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Politique Publié le mercredi 24 juin 2009 | Le Patriote

Discours ADO à Tiébissou: " Un chef ne règle pas les problèmes par la force"

En route pour Bouaké, le président du RDR a marqué un arrêt à Tiébissou, où il a animé un meeting. Nous vous proposons l’intégralité de son intervention.


N’Dja agni, n’dja agnioo, moh agni, moh agnioo (le président salue la population en baoulé) puis en dioula, anitélé
Madame le ministre d’Etat Henriette Dagri Diabaté, secrétaire général du RDR
Madame Jeanne Peuhmond, ministre de la Femme, de la Famille et des Affaires sociales et directrice régionale de campagne pour la région des Lacs,
Monsieur Yves Fofana, député de Tiébissou et délégué départemental du PDCI, directeur de campagne du président Henri Konan Bédié,
Mesdames et messieurs les membres du RHDP, j’ai eu plaisir à vous saluer tout à l’heure. Messieurs les représentants du PDCI, de l’UDPCI du MFA merci d’être là.

Honorables chefs traditionnels et chefs religieux

Très chers frères et sœurs de Tiébissou, merci d’être venus si nombreux malgré cette chaleur pour m’écouter. Je suis honoré de votre présence. Je voudrais remercier tout particulièrement les chefs traditionnels, les chefs religieux pour le rôle de médiation, de rapprochement qu’ils ont mené pour que Tiébissou soit à nouveau une terre d’accueil, une terre de paix. C’est vers Tiébissou que les populations de Sakassou et d’autres régions sont venues parce qu’elles avaient peur quand la Côte d’Ivoire avait été blessée dans sa chair. Merci d’avoir organisé leur accueil et renforcer la solidarité entre les différents peuples. Je note que comme partout ailleurs, tous les chefs de tribu, chefs de communauté, vous vous êtes déplacés pour m’écouter. Ceci montre l’intérêt que vous portez à ma modeste personne mais aussi aux idées que je souhaite porter à votre connaissance. Je remercie aussi les chefs religieux pour leur prière, leur bénédiction pour leur dire que j’en ai besoin et que par-dessus tout, la Côte d’Ivoire a besoin de vos bénédictions pour conserver la paix. Je voudrais féliciter plus particulièrement notre compétente directrice de campagne locale, ma sœur Louise N’Goran, pour l’excellent travail de mobilisation qu’elle a effectué. Je veux, Louise, que tu saches que tu peux compter sur notre soutien. Je voudrais vous dire que Tiébissou est le sol de grands hommes. Tout à l’heure en arrivant, nous nous sommes arrêtés pour nous recueillir sur la tombe d’un doyen, le Grand chancelier Coffi Gadeau. Il était un doyen, un sage. Il m’a été d’un grand soutien quand j’étais Premier ministre. Pour lui, je demande qu’on réserve une minute de silence. J’ai encore en mémoire, cette terrible journée du 7 décembre 1993, quand notre père, le Président Houphouët Boigny s’en est allé. Coffi Gadeau le Grand chancelier faisait partie des personnalités qui m’ont entouré pour que je leur annonce de façon traditionnelle, après la prise d’armes au Palais Présidentiel vers 9H, le décès de notre papa. J’avais souhaité qu’il m’accompagne à Yamoussoukro pour que je puisse m’incliner sur le corps de Président à Yamoussoukro. Il était en ce moment très malade du pied. Il m’a dit : « mon fils tu partiras, tu lui diras que nous resterons toujours conforme à sa philosophie pour la Côte d’Ivoire ». Je voudrais aussi parler d’un autre de vos fils qui était à mes côtés quand j’étais Premier ministre, parce que je savais qu’il avait des capacités dans la gestion privée, mais aussi parce qu’il était un compagnon avec qui j’avais de nombreux projets. Il a été nommé ministre de l’Agriculture, il s’agit de Lambert Kouassi Konan. Il a été un grand ministre de l’Agriculture, puisque après mon départ, le Président Henri Konan Bédié l’a conservé. Je le remercie pour la contribution qu’il a apportée au développement de l’Agriculture. Je suis content de vous rencontrer aujourd’hui pour vous dire que le pays a mal, le pays a des difficultés. Nos compatriotes sont fatigués. La situation est terrible et chaque jour, elle empire. On ne peut pas rester indifférent face à cette situation. C’est pour cette raison, parce que nous aimons la Côte d’Ivoire, que le président Bédié et moi, avons créé le RHDP après avoir effacé les incompréhensions du passé. Nous l’avons fait avec nos jeunes frères Anaky Kobenan et Mabri Toikeusse parce que nous pensons que tous ceux qui s’inspirent de la philosophie de paix du Président Houphouët et de sa contribution au développement de notre pays devaient se retrouver pour bâtir ensemble la Côte d’Ivoire. Nous l’avons fait parce que dans notre esprit, la Côte d’Ivoire est au-dessus de nos personnes. La Côte d’Ivoire d’abord et nous ensuite. Cela a été notre volonté. Ce rassemblement pour nous, gouvernera la Côte d’Ivoire dans les prochains mois. Le RHDP doit gagner les prochaines élections. Il doit les gagner parce que les Ivoiriens sont fatigués. Ils en ont marre, ils veulent que les choses changent. Je suis venu vous dire que c’est en pensant à tout cela que j’ai décidé d’être candidat à la prochaine élection présidentielle. Le 29 novembre 2009 est une date très importante. Nous aurons à choisir librement un Président de la République qui sera élu démocratiquement. Je sais que vous devez bien réfléchir avant de faire votre choix. Il faut, par ce choix, faire en sorte que la Côte d’Ivoire retrouve une paix définitive. Les problèmes d’incompréhension, les assassinats, les injustices, les problèmes de bombardement, les problèmes de coupure d’eau, d’électricité, toutes ces grandes questions qui ont blessé la nation ivoirienne doivent être évacuées. Nous devons faire en sorte que la Côte d’Ivoire ne redevienne plus une terre de guerre et de crise. Nous devons devoir nous parler chaque fois qu’il y a des problèmes. C’est par le dialogue et non par la force que nous devons régler les problèmes. La force n’a jamais réglé un problème de manière définitive. Il faut utiliser le dialogue qui conduit à l’amour et à la paix. Comme le disait le Président Houphouët, mon cœur en moi est trop petit pour qu’il y ait de la place pour la haine. Je ne connais pas la haine. Je voudrais vous dire et j’aurai l’occasion de dire à Bouaké, que nous avons tous souffert de cette crise. Moi aussi j’en ai souffert. J’ai des proches qui ont été assassinés. J’ai perdu des biens matériels, mais cela n’est pas important. Ce qui nous importe c’est de faire en sorte que la Côte d’Ivoire soit en paix, et cela de façon définitive. Pour cela, il faut se pardonner, se réconcilier, se dire que dans toutes les nations, dans toutes les familles, il peut y avoir des problèmes. Il faut les régler. La manière de les régler démontre si on est oui ou non un chef. Un chef aspire toujours à régler les problèmes de ses concitoyens. Une fois élu, je suis disponible pour régler tous les problèmes de manière pacifique. J’aime mon pays, je l’ai servi en tant que Premier ministre et Gouverneur de la BCEAO où, il ya quelques années, les billets de FCFA portaient ma signature. J’ai aussi aidé des pays au niveau mondial. Je me mets maintenant à votre disposition pour régler les problèmes de mon pays. J’ai aussi des solutions à proposer pour notre pays. Je sais que rien ne va. Je voudrais vous dire que devant cette situation, par amour pour mon pays, je ne peux pas rester indifférent. C’est la raison de ma candidature. C’est pourquoi, je demande votre soutien, juste pour 5 ans et plus. 5 ans pour transformer la Côte d’Ivoire, pour remettre le pays au travail. Pour ce faire, j’ai un projet, j’ai un programme qui est chiffré, détaillé. Nous l’avons fait pour l’ensemble de la Côte d’Ivoire, mais aussi pour toutes les régions, tous les départements et toutes les sous préfectures. Nous allons investir dans tous les domaines. Dans notre programme, nous allons réhabiliter l’hôpital de Tiébissou, nous ferons en sorte que le service de radiologie soit remis en place, qu’il y ait un service de réanimation, la gratuité des frais d’accouchement, la prise en charge des personnes vivant avec le VIH SIDA. Pour le faire, nous allons investir 1,5 milliards. Nous nous sommes également penchés sur les problèmes d’eau par la réparation de 264 pompes villageoises et nous allons construire 83 nouveaux forages pour soulager les populations. Nous allons pour cela investir plus de 1 milliard de FCFA. Nous allons aussi régler le problème d’électricité de tous les villages de plus de 500 habitants. Nous allons aussi investir dans les logements sociaux et dans l’éducation. Il est inadmissible que les élèves qui sont plus de 150 dans les classes puissent apprendre quelque chose. Nous avons prévu de rénover 140 classes au primaire et de construire 210 classes, soit 3 écoles dans votre département. Dans le secondaire, nous allons construire 18 classes. Au plan national, l’école sera gratuite jusqu’à 1 5 ans pour les familles défavorisées. Je veux que chaque enfant de notre pays aille à l’école. L’école étant source de connaissance, permet d’éviter les maladies, de communiquer avec l’extérieur, de renforcer la cohésion sociale. C’est pourquoi, pour Tiébissou nous allons investir plus de 2 milliards dans l’école. Je sais que les routes sont dans un état lamentable. On ne se croirait plus en Côte d’Ivoire. Il y a trente ans, nos routes faisaient la fierté de tous les pays d’Afrique. Nous avons prévu 10 milliards pour bitumer la route Tiébissou-Didiévi. Chers parents, chers jeunes, chères femmes, je vous ai dit que nous avons un programme précis et détaillé. Nous savons aussi comment trouver de l’argent pour financer nos projets. Je ne fais pas de promesses que je ne peux pas tenir. Ce que je dis, je peux le faire. Faites-moi confiance, parce que j’ai appris la politique auprès d’Houphouët Boigny, mais avant cela, j’ai été économiste, j’ai été banquier et j’ai été financier à travers le monde. Je sais donc comment faire venir de l’argent en Côte d’Ivoire pour régler les problèmes comme celui du chômage. Pour les 5 ans nous avons prévu pour Tiébissou, un investissement de 38 milliards. Ce que je voudrais que vous demandiez aux autres qui viendront faire leur campagne, c’est ce qu’ils vont faire pour vous. Il faut aussi qu’ils aient les moyens de la faire. Moi, j’ai les moyens de la faire. Pour cela, il me faut votre soutien. Je vous demande de vous rendre massivement au vote. Pour qui allez-vous voter ? (la foule répond ADO !). Je vous ai entendu et je vous fais confiance. Honorables chefs de village, chefs de cantons, je vous demande avec respect en retournant dans vos cantons, dans vos villages de passer le message. Dites leur que nous avons rencontré ADO et qu’il a des solutions pour la crise que traverse la Côte d’Ivoire à tous les niveaux. Je compte sur vous pour que dès le 29 novembre, on se mette au travail pour sortir de cette situation.

Merci à tous !
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