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Politique Publié le jeudi 8 janvier 2009 | Le Patriote

Menaces sur l’identification en zone CNO - Comment les sous-préfets plombent l’opération

C’est du sabotage. Ni plus ni moins. Les sous-préfets des localités de la zone CNO ont fait le pari de plomber le processus d’identification des populations et d’enrôlement des électeurs. Quelques jours avant la fin de l’année 2008, ils se sont tous mis délibérément en congé. Abandonnant carrément leurs postes respectifs. De la région du Bafing à celle du Worodougou en passant par le Koyakadougou, sans oublier la grande région des Savanes, partout les sous préfets brillent par leur absence. Mêmes certains préfets sont entrés dans la danse de l’absentéisme sur le terrain. Depuis le 22 décembre 2008, le préfet de Madinani (région du Denguelé) a pris la clé des champs. A Touba, dans le Bafing, même scénario. En leur absence, les problèmes s’amoncellent, personne pour les résoudre. Faut-il rappeler que, d’une façon générale, les préfets sont les premiers responsables des démembrements locaux des CNSI. Donc ceux-là mêmes qui sont chargés de régler au quotidien les problèmes posés. Ce n’est pas tout. A Booko (Département de Touba), le sous préfet est absent depuis belle lurette. Celui de Koonan a fait déplacer les registres d’état civil à Touba, chef lieu de département, obligeant les requérants à effectuer le déplacement forcé. Occasionnant chez les populations, des frais supplémentaires dont on aurait pu faire l’économie. Dans le Worodougou et le Koyakadougou, c’est pire ! Les préfets de Séguela et Dianra se sont volatilisés. A Mankono ville, le sous préfet est porté disparu. Personne n’a la moindre nouvelle de lui depuis décembre 2008. Idem pour ceux des villes de Sinématiali, Karakoro et Tioronianradougou dans la région des Savanes. Tous aux abonnés absents depuis bientôt un mois. Sur le terrain, les problèmes s’accumulent, sans solution. Ils ont pour noms, difficultés dans la délivrance des extraits d’acte de naissance, lenteur dans la reconstitution des registres d’état civil, absence de carburant pour l’alimentation des groupes électrogènes dans les villages, absence de photocopieuses dans certaines localités perdues du pays. Bref ! Il ressort en effet de l’enquête menée dans la plupart des localités de la zone Centre Nord Ouest (CNO), qu’un peu plus de 60% des populations sont détentrices de photocopies de leurs extraits d’acte de naissance, en l’absence totale d’extraits originaux. A cela s’ajoute l’absence de certificats de nationalité pour les nouveaux majeurs. Conséquence logique sur le terrain ? Au centre d’enrôlement du Foyer des Jeunes de Tonhoulé à Mankono, Mme Mariam Coulibaly, chef du centre et ses 5 collaborateurs se tournent pratiquement les pouces. Faute de requérants dûment en règle, les 6 agents donnent l’impression d’être payés à ne rien faire. Et pourtant! Ils sont contraints de s’asseoir là à longueur de journée sans rien manger parfois. Faute de moyens adéquats. Il en est ainsi partout dans les zones CNO. Les sous préfets se refusent à délivrer le moindre acte aux citoyens, prétextant qu’ils attendent «l’ordre de là-haut». Et pour eux, «là-haut», ce n’est personne d’autre que Gbagbo. Un ordre qui tarde pour l’instant à venir. La commission de reconstitution de l’état civil n’a, quant à elle, pas encore commencé à exercer. Elle aussi attend vainement des moyens. Pendant ce temps, le calvaire des parents va s’accentuant. Le processus prend l’eau de toutes parts. Et le risque de voir le délai imparti expiré avant même que les populations n’aient leurs documents de base pour s’identifier et se faire enrôler est grand. Très grand !
Khristian Kara, envoyé
spécial en zone CNO.
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