x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le vendredi 6 mars 2009 | Le Nouveau Réveil

Réunion du Conseil de discipline du PDCI-RDA, hier/ KKB, pdt de la JPDCI: "Je n`ai jamais porté main à Gnamien Yao"

Gnamien Yao accuse Kouadio Konan Bertin dit KKB d'être le fer de lance de l'agression dont il a été victime, hier, à la maison du PDCI à Cocody. Face à cette accusation, le président de la JPDCI se défend.

Président, on vous a vu très excité face au ministre Gnamien Yao. Qu'est-ce qui est à l'origine de ce débordement ?
Vous savez que je suis très à l'aise quand il s'agit de Gnamien Yao. Parce que je remarque qu'il veut faire croire à l'opinion que c'est lui qui a fait venir M. Bédié d'exil. Mais Gnamien Yao et moi, nous nous connaissons très bien. Quand M. Bédié était en exil, nous nous sommes battus ensemble pour que M. Bédié vienne. Et dans quelques semaines, nous allons battre le rappel des troupes pour que tous ceux qui ont mené le combat viennent pour témoigner pour restituer l'histoire. Nous avons ensemble édité des principes.

Lesquels ?
Le concept de "judas" vient de là. Tous ceux qui trahissent Bédié sont des judas et c'est Gnamien Yao qui l'a édité au PDCI-RDA. Je me souviens de la façon dont Gnamien Yao a fait tabasser Akoto Yao Paul. Je me souviens aujourd'hui comme hier de la façon dont il a fait tabasser Danielle Boni Claverie. Et la liste est longue. Gnamien Yao appelle "judas" celui qui trahit Bédié, celui qui s'attaque à Bédié et celui qui insulte Bédié. Depuis quelque temps, Gnamien est abonné aux injures. Alors qu'il était invité devant le conseil de discipline, Gnamien avait-il besoin de se répandre dans les journaux comme il l'a fait ? Traiter Bédié comme moins que rien ? Parler de Bédié comme si c'était son égal ? La jeunesse du PDCI-RDA ne peut pas tolérer cela aussi longtemps. Voilà qui nous a excédé.

Et donc qui vous a amené à lui porter main ?
Je m'inscris en faux contre tout ce que Gnamien veut faire croire qu'il est la victime. Jamais, je n'ai porté main à Gnamien Yao.

Pourtant il se dit que vous lui avez donné des gifles
Je suis prêt à affronter Gnamien Yao sur n'importe quel plateau pour qu'il me dise qui l'a giflé et à quel moment. Personne ne l'a giflé, je n'ai jamais porté main à Gnamien Yao.

Que s'est-il passé alors dans la salle ?
C'est lui-même qui affectionne les débats démocratiques. Là où il y a des jeunes, il y a des bouillonnements d'idées, il y a aussi des échauffourées. Gnamien Yao est arrivé ce matin (Ndlr hier). Mais il a fait précéder son arrivée par des injures graves contre le Président. C'est un grand frère. Je l'ai simplement abordé dans une salle close pour essayer de comprendre sa nouvelle vision. Je veux comprendre là où il veut aller. Ça a été des échanges devant témoins.

Des échanges qui, très vite, ont pris d'autres allures.
Non, pas du tout ! Je vous confirme que ça a été des échanges devant témoins. A aucun moment, je n'ai attaqué Gnamien Yao.

Pourtant, il n'a eu son salut qu'en passant par la fenêtre.
Il a bien voulu sortir par la fenêtre. Et au moment où il sortait par la fenêtre, je n'étais plus dans la salle. J'étais dans le hall quand j'ai appris que Gnamien est sorti par la fenêtre.

Le ministre Gnamien reproche au Président Bédié d'avoir abandonné ceux qui ont combattu pour qu'il revienne de l'exil. Votre avis ?
Cela ne veut pas dire que Gnamien n'a rien compris de la philosophie du PDCI-RDA. On ne mène pas la politique pour soi. Quand M. Bédié est revenu d'exil, c'est encore nous qui avons combattu pour son retour, qui avons été les premiers à demander à M. Bédié de faire du pardon son leitmotiv. Nous avons demandé à M. Bédié de croire que ce qui est arrivé a forcément une dimension spirituelle. Son retour au pouvoir dépendra en partie de sa capacité à pardonner. Tous les militants du PDCI-RDA ont demandé à M. Bédié au congrès de pardonner et de ne pas se livrer à des règlements de compte. Deuxième chose, on a demandé à M. Bédié de procéder au rassemblement, ensuite de nous envoyer résolument à la victoire. C'est quoi rassembler ? C'est quoi pardonner ? A qui pardonne-t-on ? On pardonne à celui qui a trahi ou qui était en conflit avec nous. C'est nous qui l'avons demandé à M. Bédié. Pourquoi, diantre, on en veut à M. Bédié aujourd'hui de procéder au rassemblement et de pardonner à ceux qui ont commis des fautes hier ? C'est un faux débat. Mais comme Gnamien dit lui-même que M. Bédié est ingrat. Nous étions plus de deux cents jeunes. Gnamien a plus de mérite que qui pour qu'il entre au gouvernement ? C'est lui qui est entré au gouvernement. Un opposant, de quoi dispose-t-il ? M. Bédié n'a que l'appareil du parti en main. Mais il nous a fait gravir tous les échelons au sein du PDCI-RDA. Moi-même qui vous parle, il a fait de moi membre du Bureau politique avant que je ne sois élu président des jeunes. Quand le Président est revenu d'exil, Gnamien Yao a commencé à siéger au comité de direction. Il y a dix secrétaires généraux adjoints au PDCI. Gnamien Yao fait partie des dix. Il est membre du Bureau politique, membre du Secrétariat, membre du comité de direction, homme de confiance du Président Henri Konan Bédié. Mais vous savez, le plus dur avec un chef, ce n'est pas la confiance qu'il vous décrète. Quand le chef vous fait confiance, le plus dur c'est de mériter cette confiance.

Voulez-vous dire que le ministre Gnamien Yao n'a pas mérité la confiance du Président Bédié ?
Est-ce que mon grand frère a su mériter la confiance de M. Bédié pour se retrouver aujourd'hui en l'espace de cinq ans en train de défendre une chose et son contraire ? Mais je lui apprends que Gbagbo Laurent, à chaque fois qu'il a eu l'occasion de le dire à la face du monde, n'a jamais manqué de signaler une seule chose qu'il n'aime pas dans la vie, c'est bien ceux qui se renient. Pourquoi diantre Gnamien s'obstine-t-il à vouloir paraître dans l'opinion qu'il est l'égal du président Bédié, à l'insulter tous les jours ? Je rappelle que tout pouvoir a trois pieds, l'information, les moyens et la sécurité. On ne peut pas, à quelques mois des élections, accepter que n'importe qui insulte Bédié quand il veut et comme il le veut sans raison valable. Mais alors à quoi sert la jeunesse du parti ? Nous n'avons jamais attaqué les jeunes du parti qui s'attaquent à M. Bédié. C'est de bonne guerre. Mais nous ne pouvons plus accepter qu'à l'intérieur du PDCI-RDA, on insulte le Président Bédié. Quand M. Bédié était en exil, Gnamien Yao et moi, on s'est juré tous les deux de ne pas le trahir. Que celui qui trahit, l'autre lui règle ses comptes.

Vous lui avez donc réglé ses comptes parce qu'il a trahi ?
Je n'ai jamais tabassé Gnamien Yao. Est-ce que j'ai la force pour tabasser Gnamien ? Je n'ai jamais violenté Gnamien. Je sais qu'il y a eu des échauffourées qui sont à mettre sur le compte de la jeunesse. Nous sommes venus canaliser les jeunes. Mais ce n'est pas la première fois que cela se produit à la maison du parti. Et ce ne sera peut-être pas la dernière fois. On a frappé les Paul Akoto Yao. On a failli frapper les Ehui Koutoua Bernard. Mais cela n'empêche pas qu'il soit là aujourd'hui.

Gnamien compte aller au-delà de l'incident pour devenir président du PDCI, un jour…
Il y a des destins comme ça. Seul Dieu connaît le destin de chacun de nous. On ne peut pas savoir ce que demain nous réserve. Ce que je sais, c'est que Gnamien Yao dit à qui veut l'entendre que son candidat est Laurent Gbagbo, l'adversaire du PDCI-RDA. Quand il aura fait élire Laurent Gbagbo contre les intérêts du PDCI, il reviendra nous trouver. Comme nous sommes des moutons, on l'attend, il va venir nous gouverner dans le parti.

Malgré l'incident, Gnamien Yao dit qu'il est toujours prêt à répondre à une nouvelle convocation…
Je l'encourage à répondre à la convocation de la direction du parti. En tant que président de la jeunesse du PDCI-RDA, je prendrai toutes les dispositions utiles pour que sa sécurité soit garantie. Je demande une seule chose à mon grand-frère : la raison, la mesure et le respect de l'intégrité du Président Henri Konan Bédié. Son intégrité morale et physique. Il appelle le Président Bédié, son père. Chez nous, dans la tradition et Gnamien le sait, on n'insulte pas son père sur la place publique. Dès lors qu'il se débarrasse de ces choses, qu'il devient un enfant poli, qu'il pose ses problèmes comme il se doit dans le cadre qu'on lui offre, il peut avoir des gens pour l'écouter, le soutenir. Il sait très bien que quand ses déboires ont commencé, c'est moi qui ai choisi de le faire parler à Anyama pour le compte de la JPDCI à un meeting. Gnamien sait bien que je suis son soutien même s'il fait de moi son adversaire. Alors, je demande deux choses : qu'il arrête d'insulter Bédié. Que la sagesse et l'humilité l'habitent. S'il veut être président du PDCI-RDA, qu'il vienne répondre à l'invitation du conseil de discipline. Je serai là pour garantir sa sécurité.
Entretien réalisé par
Paul Koffi et Marc Koffi
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ