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Politique Publié le jeudi 18 juin 2009 | Le Patriote

Après neuf ans de concussions des deniers publics - Les refondateurs, comme ils ont grossi !

Visite d’Etat ou réelle campagne électorale ? En tout cas, depuis la semaine dernière, le président Laurent Gbagbo est à l’intérieur du pays. Après l’ouest montagneux, il était lundi dans le Bafing, à Touba. Lors de son meeting de Borotou, le grand chef a fait naturellement une sortie. Incapable d’expliquer pourquoi il n’a rien fait pour les populations, en neuf ans de présence à la tête de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a tenté de jeter le président du Conseil Général, le Colonel Fodé Sako Karamoko, en pâture à ses administrés. Il l’a accusé vertement de garder par devers lui, l’argent que l’Etat octroie à Touba ; « Monsieur le président du Conseil, comment ça se fait qu’il n’y a pas d’école ici… parce que nous avons créé les conseils généraux pour sortir nos populations de la pauvreté… Mon cher ami, tu étais mince avant, comment ça se fait que tu es aujourd’hui gros ? Mes amis, après le meeting, voyez votre président, en tout cas, attrapez-le pour qu’il vous dise la vérité sur l’argent que l’Etat de Côte d’Ivoire lui a donné », a martelé Laurent Gbagbo. Il faut sans doute en rire, parce que le Colonel Sako Karamoko n’est pas un inconnu en Côte d’Ivoire. Pendant de nombreuses années, il a occupé les fonctions de Directeur des Enquêtes douanières. Par ce statut, il a quand même droit à une certaine aisance sociale. Le vrai débat est ailleurs. A la vérité, ce que ne dit pas le grand chef, c’est que depuis que son parti est au pouvoir, ses collaborateurs et lui, se sont considérablement métamorphosés avec l’argent des Ivoiriens. En tout cas, ceux que nous avons vus dans l’opposition avec barbes et cheveux hirsutes, étaient véritablement dans la galère. Beaucoup parmi eux prenaient des subsides et strapontins chez les personnalités contre lesquelles ils fulminent à présent. Ceux qui ont vu hier Laurent Gbagbo, Simone, Bouabré, Tagro, Monnet Emmanuel, Douati, Allou, Affi, Amani N’guessan, pour ne citer que ceux-là, savent bien cette réalité. A titre d’exemples, les Ivoiriens gardent encore en mémoire, les images du ministre Amani N’guessan, pleurant à chaudes larmes, quand en 1998, sa maison est partie en fumée. Ses collègues enseignants l’ont également vu prendre le maquis à Bouaké pour se rendre à son travail. A présent, le même homme, dix ans plus tard, affirme à qui veut l’entendre, qu’il ne sera plus jamais pauvre. Comment a-t-il acquis cette soudaine et brusque richesse ? Les Ivoiriens n’ont pas oublié l’histoire du FPI et de ses principaux animateurs. Ils n’ont pas non plus oublié cette célèbre sortie de Laurent Gbagbo, à Agboville, en 2005 : « Avant, on n’avait rien. Maintenant, on a un peu ». Le message véhiculé par une telle déclaration n’a échappé à personne. Et d’ailleurs, la gestion quotidienne du pouvoir nous le démontre chaque jour davantage. Les affaires de détournements des deniers publics dont les manifestations visibles restent les scandales des déchets toxiques, de la filière café cacao, la gestion calamiteuse du port, la nébuleuse autour de la manne du pétrole, en sont les signes palpables. A dire vrai, les tenants du FPI veulent se donner bonne conscience, en cherchant des personnes qui ont trempé dans la mauvaise gouvernance et qui ont profité de leur position, pour soutirer de l’argent dans les caisses nationales. Malheureusement pour eux, la Côte d’Ivoire voit le dos des nageurs en eaux saumâtres et troublées.

Bakary Nimaga
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