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International Publié le vendredi 16 octobre 2015 | AFP

Affaire classée en Espagne: "douleur" des proches des migrants morts

Madrid - Les familles des migrants africains morts noyés en 2014, quand la police espagnole utilisait de moyens anti-émeutes pour les empêcher d'atteindre Ceuta, ont exprimé "une grande douleur" après le classement des plaintes judiciaires en Espagne, a assuré vendredi une porte-parole d'ONG.
La justice espagnole a rendu un non-lieu jeudi dans l'enquête portant sur la mort d'une quinzaine de migrants qui tentaient d'atteindre l'enclave espagnole de Ceuta, au Maroc, dans laquelle 16 gardes civils espagnols étaient mis en cause.
Après avoir appris cette décision, plusieurs proches des migrants morts "ne pouvaient presque plus parler", a assuré à l'AFP la porte-parole de l'association de défense des migrants Caminando Fronteras, Helena Maleno, ayant joint les familles en Côte d'Ivoire, au Sénégal et au Cameroun.
"Une des mères nous a dit: +la justice n'est pas la même pour les riches et les blancs et pour nous qui sommes noirs et pauvres+. Un des frères a évoqué un manque de respect impressionnant envers la mémoire du mort", a-t-elle dit.
Le 6 février 2014, un groupe de plus de 200 migrants tentaient de gagner à la nage l'enclave espagnole de Ceuta au Maroc. Les gardes civils avaient alors employé des moyens anti-émeutes, dont des flash-balls, pour les repousser.
Seule une vingtaine de personnes avaient finalement atteint Ceuta et les corps sans vie de 15 migrants avaient été retrouvés les jours suivants, cinq sur les plages espagnoles et dix au Maroc.
Ces morts avaient choqué en Espagne et plusieurs associations de défense des droits des migrants avaient porté plainte.
La justice espagnole a décidé jeudi de "classer de manière provisoire l'enquête ouverte pour blessures et homicide", une décision saluée par l'avocat des policiers.
La juge en charge du dossier a considéré, dans son ordonnance de non-lieu, "qu'aucun indice" ne permettait "d'affirmer que les agents inculpés avaient fait un usage inapproprié de l'équipement anti-émeutes".
"Il y a des phrases très dures dans la décision de justice qui ont causé une grande douleur aux familles", a fait valoir Mme Maleno.
Pour la juge, "les migrants n'étaient pas des personnes en danger en mer qui avaient besoin d'aide selon les termes de la Convention internationale de
1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer (SOLAS) et de la convention internationale de 1979 sur la recherche et le sauvetage maritimes".
La magistrate a considéré que les migrants avaient "assumé le risque d'entrer illégalement en territoire espagnol, par la mer, à la nage, en masse et en profitant de la nuit, en portant une grande quantité de vêtements et sans tenir compte des mesures dissuasives".
L'ONG a annoncé que les proches feraient appel. "La seule chose que nous voulons, c'est savoir ce qui s'est passé et que les familles obtiennent la réponse adéquate et au moins respectueuse", a dit Mme Maleno.

acc/lbx/jhd
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