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Politique Publié le mardi 27 janvier 2009 | Le Patriote

Le double jeu de Laurent Gbagbo

Les élections en Côte d’Ivoire ne sont pas pour demain. En tout cas, vu le double jeu auquel se livre présentement le pouvoir ivoirien, le processus devant mener à cette échéance continue de prendre du plomb dans l’aile. Car, il faut le dire tout net, le régime en place ne veut pas de ces élections. Et pour masquer cela, comme il sait si bien le faire, Laurent Gbagbo se cache derrière un double jeu, qui consiste à dire ouvertement, haut et fort, qu’il veut aller aux élections « vite, vite, vite…» et qui, dans pratique, sur le terrain, utilisant son parti et ses réseaux, fait tout pour retarder le processus qui a cours présentement avec l’opération d’identification et de recensement électoral. En effet, c’est d’abord le parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI) qui multiplie les critiques et les faits pour discréditer cette opération. Tantôt il crie à la fraude, sans pour autant présenter de preuves réelles, tantôt, il s’adonne à des opérations de sabotage par patriotes interposés en enlevant les valises de SAGEM ou en brutalisant les agents de collecte sur les sites. Et ce, à travers tout le pays. On se rappelle les virées de ces vandales à la Chambre de Commerce du Plateau, leur exploit à Cocody ou récemment à Boguédia (Issia). Ces patriotes se transforment en agents d’état civil détectant parmi les pétitionnaires ceux qui sont Ivoiriens ou ceux qui ne le sont pas. Le FPI lui-même, avait demandé que l’on arrête les opérations dans les zones ex-assiégées. Ce qui aurait eu pour conséquences, si leur vœu avait été exaucé, de retarder considérablement l’identification et l’enrôlement des populations, avec une incidence sur la durée de cette opération.
Entre-temps, comme si cela ne suffisait pas, le chef de l’Etat, lui, « oublie » de libérer la quote-part qui revient à l’Etat dans le financement global du processus électoral. Part qui s’élève à 16,7 milliards sur un total de 36 milliards de FCFA. Les 20 autres milliards, qui sont l’affaire de la Communauté internationale, sont déjà disponibles. Mais pour une gestion transparente, cet argent de la Communauté internationale est placé sous le contrôle du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Pour ce qui est de l’engagement de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo tarde à donner les instructions pour les décaissements nécessaires. Tout cela est fait à dessein. Car, il sait bien que sans cette manne financière, le processus ne peut avancer. Malgré donc son beau slogan « Allons à la paix ! Allons aux élections vite, vite, vite… », le Chef de l’Etat, ne fait rien pour que les choses s’accélèrent. Il démontre par a+b qu’il ne veut pas aller aux élections. Parce qu’il l’a dit lui-même : « Tant qu’il n’y a pas d’élection, je reste président ».
Et pendant ce temps, les signaux économiques sont au rouge. La Côte d’Ivoire est dans une situation économique catastrophique et sans précédent. Selon un rapport officiel du gouvernement, plus de 48% de la population ivoirienne vit dans la pauvreté, avec moins de 650 francs CFA par jour. Et dans le pays, tout le monde est unanime : « seules les élections justes, démocratiques et transparentes permettront à la Côte d’Ivoire de se retrouver et de reprendre le chemin du développement ». Laurent Gbagbo n’en a cure. Il reste président sans élection, c’est l’essentiel. C’était le but de son combat politique. Que le pays se meure ou pas, que les Ivoiriens souffrent ou pas, cela lui est égal et ne l’empêche pas de dormir.
Diawara Samou
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