Ado à Yopougon : “On peut faire les élections sans le désarmement”

Le président du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, a communié, samedi, avec les jeunes de son parti à la Place Ficgayo dans la commune de Yopougon. Un meeting électoral que le candidat des Républicains a saisi pour faire ses exigences quant à la tenue effective du premier tour du scrutin cette année, le 11 octobre. Pour lui, les élections dépendent en partie des hommes en armes. «Parce que, a-t-il expliqué, certains essayent de dire: «il n’y a pas de désarmement, donc on ne peut pas faire les élections». C’est faux ! C’est faux ! C’est faux !». Certes, Alassane Ouattara a dit qu’il veut aussi le désarmement. Mais pour lui, il peut se faire après les élections. «Nous avons eu les audiences foraines. Il n’y a pas eu de problème. Depuis le 15 septembre 2008, nous faisons l’identification et l’enrôlement dans les endroits même qui seront les lieux de vote le jour de l’élection ; et il n’y a pas eu de problème», a-t-il fait remarquer. «Alors, pourquoi nous ne pouvons pas faire les élections le 11 octobre ?», a interrogé le leader du Rdr. Et de trancher : «Qu’on arrête de nous raconter des histoires. Les Ivoiriens veulent des élections pour sortir la jeunesse de cette souffrance. La Côte d’Ivoire ne peut plus attendre». Il n’en fallait pas plus pour qu’il lance un appel aux Forces de défense et de sécurité (Fds) et aux Forces armées des Forces nouvelles. «De grâce donc, chers frères militaires, gendarmes, policiers, nous comptons sur vous. Retrouvez votre fraternité passée. Refaites-vous confiance, protégez la Côte d’Ivoire comme c’est votre devoir. Protégez la Côte d’Ivoire», a invité l’orateur. Il a rappelé aux hommes en armes que leur rôle n’est pas d’imposer un président aux Ivoiriens à l’issue de l’élection. «Vous aurez à soutenir le choix des Ivoiriens, parce que vous allez respecter le choix des Ivoiriens par les urnes. La Côte d’Ivoire en a assez des coups de force et des régimes illégitimes», a insisté Alassane Ouattara. Du reste, il s’est assuré que ses jeunes, voire ses partisans et sympathisants, sont prêts pour prendre part au vote. : «Est-ce que vous vous êtes fait enrôler ?», a-t-il demandé au public dès l’entame de son allocution. «Ouiiii!!!», a répondu la foule avec ferveur. «Mais est-ce que vos parents se sont fait enrôler ?», relance-t-il ? «Ouiiii !!!», reprennent les jeunes. «Est-ce que vos sœurs, vos frères, vos oncles, vos tentes, vos nièces se sont fait enrôler ?», insiste le président des Républicains. «Ouiii !!!!», rétorquent ses interlocuteurs. «Il n’y a donc plus personne à enrôler ?», demande-t-il. «Non !!!», rassure le public. «Bon, donc allons-y aux élections ! Allons-y aux élections ! Allons-y vite, vite, vite, maintenant, maintenant, maintenant !», a exigé M. Ouattara.

Mais l’occasion était aussi belle pour lui de se présenter à ces jeunes dont, selon lui, certains n’ont entendu parler que de lui sans le connaître. «Aujourd’hui, je suis là, devant vous, en chair et en os et vous le constatez, je ne suis ni une légende, ni un phénomène, ni un extraterrestre. Je suis un homme comme vous». Un homme, a-t-il insisté, qui a des rêves et des projets pour les jeunes de Côte d’Ivoire. Il a promis que s’il est élu, il leur consacrera 600 milliards de Fcfa sur les cinq ans que dure le mandat. «Un investissement massif», a-t-il dit, “qui fera reculer le chômage”.




Pascal Soro