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Société Publié le mardi 27 septembre 2016 | Notre Voie

Système de gestion de la qualité des laboratoires: un expert de l’Oms explique le retard de l’Afrique francophone

Les laboratoires nationaux de santé publique en Afrique de l’Ouest et du Centre sont en retard sur leurs homologues anglophones de l’Afrique de l’Est et Australe. C’est la révélation faite la semaine dernière à Abidjan à l’occasion de la réunion régionale sur la mise en œuvre du Processus graduel d’amélioration des laboratoires en vue de leur accréditation (Slipta) par Dr. Seydou Coulibaly, représentant- résident par intérim de l’Oms en Côte d’Ivoire. Selon lui, depuis son lancement en 2012, plus de 400 laboratoires ont été accrédités. Mais, « la quasi-totalité de ces laboratoires se trouvent essentiellement en Afrique de l’Est et Australe », a-t-il révélé. C’est dire que les pays de l’Afrique Occidentale et Centrale « accusent un certain retard dans l’adoption et la mise en œuvre du processus Slipta. »
Pour Dr. Jean Bosco Ndihokubwayo, médecin-biologiste au bureau régional de l’Oms Afrique à Brazzaville, « l’Afrique de l’Est et Australe ont plus de partenaires anglophones. Ce sont des mentors. Ce sont des structures qui aident ces laboratoires en venant les auditer jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils sont à un niveau maximum de gestion de la qualité. En clair, ils les poussent vers l’accréditation internationale ». Ce qui n’est pas le cas des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Dans ces deux sous-continents de l’Afrique, les choses, selon Dr. Ndihokubwayo, sont allées lentement. D’où la réunion d’Abidjan. « C’est pour cela que nous sommes arrivés ici (Abidjan, ndlr) pour sensibiliser les responsables de laboratoires pour qu’on forme plus d’auditeurs et que les Etats soient sensibilisés que l’accréditation internationale doit être l’objectif final pour les laboratoires », a-t-il justifié. En outre, l’expert de l’Oms dénonce une absence de volonté politique des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. A l’en croire, « vous pouvez vous targuer d’être un très bon laboratoire mais la seule chose qui prouve que vous l’êtes effectivement, c’est l’accréditation internationale. » Pour autant, Dr. Dr. Jean Bosco Ndihokubwayo, ne désespère pas de voir ces pays rattraper leur retard. Il cite d’ailleurs en exemple le Cameroun qui a vu deux de ses laboratoires avoir l’accréditation internationale après plusieurs séances de coaching l’année dernière. « Nous pensons que l’Afrique de l’Ouest va suivre de façon rapide. Parce que nous avons beaucoup de professionnels de qualité dans cette partie de l’Afrique », s’est-il montré confiant.

Qu’est-ce que l’accréditation ?

Selon l’expert venu de Brazzaville, « l’accréditation est un processus qui consiste à voir qu’un laboratoire répond à un certain niveau de qualité du personnel, des équipements, des réactifs, de la qualité des résultats… Il y a 12 critères et à chaque critère est affecté un score ou une cotation. Quand on arrive à une note qui dit que tous les 12 critères qui constituent le système de gestion de la qualité sont en place, on peut dire que vous avez la norme pour l’accréditation de laboratoires médicaux. » Et ce processus « est excessivement cher ». Un laboratoire révèle notre interlocuteur, peut payer jusqu’à 100.000 dollars (environ 50 millions de fcfa) pour avoir une accréditation internationale. Ce que fait l’Oms à travers le Slipta, c’est de mettre en place un système « qui aide les pays à améliorer leur gestion de la qualité au laboratoire, qui va les coter, les encourager jusqu’à ce qu’ils arrivent à un certain standard de sorte que sans rien payer ». Une fois ce niveau maximal atteint, du point de vue qualité, « nous les encourageons, a poursuivi le médecin-biologiste, à aller vers des organes d’accréditation internationale ». Une fois au niveau de l’organe d’accréditation, les laboratoires pourront payer le minimum. « Parce que l’organe d’accréditation n’a pas aidé le laboratoire à accéder à la norme de l’accréditation internationale.».


Coulibaly Zié Oumar
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