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Société Publié le dimanche 20 novembre 2016 | APA

C’est une «contrevérité» de dire que la CPI ne cible que les africains (Samira Daoud)

Abidjan (Côte d’Ivoire) - La Directrice adjointe pour la région de l'Afrique de l'Ouest et Centrale d’Amnesty International, Samira Daoud a souligné vendredi soir à Abidjan que c’est «une contrevérité» de dire que la Cour pénale international (CPI) ne cible que les africains.

Samira Daoud a soutenu cette position lors du débat qui a suivi la projection du film de clôture de la 8ème édition du Festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression, « Ciné Droit Libre » intitulé « Hissène Habré, une tragédie tchadienne » de Mahamat Haroun.

« Dire que la CPI ne cible que les africains est une contrevérité (…). Ceux sont les pays eux-mêmes qui se sont appropriés cette Cour », a-t-elle fait remarquer tout en précisant que sur les 8 cas initiés par cette juridiction internationale « 7 ont été initiés par les gouvernements (africains) eux-mêmes ».

A propos de la vague de retrait des pays africains de la CPI, la Directrice adjointe pour la région de l'Afrique de l'Ouest et Centrale d’Amnesty International a incité les populations à « tordre le coup aux politiques».

« Ce n’est pas une bonne nouvelle pour nous que des Etats africains se retirent de la CPI .Ce n’est pas parce que les Etats importants n’y sont pas. On doit pouvoir se mesurer aux meilleurs », a-t-elle réitéré.

Samira Daoud a par ailleurs dénoncé l’alternative proposée par l’Union africaine qui met en exergue une immunité pour des dirigeants.

Sur la question tchadienne, l’hôte de Ciné Droit Libre a salué « ce résultat (jugement d’Hissène Habré) qui a été possible parce qu’il a eu des gens volontaires, courageux qui n’ont pas perdu espoir », comme Clément l’acteur principal de ce film de 80 min qui est un recueil de témoignages des victimes de «la terreur» de l’ex-président Tchadien Hissène Habré avec son outil «la fameuse» Direction de la documentation et de la sécurité (DDS).

Hissène Habré (président du Tchad de 1982 à 1990), reconnu coupable de viols, mais également de crimes contre l'humanité et crimes de guerre a été condamné à Dakar à la prison à vie en mai dernier.

Ce sont au total, « 25 films percutants et chocs, essentiellement des documentaires », qui ont été projetés sur huit sites que sont l’Institut Français (Plateau), le Goethe-Institut (Cocody), le Village Ki-Yi (Cocody-Riviera 2), le Centre Ami de Cœur (Yopougon), la Cité Félix Houphouët-Boigny (Koumassi), le lycée Mamie Faitai de Bingerville, le Centre Jean Don Bosco de Koumassi et l’Orphelinat de Grand-Bassam au cours de ce Festival.

SY/APA
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