Abidjan, le 29 avril 2023- L’importance prise par le digital, notamment internet et les réseaux sociaux, au cours de la dernière décennie n’est pas sans risques pour les utilisateurs. Selon le cabinet Verified Market Research, le marché de la cybersécurité au Moyen-Orient et en Afrique, qui était évalué à 5,92 milliards USD en 2018, devrait atteindre 17,30 milliards USD d’ici à 2026. En Côte d’Ivoire, en 2021, le coût de la cybercriminalité était évalué à 6 milliards de FCFA avec 5 000 plaintes reçues par la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité. Cela représente un taux de résolution de 50% environ, même si ce ratio demeure élevé. En plus de l’impact financier qu’ont ces attaques, on note des conséquences négatives sur la confiance des investisseurs, la réputation des organisations du secteur public et privé et la vie privée des citoyens, d’où la nécessité d’une protection collective des utilisateurs contre ces pratiques qui se multiplient avec le digital.
Pour protéger les systèmes, les données et les identités, le gouvernement ivoirien s’est doté de lois et de règlements. Il a adopté lors du Conseil des ministres du 22 décembre 2021, une Stratégie nationale de Cybersécurité 2021-2025, qui définit les grands axes dont certains portent sur la protection du cyberespace, le renforcement de la confiance numérique et la coopération internationale.
Le ministère de la Communication et de l’Économie numérique s’est également doté, le 3 août 2022, d’une Direction de la Confiance numérique et de la Cybersécurité pour servir de point de contact et de coordination nationale des actions sur ce sujet essentiel. Les prochains mois verront la création de l’Agence nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) et d’un Centre national de Supervision des Opérations de Sécurité (SOC), deux instruments qui viendront renforcer le dispositif de sécurité nationale et qui permettront à la Côte d’Ivoire de progresser dans son indice global de cybersécurité au niveau international.
Par ailleurs, l’État de Côte d’Ivoire a ratifié la convention de Budapest sur la cybercriminalité et la convention de l’Union Africaine, dite Convention de Malabo, sur la cybersécurité et la protection des données à caractère personnel.
Différentes stratégies ont été adoptées en 2021 afin de créer une synergie autour du numérique et de coordonner les différentes initiatives en la matière. Il s’agit de la Stratégie nationale de Développement du Numérique 2021-2025, de la Stratégie nationale de l’Innovation 2021-2025 et de la Stratégie nationale de Cybersécurité 2021-2025. Le gouvernement s’est encore doté d’un cadre propice au développement du numérique avec la création du Comité national de Digitalisation (CNDigit) par arrêté du Premier Ministre. Le CNDigit est dédié à la coordination, la mise en cohérence et le suivi-évaluation des initiatives de digitalisation en Côte d’Ivoire. Il est placé sous l’autorité du Premier Ministre. Son objectif est de faire de la transformation digitale un levier de croissance économique en mettant en œuvre une feuille de route définie à partir de la vision « Zéro Papier » à l’horizon 2030 en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire est donc vigilante en matière d’usage du digital car elle se doit de protéger sa souveraineté et de mettre en place un cadre nécessaire pour la protection des organisations, des personnes et des infrastructures critiques.