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Politique Publié le mardi 9 juin 2009 | Le Patriote

ADO face à la presse, samedi dernier à San-Pedro: " Je ne suis pas allié à Gbagbo "

A l’issue de sa tournée dans la région du Bas-Sassandra, le président Alassane Dramane Ouattara a échangé, dans la soirée du samedi dernier à San-Pedro, avec la presse. Décontracté, le candidat à l’élection présidentielle du 29 novembre 2009, a dit sa ferme volonté de remettre son pays, le Côte d’Ivoire, sur les rails du développement.
Nous vous proposons l’intégralité de ses échanges avec les journalistes.


Question : Vous êtes au terme de votre tournée dans la région du Bas-Sassandra. Que retenez-vous de ce périple ?

Alassane Dramane Ouattara : Ce que j’ai ressenti dans cette visite, c’est vraiment la grande satisfaction des chefs et des populations de me voir. Quand je serrais la main aux chefs, il y a certains que me disaient : « On nous a menti. On a besoin de vous ». Cela m’a vraiment marqué. J’ai trouvé que l’ambiance était très bonne. Il y avait un désir de me voir. Il y avait une entente, parce qu’il y a un peu de désespoir à cause de la situation actuelle. Et je crois que les prochaines élections réservent beaucoup de surprises pour nous ici dans le Bas-Sassandra.

Q : Tout au long de votre tournée, vous n’avez que présenté votre programme de gouvernement, sans pour autant dénoncer la gestion de vos adversaires. Ce qui amène certaines personnes à dire que vous seriez dans un deal avec le président Laurent Gbagbo. Qu’en est-il exactement ?

ADO : Vous savez, moi, je suis un homme de grande intégrité morale. J’ai une alliance au sein du RHDP avec le PDCI. C’est une alliance qui a été bien réfléchie. C’est d’ailleurs moi qui ai pris l’initiative de cette alliance. Je ne suis pas allié à Gbagbo. C’est vrai que Djéni Kobina et lui avaient fait le Front républicain, en son temps. Mais moi, non. Cependant, je ne vois pas ce que ça donnerait de commencer à insulter les uns et les autres. Je trouve que c’est précisément ce qui a causé des problèmes à notre pays. Aussi bien la presse et des responsables politiques, étaient toujours prêts à insulter ou à avoir des propos malveillants à l’endroit des uns et des autres. C’est le résultat de tout ça que nous avons vécu ces derniers temps. Et si on aime son pays et qu’on veut que les choses changent, il faut tout simplement aller de l’avant. Il faut laisser cela de côté (…) Je l’ai dit et je le répète, je ne m’attaquerai à personne. Et même si les uns et les autres veulent m’attaquer, moi je mettrai toujours l’accent sur mon programme. Parce que, ce que les ivoiriens veulent entendre, c’est : que voulez-vous faire pour nous ? Comment vous allez le faire et avec quels moyens ? Je pense sincèrement que c’est ce qui intéresse les ivoiriens, et pas les invectives et les insultes. Ce n’est pas ma nature. Et d’ailleurs, j’ai demandé, au sein de mon parti, que les uns et les autres aient le même comportement. Il s’agit de consolider la paix. Personnellement, j’ai été frappé par le fait que j’ai été bien reçu partout dans toutes les administrations. Si j’insultais Laurent Gbagbo qui est le chef de l’Etat, peut-être que cela pourrait irriter certaines personnes. Et je n’ai pas de raison de le faire. Tous les préfets et sous-préfets nous ont bien reçus. Nous avons été bien encadrés par toutes les forces de défense et de sécurité. Je trouve qu’il y a un vrai changement dans cette manière de se comporter à l’endroit des responsables politiques. Je suis quand même ancien Premier ministre. Et si l’Accord de Ouagadougou est pris en compte, le président Bédié, qui est ancien chef de l’Etat, et moi, sommes membres du Cadre permanent de concertation, avec rang de présidents d’Institution. Et je vois que cela n’a pas échappé aux préfets et sous-préfets qui nous ont reçus. Ils ont tous considéré qu’ils avaient à faire à un président d’institution et à un ancien Premier ministre, bien sûr avec tous les égards dus à ces fonctions. Je suis donc très heureux de cette situation. Je pense donc qu’insulter ne fait pas l’affaire de la Côte d’Ivoire. Parce que mon souci, c’est le progrès pour mon pays.

Q : Vous avez beaucoup insisté sur la préservation de la cohésion nationale. Mais cette cohésion nationale passe également par le règlement de la question des personnes bénéficiant de la loi sur la naturalisation. Une question qui avait été débattue à Linas Marcoussis, mais qui n’est toujours pas appliquée. Quel commentaire ?

ADO : Il faut aller bien au-delà. Beaucoup de choses décidées à Marcoussis n’ont pas été mises en application. Vous le savez, Marcoussis a été en partie abandonné pour aller vers de nouveaux accords. Mais le problème fondamental qui se pose encore dans notre pays, c’est la question de l’application du Code de la nationalité. Les gens oublient ce que c’est que le Code de la nationalité. Est ivoirienne, entre autres conditions, toute personne née d’un père ou d’une mère ivoirienne. J’ai de nombreux cas de personnes, certains travaillent dans mon cabinet, qui, quand ils vont pour se faire établir un papier, bien que la mère ou le père soit ivoirien, on leur dit « comme vous avez un tel nom, alors vous n’êtes pas ivoirien ». Je pense donc que le problème va au-delà de régler la question de naturalisation. Vous parlez de ceux qui sont nés entre 1962 et 1972, également ceux qui sont nés avant les indépendances et dont les parents étaient sur le territoire ivoirien. Des dispositions sont prises pour régler toutes ces questions, depuis Marcoussis. Mais elles n’ont pas été appliquées. Je le regrette. Je pense qu’il faut qu’on règle ce contentieux qui a fait tant de mal à notre pays. Il faut tout simplement appliquer le Code de la nationalité. S’il y a besoin de clarification, il faut le clarifier. Et il en est de même pour les critères d’éligibilité à la présidence de la République. Ce problème a été réglé à Marcoussis. Il a été réglé au niveau de l’Assemblée nationale, qui a adopté le nouveau texte par plus de trois quarts de ses membres. Une ordonnance aurait donc suffi pour régler ce problème. Mais cela n’a pas été fait. Je pourrais également citer d’autres choses qui n’ont pas été faites. Dans un arrangement de ce genre, on n’a jamais la possibilité d’appliquer tout ce qui a été décidé avant d’aller aux élections. Les choses ont été appliquées en partie. Allons-y donc maintenant aux élections. Et si mes compatriotes me font confiance, ce sont des questions que nous allons régler. J’ai également parlé du Foncier rural. Ce sujet a, en réalité, connu un début d’application.

Q : Votre projet demande un budget énorme. Pour la région du Bas-Sassandra seulement, vous prévoyez plus de mille milliards. Et vous avez dit que vous avez la capacité de mobiliser ces ressources. Alors, justement, comment se fera cette mobilisation ?

ADO : Vous savez, cette région du Bas-Sassandra est l’une où il y a de grands investissements et de grands travaux qui sont prévus. Je prends par exemple le nouveau barrage qui fait 300 milliards. Ensuite, la voie ferrée San-Pedro-Touba qui fait 200 milliards. Si vous enlevez ces deux qui font 500 milliards, il ne vous reste plus qu’à peu près 536 milliards. Ce n’est pas dans tous les départements ou dans toutes les régions que nous allons pouvoir faire des grands travaux. Et même si nous devions prévoir 1000 milliards sur les douze grandes régions comme nous l’avons composé, en réalité ceci ne ferait que 12.000 milliards en cinq ans. Mais savez-vous que la Banque mondiale a prévu 17.600 milliards pour sept ans ? Et quand on ramène cela à cinq ans, on a 12.500 milliards. Ce n’est donc pas très difficile. Il y a également l’allègement de la dette et le décaissement à obtenir du Fonds monétaire, de la Banque mondiale et de la BAD. La Côte d’Ivoire n’a pas bénéficié de ressources de ces Institutions depuis fort longtemps, sauf tout récemment.
Il y a aussi les investissements privés et les investissements nationaux. A cause de la crise, beaucoup ont placé leur argent à l’extérieur. Si la situation se normalise et que les choses vont bien, ils feront revenir leur argent. C’est donc la capacité d’épargne, d’investissement et d’attraction de capitaux dans le pays qui nous ont amenés à avoir ce chiffre de 1000 milliards. Ce n’est donc pas un chiffre extraordinaire. Nous espérons pouvoir faire plus. Nous espérons pouvoir aller même au-delà de ce que la Banque mondiale prévoit, c’est-à-dire au-delà de 12.000 milliards. Et c’est possible. Je considère que nous avons la capacité d’élever ces fonds. Non seulement au plan national, avec le retour de la confiance, mais aussi, au niveau des investissements privés. Je suis un libéral social. Je crois beaucoup à l’investissement privé. Donc, nous allons pouvoir attirer les investisseurs privés. Ce sera une grande partie pour, par exemple, tous ces travaux de voie ferrée et ces projets miniers. Troisièmement, en ce qui concerne les investissements au plan international, permettez-moi humblement de dire que j’ai tout de même été Directeur général adjoint du Fonds monétaire international. Et nous avons levé des fonds importants pour d’autres pays. Je sais donc comment le faire. Je pensais pourtant avoir convaincu sur cette question. Mais apparemment, ce n’est pas encore totalement compris.

Q : Votre discours est très apaisé. Cependant, certains ivoiriens continuent de vous considérer comme la face cachée des problèmes qui ont secoué la Côte d’Ivoire depuis 2002. Les élections c’est dans bientôt six mois. Qu’est-ce qui fait donc qu’aujourd’hui, chaque fois que la Côte d’Ivoire a des problèmes, des gens se tournent vers vous ?

ADO : Je pense que l’intox a la peau dure (Rire). Vous savez, c’est facile d’accuser quelqu’un sans preuve. Et cela, pendant des années. Je pense que les Ivoiriens ne sont pas naïfs. Et comme je vous le disais, beaucoup de chefs me confiaient : « on nous a menti », quand je leur serrais la main. C’est grave. C’est vrai qu’on n’est pas dans un Etat de droit, mais accuser quelqu’un pendant 5, 6, 7,…10 ans, sans donner aucune preuve, cela est grave. Vous pensez que les Ivoiriens vont continuer de croire à ces choses-là ? C’est vrai que certains ont cru à un moment donné, parce que les problèmes étaient difficiles avec l’intox à la télévision, dans les journaux et dans les interventions des uns et des autres. Moi, je suis resté serein parce que je n’ai rien à avoir avec ces crises. La preuve en est faite. Je sais que nos compatriotes tiendront compte de tout cela quand ils iront voter.

Q : Un journal proche du RHDP, précisément du PDCI-RDA, vous accuse d’avoir un discours plutôt « ambigu ». N’est-ce pas une interprétation qui risque de rejaillir sur l’alliance au sein du RHDP ?

ADO : Effectivement, mes conseillers en communication m’ont fait cas de cela. Et j’y ai fait référence au cours de mon allocution au meeting de San-Pedro. On a dit que mon discours était « clair-obscur » ou « ambigu ». Moi, je suis pour la liberté de la presse. C’est leur point de vue. En parlant de 1000 milliards, je croyais avoir été transparent. Et si on estime que mon discours est ambigu, c’est leur jugement.

Q : Cette interprétation ne risque-t-elle pas d’avoir une répercussion sur votre alliance avec le PDCI ?

ADO : Moi, je suis en alliance avec le PDCI, l’UDPCI et le MFA. Je n’ai pas de raison de changer cela. Et les choses se passent bien entre nous. Que les différents journaux aient leurs points de vue, c’est cela la liberté de la presse. Même les journaux proches des partis politiques ne sont pas toujours en phase avec le parti. Nous, nous vivons l’expérience avec Le Patriote, de temps en temps. Des gens m’appellent souvent pour dire : « Oh là là ! Le Patriote a fait ceci ou cela ». Mais je leur réponds « et alors ! Et leur liberté, qu’est-ce que vous en faites ? » Ils peuvent vous le dire. Je n’ai jamais appelé pour dire que je ne suis pas d’accord sur tel ou tel autre article.

Q : Envisagez-vous l’éventualité d’un deuxième tour à l’élection présidentielle. Si oui, comment préparez-vous cela ?

ADO : Ecoutez, une élection on y va pour gagner. J’espère donc gagner au premier ou au deuxième tour. Ce sera le choix de nos compatriotes. Mais je considère que cette élection est importante. C’est la première élection véritablement démocratique depuis des années. Maintenant, mes compatriotes pourront choisir librement. Et moi, je me soumettrai au verdict des urnes. Si je suis au deuxième tour, j’espère continuer et sortir victorieux. Et si je suis battu, écoutez, je reconnaîtrai ma défaite sans problème. Mais je crois que je vais gagner.

Q : Quels sont les enseignements au moment où vous quittez cette région du Bas-Sassandra ? La seconde, avec votre permission, je voudrais revenir sur ce qu’on appelle « le ton apaisé de M. Ouattara ». Alors, Monsieur le président, cette attitude ne s’inscrit-elle pas dans un calcul politique ?

ADO : Vous savez, j’aimerais bien qu’on me rappelle une attitude belliqueuse que j’ai eue par le passé. C’est vraiment que quand on est agressé quelques fois, comme je l’ai été par le passé, on sort de ses gongs. On peut d’ailleurs dire des choses qu’on regrette plus tard. Mais fondamentalement, je considère que je suis un modéré. Je suis pour l’esprit de la contradiction, mais je ne suis pas pour les injures. C’est moi qui ai été insulté, c’est sur moi qu’on a déversé plein de déchets et de mensonges. A un moment donné, j’ai considéré que je ne pouvais pas laisser cela continuer. J’ai réagi. Je crois que cela n’a rien donné. Alors, par rapport aux enseignements que je retiens de la tournée, je suis heureux de voir tout de même l’apaisement dans notre pays. Mais je suis aussi frappé par la grande pauvreté de nos concitoyens et la dégradation de nos infrastructures. Je vois que rien ne s’est amélioré. Tout s’est dégradé. Nous nous sommes donc dit qu’il ne faut pas laisser la situation perdurer. Il faut qu’on mette en place des projets et qu’on se dise : « voici ce qui ne va pas, comment régler et dans quel délai le faire». Nous espérons qu’après les élections, nous allons pouvoir rapidement mettre en œuvre une série de choses. Et dès la deuxième année, je commencerai des tournées pour voir si ce que nous avons prévu dans tel département ou telle région a été bien réalisé ou pas. Vous savez, en notre temps, en quatre mois, nous avons fait le tour de la Côte d’Ivoire. Donc si on se donne cette volonté de passer sur tous les deux mois une semaine à l’intérieur, nous pourrons donc constater sur le terrain ce qui est fait. C’est ce que je faisais quand j’étais Premier ministre. Et je le fais souvent avec le ministre Mel Théodore. Quand je passe et que je vois des ordures quelque part, j’appelle automatiquement le ministre Mel pour lui faire part de cette situation et souhaiter que ces ordures soient enlevées. En tout cas, c’était fait. Je pense donc qu’il faut gérer le pays. Un Etat est comme une entreprise. Ça se gère. Il faut aller au front, il faut aller voir les gens. Il faut surveiller ceux à qui vous avez confié des responsabilités. Il faut leur dire ce que vous voulez, pour que cela soit effectivement bien mis en œuvre.

Q : Selon la Constitution qui demeure la loi fondamentale, la certification des élections est l’affaire du Conseil constitutionnel. D’un autre côté, on dit qu’elle sera assurée par l’ONUCI. Alors, selon vous, n’y a-t-il pas un chevauchement qui risque de créer des problèmes à l’issue de ces élections ?

ADO : Je pense que les choses sont claires. Ce qui est important, ce sera d’abord le vote des Ivoiriens. Et on a une Commission électorale indépendante (CEI) qui, au soir du 29 novembre, aura des résultats provisoires. Maintenant, les uns et les autres pourront dire qu’il y a contestations à tel ou tel niveau. Mais a priori, je ne pense pas qu’on puisse fondamentalement changer les résultats. Nous, nous avons considéré que la certification internationale était nécessaire parce que nos institutions sont caduques. C’est cela la réalité. Par un arrangement politique, nous avons accepté de maintenir le président Gbagbo aux affaires. Mais cela ne donne pas droit à des institutions dont les mandats sont expirés. Tout de même ! Le mandat de l’Assemblée nationale et de toutes les autres institutions est venu à expiration. C’est donc un arrangement politique qui fait que ces institutions continuent. A partir donc de là, une certification internationale est nécessaire. Il faut que les institutions, dont la légitimité n’est plus garantie, dont l’objectivité n’est plus certaine, n’aient pas entre leurs mains, le sort de la Côte d’Ivoire. Et je crois que les Ivoiriens voteront clairement au cours de ces élections. Les résultats seront tellement transparents qu’il serait difficile de les contester. C’est mon sentiment profond. Celui qui va perdre devra accepter sa défaite. Parce que, comme vous le voyez, tout le processus a été consensuel. C’est pour cela que c’est aussi long et coûteux. Sagem, par exemple, va coûter 140 milliards de francs CFA à la Côte d’Ivoire, pour une Convention qui avait commencé à 66,5 milliards. Il y a eu du temps. Il y a donc eu plus d’argent investi. Tout cela, parce que le consensus était nécessaire. Les audiences foraines, si vous vous souvenez, ont commencé il y a deux ans. Il y a eu des interruptions. Après on a repris. Ce n’était pas bien clair, mais il fallait continuer. Pour l’identification et l’enrôlement, cela a été la même chose. Il y a eu beaucoup de difficultés au démarrage. Il y a eu des schémas d’explication qui n’étaient pas agréés. Nous sommes donc allés de consensus en consensus. Au lieu que ce soit la CEI et Sagem qui organisent les opérations, on a dit qu’il faut aussi l’INS, qu’il faut l’ONI, etc. Quand on a fini de faire tout çà, comment est-ce qu’on peut vouloir contester les résultats des élections ? Puisque nous sommes tous d’accord que les audiences foraines se sont bien passées, que l’identification et l’enrôlement se passent bien. On aura donc une liste électorale consensuelle et une Commission électorale où tout le monde sera représenté. Celui qui voudra contester ces résultats dans ce contexte, sera donc de mauvaise foi. Moi je suis confiant. Je pense que les choses vont bien se passer. Je crois donc qu’il ne faut pas se faire peur. Les Ivoiriens veulent des élections démocratiques et transparentes. Celui qui s’amusera à les priver de cette possibilité, se mettra simplement hors-jeu.

Q : Dans votre programme, vous annonciez la gratuité de l’Ecole et l’Assurance maladie. Certains militants du FPI vous accusent d’avoir plagié le projet de leur candidat, Laurent Gbagbo. Que répondez-vous à cette accusation ?

ADO : Je pense que le FPI n’a pas le monopole des idées. Mais allez-y voir mon programme. Déjà de 2000, quand j’ai été privé d’élection, j’avais déjà ces projets. D’ailleurs, si vous allez sur le net, cet ancien programme y est toujours. Nous avions donc prévu l’Ecole gratuite jusqu’à 15 ans, avec les manuels scolaires qui seront également offerts gratuitement. Aussi, nous avions prévu l’Assurance maladie. Tout cela était déjà prêt depuis 2000. Quand j’ai quitté le Fonds monétaire, pensez-vous que je suis parti comme çà, me disant « bon je vais aller échouer » ? Non ! Je suis parti en 1999, en me disant que je me donnais un an. Et que je pense qu’avec un bon programme, si j’ai la possibilité d’expliquer à mes concitoyens ce que je peux faire et comment je vais le faire, ça va marcher. Parce que les gens auront tout simplement à comparer les programmes et ce que chacun a déjà fait pour la Côte d’Ivoire. Je n’ai pas eu assez de temps quand j’étais Premier ministre. J’ai eu seulement trois ans. Mais j’ai mis en place un programme qui a continué même après moi. Et qui, dans les premières années, a quand même donné des résultats. Alors, je suis très serein et je fais confiance à nos compatriotes. Parce qu’ils se poseront la question de savoir qui peut redresser le pays ou qui peut faire en sorte que son programme soit accepté par la majorité des ivoiriens. J’apporte un projet et un programme. Si maintenant, mes idées coïncident, c’est tant mieux. Je ne vais pas accuser le FPI d’avoir copié mon programme en 2000. Parce que moi, mon programme est sorti avant tous les autres. Je devais le présenter. Souvenez-vous, on avait même prévu une cérémonie à l’hôtel Ivoire. Et c’est au dernier moment que le régime militaire nous a empêchés.

Q : Vous prévoyez un investissement de 10.000 milliards de francs CFA sur cinq ans. Peut-on savoir quelle est la part de la presse dans ce budget ?

ADO : (Rire) Il faut tout simplement dire que la presse n’a pas été oubliée. Je ne vous donnerai pas de chiffre pour l’instant, mais la presse est bel et bien prise en compte dans notre programme.

Recueillis par Diawara Samou
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