Pour une déclaration historique, on peut dire que ça en fut une. Le communiqué final qui a sanctionné le conclave des Forces Nouvelles le 20 avril dernier à Bouaké, fera date. En effet, c’est la toute première fois, depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007, que les Forces Nouvelles adoptent une position aussi catégorique face à Laurent Gbagbo et son parti, le FPI. Les hommes de Guillaume Soro ont décidé enfin de dénoncer, haut et fort, les manœuvres du camp présidentiel pour bloquer le processus de sortie de crise et empêcher la tenue effective des élections en Côte d’Ivoire. Pour le conclave, les délégués généraux des Forces Nouvelles ont vu juste en constatant que le camp présidentiel ivoirien «s’employait à torpiller le processus chaque fois qu’il rentrait dans une phase décisive ». Cela, poursuit le conclave, soit par des actes de vandalisme, soit par des attaques de nature à perturber la cohésion sociale encore fragile. Pour le directoire politique et les grands commandements militaires des Forces Nouvelles, il est curieux de voir que chaque fois que le processus de paix atteint une étape importante dans sa mise en œuvre, le FPI et ses organisations satellites adoptent des attitudes de défiance. « A titre d’illustration, quand il s’est agi de lancer l’opération d’identification des populations et de recensement électoral, plutôt que de s’impliquer à sensibiliser ses militants, la mouvance présidentielle conduite par le FPI à passé le clair de son temps à parler de fraude et à guerroyer inutilement sur la nécessité de cette opération », a noté le conclave de Bouaké. Pour les Forces Nouvelles, toutes ces manœuvres s’inscrivent dans une stratégie bien définie et dont le maître d’ouvrage est autre que le chef de l’Etat, lui-même. Selon les FN, le Président Laurent Gbagbo ne fait rien pour faire avancer le processus, surtout en ce qui concerne l’application de l’Accord complémentaire 4 de Ouagadougou. «Les Ivoiriens sont encore dans l’attente du démantèlement effectif des milices, de l’ordonnance portant création de la nouvelle armée, du décret relatif à la mise en place d’une commission d’harmonisation des grades des FAFN, du décret portant nomination au grade de général de brigade des généraux Soumaïla Bakayoko et Michel Gueu, du rétablissement et du rappel des soldes et du paiement effectif des primes aux démobilisés », a constaté, avec amertume, le conclave de Bouaké.
Comme pour dire que Laurent Gbagbo et ses hommes sont les vrais problèmes du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire.
Diawara Samou
Comme pour dire que Laurent Gbagbo et ses hommes sont les vrais problèmes du processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire.
Diawara Samou
