Enrôlement à Korhogo - Les agents bloquent le démarrage de l’opération de ratissage

Annoncée pour jeudi 21 mai 2009, l’opération de ratissage pour le recensement et l’identification des populations n’a pu commencer dans l’ensemble de la région des Savanes. Les agents d’enrôlement de la CEI ont réussi à mettre en veilleuse le lancement de l’opération. Déjà le mardi 19 mai dernier, ils ont vigoureusement exprimé leur mécontentement suite au retard accusé pour le paiement de leurs primes de la première phase de l’opération qui s’est déroulée de décembre à mars dans la région. Le porte-parole des manifestants Coulibaly Kassoum était très amer et sans équivoque quand on leur avait demandé de laisser partir des bureaux, le président régional de la CEI qu’ils avaient séquestré avec quelques uns de ses collaborateurs. «Tant que nous n’aurons pas perçu nos primes, personne ne quittera ces bureaux et aucune opération d’enrôlement ne pourra reprendre.» Après l’intervention du préfet de Région, M Tahan Auguste, les agents mécontents avaient revisé leurs projets. Certes, ils avaient consenti à libérer leurs otages du jour. Mais ils étaient restés fermes sur leur détermination à empêcher le lancement de l’opération de ratissage. Pour montrer leur ferme volonté de mettre en exécution leur menace, le lendemain de la manifestation, le mercredi 20 mai, il ont trouvé le président régional à son bureau et lui ont demandé de quitter les lieux jusqu’à nouvel ordre. Ce dernier s’est exécuté et en a rendu compte au préfet. Du coup, à la réunion convoquée pour annoncer l’opération de ratissage et en conformité avec les décisions venues d’Abidjan, a été reportée pour après le paiement des primes, annoncée pour la semaine prochaine. Dans la région des Savanes donc, seul le département de Tengréla, où les agents avaient déjà perçu la totalité de leur dû, a pu lancer l’opération de ratissage à la date indiquée. Korhogo, Ferké et Boundiali attendent encore. Les agents payeurs de la CEI payent ainsi leur erreur d’avoir omis de payer le mois de janvier quand ils étaient revenus à Korhogo pour solder le reliquat des primes des agents de recensement. Rappelons que aussi surprenant que cela puisse paraître, sur place, les payeurs étaient surpris de voir que Korhogo n’avaient pas encore perçu les primes de janvier dont les fiches étaient, bien entendu, restées à Abidjan. Du coup, l’on avait payé les primes de février et mars et remis celles de janvier à un autre rendez-vous.

Mack Dakota,
Correspondant Régional