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Politique Publié le lundi 16 mars 2009 | Nord-Sud

Gbagbo et Soro chez Compaoré - Les décisions attendues

Les signataires de l’Accord politique inter-ivoirien de Ouagadougou se sont donné rendez-vous chez Compaoré pour lever les blocages réels au dernier accord complémentaire.

Le chef de l’Etat et le Premier ministre sont arrivés hier dans la capitale burkinabé. Avec Blaise Compaoré, facilitateur du dialogue direct ivoirien, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro devraient entamer des discussions ardues autour du processus de sortie de crise, tel que tracé par les différents accords conclu dans la capitale burkinabé. Certes, rien n’a transpiré de l’ordre du jour de cette rencontre au sommet. Mais, selon une source proche du dossier, plusieurs divergences de vues sont nées autour de la mise en œuvre de l’accord dit de Ouaga IV, dernier en date. Elles concernent essentiellement les questions militaires et l’opération d’unicité de caisse.
Le camp présidentiel a pris la mouche lorsqu’il a échoué à faire disparaître purement et simplement les Commandants de zones des Forces nouvelles (Com’zones). Face à la presse le 26 février, le porte-parole du Premier ministre avait clairement indiqué qu’il n’était pas question de passer par pertes et profits les Com’zones qui avaient administré le territoire sous contrôle des FN depuis 2002. Pour Méité Sindou, leur retrait ne pouvait qu’être progressif. Etant entendu qu’après la passation des charges, ils seraient des collaborateurs des préfets redéployés. Il a été soutenu dans cet exercice d’explication par le général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major des FaFn. Des prises de positions qui ont raidi le camp présidentiel qui réclamait tout le pouvoir aux préfets et un redéploiement rapide des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci) au Nord, même si c’est dans le cadre d’un Centre de commandement intégré (mixte) fort. Le chef de l’Etat, semble-t-il, a été sensible aux arguments de ses fidèles. Conséquence : un sabotage en règle de la cérémonie de passation des charges entre les com’zones et les préfets à Bouaké.
Du côté des Forces nouvelles, l’on constate que les décrets induits par Ouaga IV tardent à être pris. Il s’agit essentiellement des textes consacrant la résolution des questions militaires. Une ordonnance devait ainsi traiter le cas des sous-officiers et militaires du rang, promus officiers. Ceux-ci doivent conserver leurs grades à Titre opérationnel (TO) et seront admis à faire valoir leurs droits à la retraite à l’issue du processus de sortie de crise. Ce texte joint en annexe à l’accord n’est toujours pas signé. Par ailleurs, les commissions relatives à l’harmonisation des grades et à la liste des éléments FaFn qui doivent intégrer la nouvelle armée sont toujours au stade des bonnes intentions. Ce qui situe la signature des décrets attendus dans ces domaines.
Au plan civil, les Forces nouvelles, semble-t-il, n’ont pas encore reçu les garanties nécessaires à la mise en œuvre de l’unicité de caisse. Car, cette opération n’entraînera pas une disparition immédiate de toutes les administrations qui géraient la zone. La question du financement des services résiduels et de prise en compte du personnel civil reste toujours sans réponse claire, selon Bouaké.
La confiance, la grande bataille

Selon des sources bien informées, la rencontre de Ouagadougou ne devrait pas conduire à une modification des termes de Ouaga IV. Concernant les questions militaires, cet accord prévoit déjà le découpage de la zone FN en quatre régions militaires (Bouaké, Man, Séguéla et Korhogo). Et, c’est dans les camps ouverts installés dans ces régions que 5000 ex-combattants des Fafn volontaires pour la nouvelle armée seront regroupés sous le commandement de l’état-major des Forces nouvelles, appuyé par les forces impartiales, pour une formation commune de base.
Ouaga IV prévoit certes le retrait des com’zones, mais à la fin du processus. Avant cette échéance, l’essentiel des tâches de commandement qu’ils assurent aujourd’hui devrait revenir au Cci. Eux-mêmes étant chargés d’autres responsabilités. « La rencontre de Ouagadougou est cruciale car elle pose la question de la confiance avec en toile de fond les questions militaires. Le FPI veut que les FN déposent les armes et s’en aillent comme si elles revenaient d’un bal. Que cache cette exigence lorsqu’on sait que ce même pouvoir n’a pas hésité à tenter de brûler tout le Nord en novembre 2004 », interroge un cadre de parti politique proche de l’opposition ? La délicatesse de la question transparaît de l’incapacité des précédents accords à trancher la question (Ouaga I, II et III). Et, elle l’est d’autant plus que la sécurisation du processus relève des compétences nationales. L’Onu ayant refusé de revoir les règles d’engagement des forces impartiales malgré la pression de l’opposition politique. Les parties ivoiriennes sont donc plus que jamais face-à-face. Les discussions de Ouaga sont loin d’être une promenade de santé. De la franchise du dialogue à trois et des solutions arrêtées sur les différentes questions soulevées, dépendra le succès ou non du processus de sortie de crise pacifique et durable.

Kesy B. Jacob
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