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Société Publié le samedi 20 juin 2009 | Notre Voie

Conflit foncier à Lauzoua (Guitry) : Les protagonistes fument le calumet de la paix

Lauzoua, sous-préfecture du département de Guitry, a enfin retrouvé la paix. Par la seule volonté des protagonistes dans le litige foncier, qui a opposé les autochtones aux allogènes et allochtones de Dougodou, les différends ont été aplanis. Mercredi dernier, les deux parties se sont réconciliées au cours d’une cérémonie qui a eu lieu à la sous-préfecture de cette localité.
«Chère population, je vous ai appelé pour être témoins de quelque chose. Il y a eu des incompréhensions entre une grande famille de Lauzoua et des allogènes et allochtones de Dougodou. Ce qui me réjouit, c’est que les populations Baoulé, Guinéenne, Burkinabé, Nigérienne, Béninoise et Malienne ont décidé de se réconcilier avec leurs tuteurs». C’est en ces termes que le sous-préfet de cette localité, Camille Yamoua, a planté le décor. La parole a ensuite été donnée à Tayourou Zerma, lui-même fils d’un allogène et d’une autochtone, qui a parlé au nom des populations de Dougodou, qui sont rentrés en conflit avec leurs hôtes Dida. «Hier, nos parents ont vécu dans la tranquillité, l’harmonie parfaite, dans le strict respect de leurs tuteurs. Le Dida de Lauzoua est bon par nature depuis la nuit des temps. Mais le comportement malsain de son protégé a fait que le tuteur apprend à être méchant…», a-t-il indiqué. Avant d’ajouter à l’endroit de ses parents des deux parties : «parlons-nous avec courage, franchise, honnêteté et conscience (…) La violence, la haine, l’hypocrisie, la méfiance doivent être bannies de notre vocabulaire quotidien et de nos esprits pour une réconciliation sincère». Il a surtout demandé pardon, au nom de la population de Dougodou, à la population de Lauzoua en général et en particulier à la famille de Grah Lobognon Damas. «…Par ma modeste voix, tout Dougodou se met à genoux pour demander pardon à Lauzoua», a-t-il dit en substance.
En réponse, Lobognon Godé et Ligué N’Guessan Guy, respectivement frère et fils du chef de la famille Grah Lobognon Damas, souffrant, ont accepté le pardon de leurs hôtes. «Le pardon a déjà été accepté par le vieux (Grah Lobognon), nous suivons», ont-il indiqué. Ils ont surtout demandé aux allochtones et allogènes de s’impliquer dans le développement du village. Une signature de protocole d'accord a eu lieu par les deux parties pour marquer cette réconciliation et surtout pour laisser des traces pour les générations futures.
En tant que superviseur de cette réconciliation, le sous-préfet a prodigué des conseils aux deux parties. «Je souhaite que l’acte de ce jour se produise dans toutes les familles. Vous constatez qu’il a fallu que vous vous asseyiez pour discuter pour que le problème soit résolu. Ce n’est pas la fin des incompréhensions, mais c’est le début d’une cohabitation pacifique», a-t-il soutenu. Car, pour lui, au moment où le chef de l’Etat brise les barrières en allant partout où il ne pouvait aller il y a 7 ans, il est important de louer cette initiative.

Dougodou, anciennement appelé petit Niger, est un village implanté sur les terres des populations de Lauzoua. Ancien campement, il est peuplé d’allogènes et d’autochtones. Il y a quelques mois, un conflit foncier a opposé les populations de Dougodou à une grande famille de Lauzoua allant jusqu’à des agressions physiques et des arrestations de personnes. Le procureur de Divo a même été saisi. Avec cette cérémonie, c’est la paix retrouvée après ce conflit qui tendait à se généraliser.

Koné Modeste: konemo2002@yahoo.fr Envoyé spécial
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