Meurtre d’un gendarme à Yopougon Lavage : Ce qui s’est réellement passé

Suite à l’assassinat d’un gendarme ce dimanche à Yopougon, précisément à la gare intercommunale de la place ’’Lavage’’, le Préfet d’Abidjan Vincent Toh Bi, le maire de la commune Kafana Koné et la hiérarchie de la police et de la gendarmerie ont effectué ce lundi une visite sur les lieux du drame et échangé avec les transporteurs puis la famille du défunt.

Le maire a condamné cet acte. « Ces personnes qui ont commis cet acte criminel seront très sévèrement punis » a-t-il promis avant d’ajouter que des mesures seront prises afin que la paix et l’ordre règnent dans la commune.

Quant à Vincent Toh Bi, il a exhorté les transporteurs à collaborer avec les forces de l’ordre pour éradiquer le phénomène de « gnambros » qui mine le domaine du transport.

« Aidez la police, la gendarmerie à faire son travail en collaborant avec eux. Donnez leurs les informations qu’il faut pour que règne l’ordre dans le milieu du transport. Je sais que la faute ne vient pas de vous, mais des syndicats, c’est à vous de nous aider afin de mettre un terme à toutes ces violences qui traversent le milieu du transport » a invité Vincent Toh Bi.

Selon, Bertrand Rouan, responsable des chauffeurs de Yopougon Lavage, c’est le responsable des transporteurs, Doumbia Dramane qui leur cherchait toujours des poux.

« Depuis un certain moment, on a un problème avec Doumbia Dramane, responsable des transporteurs à cause de la nouvelle ligne qui vient d’être créée. Ce dernier prétend que c’est lui qui a créé cette nouvelle ligne, donc il devrait encaisser sur les jours des transports. Cependant, depuis plusieurs jours aussi, nous essayons de rentrer en contact avec lui pour lui dire qu’il ne peut pas encaisser, mais il dit que c’est lui qui a créé cette ligne » a témoigné Bertrand Rouan qui dit recevoir des menaces de la part de ce Dramane. « Il me menaçait souvent en disant qu’il était prêt à donner 100 millions aux gens pour me faire du mal, sous prétexte que je lui tiens tête. »

« Comme il ne voulait pas comprendre, j’ai dit à mes gars qu’on va sursoir la ligne d’Angré. C’est ainsi que ce dimanche, il a envoyé lui aussi ses éléments avec des machettes pour nous attaquer » assure-t-il.

Étant un jeune du quartier et aussi gendarme, Gnaly Anderson a cru bon de jouer les médiateurs en ces bandes rivales, en les interpellant dans un ton familier, sur leur comportement inapproprié. « Il n’arrivait pas à concevoir ce genre de comportement entre nous. Je me suis approché pour lui dire de laisser cette histoire qu’on va régler cela » indique M. Rouan.

Le calme revenu, le jeune gendarme va ainsi se restaurer dans un coin de vente d’Attiéké situé au centre de la gare. Là-bas, il est rejoint par plusieurs jeunes (entre 5 et 6) selon les témoignages qui lui demandent si c’est lui le « négociateur ».

Répondant par l’affirmatif et voyant l’allure menaçante des quidams, le jeune Gnaly sort son arme de service, chambre une balle et replace le pistolet dans son étui.

Comme un éclair, le groupe fond sur le gendarme après l’avoir assommé. Paire de ciseaux et couteau vont servir à le poignarder. Non content de cela, un des leurs se saisi de l’arme de l’infortuné et lui tire une balle dans la poitrine. Le coup qui part est fatal.

C’est la débandade dans la gare. Les criminels profitent de ce brouhaha pour prendre la poudre d’escampette en braquant un taxi avec l’arme du crime. Cependant, trois des cinq agresseurs ont été arrêtés, confirme une source policière. « Jusqu’à ce jour, nous n’avons pas encore eu des nouvelles de Dramane qui s’est enfui lorsque le coup est parti.»

En effet, ce serait lui l’instigateur de ce règlement de compte avec l’homme en arme.

Une enquête a été ouverte afin de faire la lumière sur cette affaire qui incrimine une fois de plus les syndicats des transporteurs.

PR