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Société Publié le lundi 18 avril 2016 | Alerte Info

A 55 ans, Soumaïla Traoré, sculpteur guinéen n’abandonne pas son rêve de faire fortune à San-Pedro, dans le sud-ouest ivoirien

Né à Kankan, dans l'Est de la Guinée, Soumaïla Traoré, fils de forgeron, a quitté les siens pour "tenter l’aventure" en Côte d’Ivoire où à 55 ans, il n'abandonne pas son rêve de faire fortune en tant que sculpteur, dans la ville côtière de San-Pedro (sud-ouest).



Sous la tente qui lui sert d’atelier et d’espace d’exposition, Soumaïla, vêtu d’une chemise blanche usée ponce à l’aide de papier abrasif silex, une statuette en bois d’iroko.



Installé sur la rue longeant le Port autonome de San-Pedro "depuis maintenant 15 ans", ce père de famille caresse toujours son rêve de faire fortune à San-Pedro, ville où il a décidé de "s’installer définitivement", après quelques aventures dans des capitales ouest-africaines.



"La sculpture, c’est ma vie et ce pourquoi je suis venu en Côte d’Ivoire va aboutir", confie avec optimisme le quinquagénaire.



C'est à 10 ans que son intérêt pour la sculpture naît véritablement. Il fait ses premiers pas dans l’art de la sculpture auprès de son oncle à Conakry, la capitale guinéenne.



"Depuis tout petit, c’est ce métier que je rêvais d’exercer, ce qui m’a poussé à apprendre auprès de mon oncle", relate-t-il avec enthousiasme.



Il décide après plusieurs années d’apprentissage de quitter en 1985 Conakry pour Bamako, dans le but de se faire de l’argent. Dans la capitale malienne, il s’associe à des amis, travaille pendant sept ans sans toutefois arriver à ses fins.



"J’ai quitté Bamako parce que les activités ne bougeaient pas comme je le souhaitais" confesse le jeune homme d’alors qui espérait en des lendemains meilleurs. "Désillusionné", il décide de retourner au pays.



Sa quête d’une meilleure situation financière, le pousse une fois de plus à quitter la Guinée. Cette fois-ci, il part s’installer à Monrovia, la capitale libérienne.



Ne constatant aucun changement notable, Soumaïla décide sur les conseils de sa mère, femme de ménage, d’immigrer en Côte d’Ivoire.



"J’ai décidé de venir en Côte d’Ivoire qui est l’un des pays phares de l’Afrique de l’Ouest pour exercer mon métier, me faire beaucoup d’argent et m’occuper de ma famille", explique Soumaïla.



Arrivé en 1991 à Abidjan, il y séjourne pendant une courte période avant de s’installer dans la ville balnéaire de Grand-Bassam (40 Km d’Abidjan) qui regorgent de nombreux de sculpteurs.



La concurrence étant rude, Soumaïla choisit San-Pedro et décide au fil des années de s’installer définitivement dans la localité "qui en plus d’être une ville touristique abrite le deuxième port de la Côte d’Ivoire".



"Contrairement aux autres villes où je suis passé, il y a une différence, même si je ne gagne pas beaucoup d’argent", témoigne le quinquagénaire.



Grâce à ses revenus, il parvient à "s’occuper de sa famille, scolariser ses quatre enfants dont l’aîné se trouve au Maroc. Il réussit même à s’acheter un terrain au quartier Château, "sa plus grande fierté" et espère bâtir une maison dans laquelle vivra toute sa famille.



Pour ce musulman pratiquant, dont la clientèle est constituée de toutes les couches sociales, c’est "déjà un pas important" vers "l’accomplissement de son rêve".



Soumaïla n’oublie toutefois pas son pays natal où il compte "investir dans le futur". Il espère aussi effectuer le pèlerinage à La Mecque, cinquième pilier de l’islam pour raffermir sa foi.



ABL
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