x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 20 janvier 2009 | Le Patriote

Elections générales - Les grandes manœuvres de Désiré Tagro

Ça ne sent pas bon. Les grandes manœuvres de Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur pour contrôler le processus électoral continue. Les lecteurs ont lu et certains ont relu le communiqué de la Commission électorale indépendante (CEI) daté du 18 janvier 2009 sans retenir grand’chose, il parlait de tout et de rien à la fois. C’est à un exercice difficile auquel s’est livrée l’institution que dirige Beugré Mambé. En réalité, le communiqué final qui devrait sortir de la rencontre entre la CEI et le Ministère de l’Intérieur, organisée le vendredi 16 janvier à Yamoussoukro, n’a pu voir le jour. La rencontre s’est terminée dans un flou organisé par le ministre Désiré Tagro. «Dans le souci d’associer toutes les couches sociales, politiques et administratives au processus électoral en vue de sa réussite, la Commission électorale indépendante chargées de l’identification et du recensement ont eu une rencontre (..). Cette rencontre visait à établir avec ce prestigieux corps, une plate forme de collaboration en vue de renforcer les capacités humaines sur le terrain. La CEI se félicite de l’esprit et de la teneur de cette rencontre qui, tout en permettant une lecture commune des objectifs, préserve les limites des prérogatives de chaque entité. D’autres rencontres sont prévues dans les prochaines semaines», dixit ce communiqué. Tout doucement, Désiré Tagro a serré l’étau autour de l’équipe de Beugré Mambé pour le contraindre aux négociations. Une bonne partie du corps préfectoral et surtout les sous –préfets actionnés ont multiplié ces dernières semaines des difficultés dans la délivrance des extraits de naissance. Certains qui font semblant de montrer pattes blanches choisissent de faire le strict minimum, en signant une à deux dizaines d’extraits de naissance par jour.
« A Yamoussoukro, les piles s’entassent sur le bureau du sous-préfet. Tout le monde se plaint mais lui s’en moque. Mes parents de N’gattakro ont leur ticket d’enregistrement depuis des semaines mais impossible pour eux d’avoir leur extrait de naissance », se plaint Angoran K, cadre de la localité.
Devanat les difficultés d’installation des équipes d’enrôlement, certains préfets s’en sont lavés les mains prétextant qu’il n’existait pas de cadre de collaboration formelle avec la Cei. D’autres sous-préfets, eux ont choisi de passer le clair de leur temps avec la bénédiction de la tutelle à Abidjan que de retourner à leur poste d’affectation. Comme s’ils s’étaient passé le mot, ils ont repris le refrain : «Nous voulons un cadre de collaboration formelle entre la CEI et le corps préfectoral ». Le Président de la CEI s’est donc vu contraint d’engager les négociations. A Yamoussoukro où les deux entités se sont retrouvés, les Préfets sans détours ont exigé de présider par exemple les réunions des démembrements de la CEI. Leur argumentaire, ils le tirent des insuffisances de la loi sur la CEI. En effet, la loi ne confère pas aux représentants de la CEI le pouvoir de réquisition des pouvoirs des Forces de défense et de sécurité et du patrimoine de l’Etat. Or en période électorale, la Cei sera à la recherche de moyens de locomotions additionnels. Dans un passé récent, où le Corps préfectoral était au cœur du processus électoral, les véhicules des différents services étaient réquisitionnés pour assurer la liaison dans les différents centres de vote. En cas de troubles, les responsables locaux de la CEI n’ont pas compétence de requisitionner la force publique.
Mais les temps ont changé. Pour leur parti pris manifeste lors des joutes électoraux préfets et sous-préfets et autres ont été éjectés du processus à l’unanimité des acteurs politiques. Les jouisseurs du pouvoir d’aujourd’hui ont battu le pavé pour réclamer une commission électorale indépendante. C’est cet acquis de haute lutte que Beugré Mambé et son équipe risquent de brader. A la fin de cette rencontre qui cache mal des choses, selon nos sources, Désiré Tagro a dit qu’il en verrait un télex à ses collaborateurs pour la conduite à tenir. Quel en est le contenu ? A-t-il l’assentiment du président de la CEI ? Mystère. Lors des négociations de Ouaga I, Désiré Tagro s’est battu pour avoir sous son escarcelle la CEI mais le facilitateur du Faso, le Président Blaise Compaoré l’en a poliment dissuadé. Le séminaire organisé par la direction de campagne d’Abidjan Sud sur l’identification, Sanogo Mamadou, « Monsieur élection» du RDR n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer ce qui s’apparente à un deal entre la CEI et le ministère de l’Intérieur. Les séminaristes qui ont pris très au sérieux cette information recommande à l’institution dirigée par Beugré Mambé, deux choses : la prorogation de l’opération dans les zones où l’opération d’enrôlement tire à sa fin et «d’éviter de donner ses pouvoirs aux Préfets et Sous-préfets dans le cadre de la collaboration formelle qu’elle veut mettre en place ».
C’est le même Désiré Tagro qui avait en octobre 2007 nargué le Premier ministre, Guillaume Soro sur la question du redéploiement de l’administration territoriale. «Je refuse un redéploiement de façade », avait-il craché au Chef du gouvernement. Les questions sécuritaires et les pouvoirs du corps préfectoral là où exercent déjà des commandants de zone. Les audiences foraines se trouvaient ainsi artificiellement retardé. Le Chef de Gouvernement a dû lui aussi manœuvrer fort pour relancer le processus.

CB
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ