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Politique Publié le mercredi 27 mai 2009 | Nord-Sud

Guillaume Soro : “Le jour du vote, certains seront surpris”

Nous vous proposons de larges extraits de l'intervention du Premier ministre Guillaume Soro, qui a présidé la cérémonie de passation de charges entre les com'zones et les préfets.

«… Cette cérémonie n'est pas une cérémonie de trop. Ce n'est pas une cérémonie inutile, ce n'est pas une cérémonie seulement symbolique. C'est peut-être une cérémonie solennelle mais c'est une cérémonie qui consacre la volonté des signataires de l'Accord politique de Ouagadougou, je dis bien qui consacre leur volonté politique, à marquer et achever la réunification mais à aller jusqu'au terme du processus de sortie de crise. Je veux pouvoir insister là-dessus. Parce que je suis très souvent frappé par le pessimisme de certaines personnes. Quand on dit que l'élection va avoir lieu le 29 novembre 2009, il y a certaines personnes, assises dans leur salon, parce qu'elles ont bien mangé, elles sont rassasiées, qui disent : « Mais, est-ce qu'ils sont capables de faire cela ? Ils donnent les dates comme cela mais ils ne vont pas les tenir. » On dit qu'on vient faire la passation de charges le 26 mai à Bouaké, d'autres, hier encore, étaient assis dans leur salon, en train de dire que le Premier ministre est en Europe, est-ce qu'il sera là ? Est-ce que ça va se faire ? Est-ce que les comzones vont accepter ? Arrêtons ce jeu de pessimisme. On a fait la cérémonie aujourd'hui, d'autres en repartant chez eux diront que cela a été « symbolique et qu'on n'a même pas vu un bon comzone qui a signé les papiers. Est-ce que ce pouvoir-là, les préfets l'auront ? » Malheureusement, on ne peut pas empêcher quelqu'un de penser. Donc, ils peuvent toujours penser ce qu'ils veulent. Mais c'est frappant, depuis le départ de tout ce processus, depuis la signature de cet accord le 4 mars 2007, il y a toujours des pessimistes. Heureusement que leur camp se rétrécie. Le 4 mars 2007, le président et moi-même, nous signions l'APO. Ils ont dit « non, mais les deux- là vont-ils respecter cet accord ? Ils vont se doubler (trahir) entre eux. » Il y a d'autres qui ne vivent que pour voir le jour où le président et nous, allons nous doubler. Ils vivent pour ça. Mais arrêtez, arrêtez, personne ne cherche à doubler son ami. On se tue à la tâche chaque jour pour faire avancer le processus. On a fait les audiences foraines, d'autres n'y croyaient pas. Mais on l'a fait. On a lancé les opérations d'enrôlement, d'autres n'y croyaient pas. On a aujourd'hui plus de 6 millions de personnes qui ont cru en nous, qui sont allées dans les centres de collecte. On a commencé le déploiement des brigades mixtes et commissariats mixtes du CCI, les mêmes pessimistes n'y croyaient pas. Aujourd'hui nous avons 500 éléments des FDS-CI qui sont ici à Bouaké. Et les FaFn sont aussi à Abidjan. Et on avance ! Donc je lance un appel à ceux qui, chaque fois, passent dans les chancelleries pour aller dire des choses, ils risquent d'être surpris le 29 novembre 2009.

Il n'y aura pas d'élection de rattrapage

Ce sera un seul jour de vote et ce sera terminé. Donc, vous avez encore le temps de prendre le processus en cours. Je voudrais demander aux uns et aux autres de garder la sérénité et d'être optimistes (…) Nous sommes venus ici publiquement pour que le préfet ait le pouvoir, pour que le préfet puisse exercer sa responsabilité, son autorité (...) Et nous allons faire en sorte que tous les en gagements que nous prenons dans l'Accord politique de Ouagadougou soit respectés. Je voudrais encore réaffirmer ma détermination à faire en sorte qu'on aille jusqu'au terme de cet accord. Je pense que c'est extrêmement important qu'on puisse faire en sorte que le pays revienne à la normalité. Quelqu'un disait que ce n'est pas l'heure du bilan. Nous n'allons pas revenir sur tout ce qui a été réalisé. Aussi bien pour la sortie de crise que dans le cadre même de la gestion ordinaire de l'Etat. Des choses ont été faites, des choses concrètes ont été réalisées. Je pense que ceci mérite d'être noté. Quand je suis arrivé, j'ai appelé le général Bakayoko pour lui demander de dire aux commandants de zone d'être-là. Parce que, s'ils n'étaient pas là, on allait dire que les commandants de zone boudent la cérémonie. Le ministre Konaté a posé les bonnes questions, à savoir :« Le Premier ministre n'a plus suffisamment d'autorité sur ses gens, le Premier ministre n'a plus ceci, les commandants de zone ne sont plus d'accord avec le Premier ministre ». Et certains font des thèses là-dessus dans les chancelleries. C'est-à-dire dotés de gros documents, ils veulent démontrer que je n'ai plus de pouvoir sur mes gens, que mes gens ne m'aiment plus etc. Ce n'est pas utile. Venez me poser la question et je vais vous répondre. On doit plutôt nous aider à appliquer l'accord. Je parlais avec un ambassadeur d'un pays proche et il me disait : « M. le Premier ministre, personne n'est d'accord avec la guerre, personne ne veut voir son pays en guerre. Mais si vous voulez croire à mon expérience d'ambassadeur, membre de certaines instances internationales, nous pensons que ce qui se passe en Côte d'Ivoire est historique et c'est même un cas d'école.

(…) Depuis 2002, nous vivons notre crise. Nous avons déjà franchi sept années, il nous reste six mois pour aller aux élections. Donc ce n'est plus un débat si quelqu'un maîtrise ces hommes ou pas. Le chemin que nous avons parcouru est plus long que le chemin qui nous reste à parcourir. Donc arrêtons ce débat inutile et que personne ne cherche à prouver quoi que ce soit. Ce qui est important pour nous tous aujourd'hui, c'est de réussir la sortie de crise, d'aller à des élections apaisées et que la Côte d'Ivoire retrouve la normalité par la légitimité issue des élections. Voilà ce que nous souhaitons. Parce qu'on ne peut pas tout ramener à sa propre personne. Donc le plus important malgré ces écrits, c'est qu'on aille à des élections que nous souhaitons apaisées et transparentes. Mais en même temps, il faut que le gouvernement mette en place l'ensemble des ingrédients pour aller à des élections apaisées. Et la restauration de l'autorité de l'Etat fait partie de ces ingrédients. La question de la sécurité fait partie des ingrédients. La question de la bonne liste électorale fait partie des ingrédients.

Et moi, je suis optimiste que dans ce pays, nous pouvons faire des élections sans qu'il y ait effusion de sang. Je pense qu'on peut le réussir, parce qu'il ne tient qu'aux Ivoiriens de le réussir. Et je pense que la classe politique est d'accord avec moi pour dire qu'il faut qu'on aille à des élections apaisées. Je voudrais avant de clore mon propos dire un mot au préfet et au commandant de zone pour que les conseils d'usage qui ont été donnés par le ministre de l'Intérieur soient respectés. Les préfets ont déjà vécu ici pendant deux ans. Et je voudrais les féliciter. Quand on a voulu affecter certains, beaucoup m'ont appelé pour dire qu'ils ne veulent plus quitter ces zones. J'ai dit au ministre : « Tu vois, les préfets sont partis, ils ne veulent plus quitter les zones Centre Nord et Ouest ». Donc cela veut dire qu'au-delà de leur rôle, ils ont eu à tisser des relations, à développer une nouvelle façon de travailler. Ils doivent continuer à travailler dans la même lancée. Je les félicite pour tout parce qu'au départ, c'était extrêmement difficile. Il n'y avait pas de voiture, pas de logement, c'était difficile. Je crois que progressivement, ces problèmes ont trouvé des solutions. Leurs rapports avec les commandants de zone et les populations se sont améliorés. Je souhaite que cela continue. C'est comme cela que nous aussi, nous allons jouer notre partition dans l'objectif global qui est d'emmener notre pays à la réconciliation. Quant aux commandants de zones, des choses ont été dites. Je voudrais les saluer car sans eux, nous n'aurions pas pu appliquer l'Accord politique de Ouagadougou. Je n'ai pas la possibilité de parler avec chacun dans sa maison pour lui faire connaître l'intérêt de l'Accord politique de Ouagadougou. Eux (Ndlr : les com'zones) ont été des leviers. Je les réunissais, je leur disais : « Allez dire ça ; allez appliquer ça sur le terrain. » Et ils allaient. C'est vrai, certains n'étaient pas d'accord, mais tous les commandants qui sont ici, sont d'accord parce que ceux qui n'étaient pas d'accord ne sont plus là. Donc, tous les commandants de zones qui sont là, c'est par eux que je suis passé pour appliquer l'Apo. Je ne vois pas l'acharnement sur les commandants de zone parce que sans eux, comment j'applique l'Accord. C'est comme si on me dit qu'il n'y a plus d'état-major, mais comment transmettre les ordres aux militaires ? (…) Cette cérémonie, c'est pour dire aux commandants de zone : « Vous n'avez plus rien à avoir avec les questions d'administration ; vous vous en tenez strictement donc, à votre rôle de militaires à la disposition de votre état-major. C'est maintenant aux préfets d'assumer la plénitude des fonctions d'administrateurs. Il viendra un moment où je viendrai dire aux commandants de zone :« Au lieu de dix zones, nous revenons à quatre zones ». Parce que ceux qui connaissent l'histoire des Forces nouvelles savent que nous n'avons pas commencé par dix zones, nous avons commencé par une zone. Donc, si on nous dit de faire trois ou quatre zones, nous pouvons. Il viendra un moment où on dira de revenir à quatre zones et mettre les éléments dans les casernes. Ça aussi va se faire. Donc, il n'y a pas de problème. Mais, comme il y a un pessimisme ambiant qui veut qu'à chaque processus, il faut marquer d'abord son pessimisme, avant que les choses ne se déroulent bien, nous allons sacrifier à ce rituel. Le jour où il y aura des problèmes, je serai le premier à appeler la communauté internationale pour dire:« Vraiment, j'ai des problèmes ». Pour le moment, les petits problèmes que je rencontre, je peux les gérer, donc je ne vous en parle pas, mais ne soyez pas vexés et frustrés (…). Je demande au général Bakayoko de veiller à ce que tout ce que nous avons signé soit respecté, intégralement respecté parce que s'il y a un semblant de non respect, c'est fini. Donc, il faut que ce soit respecté partout pour que les préfets puissent travailler dans la tranquillité (…)

Je vous remercie. »
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