Ivoire pour sensibiliser et parler des nouvelles perspectives. Un accueil formidable a été fait par les chefs d’établissements à ce projet, mais nous sommes dans les ‘’starting’’ parce qu’au niveau budgétaire les dispositions n’ont pas été prises pour que les entrepreneurs qui bénéficient de ces marchés puissent véritablement y aller. L’autre espoir a été du fait qu’un département chargé de l’amélioration de l’offre en infrastructure, équipement et matériel a été adopté en conseil de ministre. Cela suppose que nous devrions avoir les moyens pour faire cette cartographie des infrastructures sur toute l’étendue du territoire, à planifier leur création et leur mise à la disposition des élèves et étudiants pour leur offrir l’opportunité de pratiquer un vrai sport. Si nous ambitionnons de partir faire des compétitions contre les autres sur un modèle conventionnel d’infrastructure, il faut que nous en ayons déjà l’habitude en Côte d’Ivoire.
Comment comptez-vous ramener la passion qu’avaient les ivoiriens pour l’OISSU, cette nostalgie d’antan ?


Vous auriez été avec nous à Korhogo, et certains y étaient, nous avons refusé du monde pendant huit jours. Ça été une liesse populaire qui ne s’est pas arrêtée seulement qu’aux élèves et il y avait de l’animation. Aujourd’hui, lorsque l’Université de Korhogo joue contre une autre équipe, on retrouve cette ambiance d’antan. Mais c’est surtout une question de moyens. Inutile de dire que je crois avoir identifié ce qui va faire les enfants vont avoir le goût de la pratique du sport. Non, c’est un goût inné. L’activité physique et sportive attire tous les jeunes de cet âge. Comme chez tous les enfants, le jeu est l’activité sérieuse. Si vous l’enlevez de l’école, vous aurez dénaturé cet environnement. L’effort donc aller à la préparation de cet environnement pour qu’il soit porteur d’une pratique voulue, construite. C’est un élément culturel. Et comme élément culturel, c’est par l’éducation, la formation et la sensibilisation que ça va venir. Comme je le disais, c’est donc aujourd’hui une question de moyens, pas de sport sans matériel. Pas de sport sans infrastructure. Mettez un ballon sur un terrain plus au moins préparé, allez-y vous asseoir dans une cours de recréation, vous verrez que les enfants vont créer un jeu. L’engouement est là, c’est l’environnement qu’il faut construire à dessein avec une visée. Je rappelle cela toujours en rigolant, amis c’est une réalité. On est allé dans une mission en France, et comme ça on a rendu visite à la directrice régionale du sport scolaire de Paris. A la question de savoir quels sont les moyens dont elle dispose, elle nous a dit seulement ce dont elle dispose pour la location des infrastructures pour permettre aux enfants de jouer qui est de 07 milliards Euros qu’il fallait en retour diviser par beaucoup pour trouver le budget de l’OISSU, les salaires y compris pour le primaire, le secondaire et le supérieur. Nous sommes très en deçà des besoins réels qui doivent permettre de recréer cet environnement. Pour cela, l’OISSU a mis en place les dispositions réglementaires, les structures, enfin tout ce qui devait aider à créer cette animation. Il ne reste que les moyens et cela que nous avons besoin tout l’appui de notre ministre en charge du sport qui, étant un élu, connait les besoins qu’il y a, parce que cela participe à la promotion humaine. Aujourd’hui on se plaint que les terrains sont vides, cependant le goût d’aller au stade n’est pas inné, c’est depuis l’école que cela s’apprend.
Ainsi vous êtes revenu de la 28ème Universiade avec des résultats somme toute satisfaisants : 36ème sur 140 nations, 2ème africain après l’Afrique du Sud, sans bruit ni fanfare.
En effet, le bruit et la fanfare aujourd’hui ont un certain coût que l’OISSU n’est pas en mesure de supporter. L’essentiel n’est pas encore assuré. Loin de moi de vouloir insinuer que la communication n’est pas essentielle. Elle l’est au plus haut point, mais elle doit s’établir autour d’éléments tangibles vérifiables qui en vaillent la peine. Ce résultat acquis grâce à la détermination des athlètes et surtout de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo, qui a pris en charge la participation des Taekwodoin universitaires, en est un. Il nous donne l’occasion de communiquer utilement.
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