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Politique Publié le mardi 20 janvier 2009 | Notre Voie

Séminaire sur l`identification : Quand le RDR revendique la fraude

Pour répondre au FPI qui vient d’organiser un séminaire sur la fraude, le RDR a tenu le sien. Mais la vérité est têtue et les faits n’ont pu être déformés.

Le RDR aurait voulu noyer le poisson qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Se sentant visé par les nombreux cas de fraude constatés un peu partout durant l’opération d’identification, le parti d’Alassane Ouattara n’a rien trouvé de mieux que d’organiser un séminaire, comme le FPI, uniquement pour contre-attaquer. Or, le mal existe bel et bien et on sait à qui profite le crime. Ce qui fait résonner ce séminaire comme une revendication (qui ne dit pas son nom) de la fraude. Presque aucun cas précis de fraude où le FPI serait impliqué. Tirs désordonnés dans tous les sens, y compris en direction des préfets et sous-préfets. Même si on sait bien que ce sont eux qui gèrent l’état civil et que, comme le dit si bien le RDR, 1 500 000 jeunes risquent d’être laissés en rade.

A la lecture des actes du séminaire du RDR, on est tenté de se demander où se trouvent les cas de fraude que l’on peut reprocher au FPI. En effet, la réunion de la Commission nationale indépendante avec les préfets et sous-préfets est vue comme une tentative de reprise en main des élections par l’administration.

Ensuite, on estime que, parce qu’il a vécu pendant de longues années à Abengourou, le vieux Dramane était devenu ivoirien. Au point où la dénonciation du docteur Assoa Adou aurait provoqué sa mort. Ensuite, il y a le cas des Mossi de la région de Bouaflé. Ils y sont arrivés avant les indépendances certes. Mais il leur avait été demandé de faire le choix de leur nationalité et ceux qui avaient voulu être ivoiriens se sont déclarés.

Voilà les faits sur lesquels le RDR se base pour accuser le FPI de fraude. En plus, le Patriote attribue à Coulibaly Sangafowa des accusations selon lesquelles «des juges et des sous-préfets font des audiences foraines pour le FPI».

En attendant qu’il s’en explique devant les concernés, il faut regretter que le parti d’Alassane Ouattara ne donne pas du tout un cas pratique, palpable et vérifiable de fraude dont le FPI se serait rendu coupable. Aucun document n’a été présenté aux séminaristes d’Alassane Ouattara pour éclairer leur lanterne. Ce défaut, à lui seul, rend caduc le séminaire, son sujet s’étant montré sans objet.

Pour justifier le rassemblement, le RDR s’est donc abîmé dans des sujets vagues. «Fraude à l’identification, entre propagande et réalité». Avec des sous- thèmes comme : “Obstacles et fraude à l’identification”. Pour dénoncer les grèves des agents, notamment ceux de l’INS, le manque de carburant pour faire marcher les générateurs, l’absence de magistrats dans les zones CNO qui rend impossible l’enrôlement des jeunes de 16 à 18 ans, le non-démarrage de la procédure de reconstitution des registres d’état civil, la pénurie de timbres et, surtout, «la mauvaise foi de certains sous-préfets qui exercent des pressions en vue de suspendre l’opération, de refuser de signer les extraits d’acte de naissance ou de reconnaître la validité de certaines expéditions obtenues au cours des audiences foraines».

Comme on peut le noter, il n’y a aucun cas de fraude orchestré par le FPI. Et même dans le sous-thème consacré à la présentation des cas, il n’y a pas de cas.

C’est à croire que le RDR ne reconnaît absolument pas que des non-ivoiriens tentent de se faire enrôler alors qu’ils n’en n’ont pas le droit. Il n’en fait même pas cas. Tout juste se contente-t-il de traitement dans les différentes régions du pays. Et de vouloir faire croire que le FPI n’a pas intérêt à aller aux élections. Sur la base de quoi ? On ne le saura jamais.

Comme on peut le voir, le FPI et le RDR ne jouent pas dans le même championnat. Pour son séminaire, le parti d’Affi N’Guessan ne s’est pas lancé dans des rhétoriques philosophiques. Pragmatiquement et méthodiquement, les membres du parti ont énuméré les cas de fraude constatés sur le terrain, un point c’est tout. Avant de cogiter sur les actions à mener pour y mettre fin. Afin de garantir aux Ivoiriens des élections propres et transparentes. On a découvert, à Sinfra, que 90% des fraudeurs sur la nationalité sont des Maliens. Et que huit agents de l’état civil de la mairie RDR, tous militants du RDR, ont été arrêtés pour avoir fabriqué 600 faux extraits de naissance pour 450 fraudeurs étrangers. A Bouaké, sur 152 000 enrôlés, 70% sont des fraudeurs étrangers qui détiennent des papiers litigieux. Cette situation a été grandement favorisée par la Commission électorale indépendante locale dont l’écrasante majorité des agents milite au RDR. Dans les régions occupées par la rébellion, le FPI souffre devant les centres fictifs d’enrôlement et les pétitionnaires viennent à l’enrôlement avec de simples photocopies sans que personne ne puisse réagir.

Les cas sont légion. Les cas de fraude sont observés dans toutes les localités du pays. Et, partout, c’est le RDR qui manipule et instrumentalise les étrangers. En organisant ce séminaire, le RDR ne visait qu’une seule chose, se défendre tout en se sachant coupable. Cela explique sa démarche si boiteuse.

Paul D. Tayoro
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