Les problèmes de la filière anacarde sont loin de prendre fin. Et les producteurs sont de plus en plus exposés. C`est le constat que fait le Pca de la Fédération nationale des organisations paysannes professionnelles agricoles productrices de noix de cajou de Côte d`Ivoire (Fenopaci). Dans cette interview, M. Konaté Vassiliki dénonce les malheurs des producteurs.
Aujourd`hui, comment se porte l`anacarde?
Lorsque nous sommes porté à la tête de cette fédération, nous avons pour objectif de permettre aux producteurs de profiter au mieux de leurs produits, de leurs productions agricoles. Mais, je peux vous avouer que quelques années après, l`anacarde se trouve toujours dans une situation très difficile et l`avenir des producteurs, chaque jour, se complique davantage. Les problèmes sont d`ordre structurel. D`abord, dans le cadre d`organisation générale de la filière. Là où il y a quatre (04) structures qui étaient prévues, le comité interministériel de l`anacarde, le comité de régulation du coton et de l`anacarde, l`interprofession de la filière anacarde et le fonds de réserve de la filière anacarde, à ce jour, au plan légal, seule l`Areca résiste. Il va s`en dire qu`il y a un certain nombre de disfonctionnements qui sont générés par cet état de fait. Deuxièmement, cette organisation n`a pas permis de protéger les acteurs. Mais en ce qui concerne les producteurs, la production est passée de 13000 tonnes de 1993 à 350.000 tonnes en 2008. Les producteurs se sont donné à la tâche, ils ont fait ce qu`ils avaient à faire. Mais au plan institutionnel et organisationnel, les reformes n`ont pas accompagné. Beaucoup de choses restent à faire.
Quelles sont les conséquences de cette situation ?
La première est très déplorable. Du fait de cette inorganisation, ce qui fait que la qualité n`a plus d`importance pour le producteur. Il est le maillon le plus faible de la chaîne. Quand tous les autres acteurs se portent bien.
A combien le kilogramme d`anacarde est-il vendu ?
Si je réponds directement à cette question, ce ne serait pas juste. Parce qu`il y a une disparité importante entre les prix. On peut partir de certaines régions à 75 francs, 100 francs et dans d`autres 150 ou 200 francs. C`est un jeu de spéculation, un jeu de recherche de qualité, un jeu d`information. Le prix officiel qui a été arrêté était de 180 francs. Après, il y a eu des spéculations pour une éventuelle augmentation. Mais dans tous les cas de figure, ces prix n`ont jamais été respectés. Ceux qui reçoivent des prélèvements pour assister les paysans, pour veiller à l`application et au respect de ce prix, sont absents sur le terrain. Finalement, on se demande à quoi servent toutes ces structures, tous ces prélèvements sur la filière anacarde.
Récemment, l`interprofession a voulu frapper fort en demandant aux paysans de bloquer la production et les explorateurs de quitter le bord champ. Sur le terrain, est-ce que ces mesures ont été respectées ?
L`interprofession a pris cette décision, mais il faut le reconnaître, elle n`a pas été une bonne décision. Elle n`est pas sage. Parce que d`abord ce n`était pas à l`interprofession de le faire. Il est un cadre de concertation entre les différents acteurs. Mais, quand vous représentez ce cadre de concertation, il ne vous appartient pas de prendre partie dans le débat. Il s`agit de rassembler les parties de sorte qu`il existe une cohésion au sein de la filière. Quand on demande à un explorateur de quitter le bord champ, cela veut dire qu`il y aura désormais un intermédiaire qui va s`introduire dans la chaîne. Ce dernier a aussi une marche et finalement l`effet qui est recherché, à savoir, améliorer le prix, n`est pas obtenu. Ce différentiel va entrer dans la poche d`un intermédiaire, mais ne va plus arriver chez le producteur. Donc, finalement à quoi cela sert d`engager des reformes sans mesure d`accompagnement ? C`est dommage ! Aujourd`hui parce que les explorateurs se sont retirés du terrain et les paysans sont livrés à eux-mêmes, il pleut et l`humidité a une conséquence très importante sur l`anacarde. Tous les produits que l`interprofessionnel nous a demandé de conserver, aujourd`hui, on ne voit plus d`acheteurs. Les paysans sont un peu perdus, les produits sont dans leurs mains, se gâtent et ils ne savent plus à quel saint se vouer. L`interprofession n`a pas d`acheteur au plan international capable de prendre le produit à ce prix. Finalement, c`est toute la chaîne qui est pénalisée.
Que fait la tutelle face à cette situation ?
Nous attendons que le ministère de l`Agriculture prenne des dispositions pour corriger le tir. Et que l`interprofession fasse son méa culpa et présente ses excuses auprès des producteurs. Parce qu`il est difficile de conserver son produit dans les maisons en ces temps qui courent. Chaque jour, c`est la qualité d`anacarde qui se dégrade. Il faut qu`on évalue ces conséquences et voir comment indemniser les producteurs.
La fédération que vous dirigez a des ambitions pour la filière. Elle a un projet de création d`usine. A quel niveau en sommes-nous aujourd`hui ?
Je n`ai pas voulu communiquer sur cette question. Parce que j`attendais que les choses avancent d`abord. Nous gardons la prudence. Mais sous peu, vous serez invités à l`inauguration de ces usines. Le projet avance très bien.
Interview réalisée par Djè K. M
Aujourd`hui, comment se porte l`anacarde?
Lorsque nous sommes porté à la tête de cette fédération, nous avons pour objectif de permettre aux producteurs de profiter au mieux de leurs produits, de leurs productions agricoles. Mais, je peux vous avouer que quelques années après, l`anacarde se trouve toujours dans une situation très difficile et l`avenir des producteurs, chaque jour, se complique davantage. Les problèmes sont d`ordre structurel. D`abord, dans le cadre d`organisation générale de la filière. Là où il y a quatre (04) structures qui étaient prévues, le comité interministériel de l`anacarde, le comité de régulation du coton et de l`anacarde, l`interprofession de la filière anacarde et le fonds de réserve de la filière anacarde, à ce jour, au plan légal, seule l`Areca résiste. Il va s`en dire qu`il y a un certain nombre de disfonctionnements qui sont générés par cet état de fait. Deuxièmement, cette organisation n`a pas permis de protéger les acteurs. Mais en ce qui concerne les producteurs, la production est passée de 13000 tonnes de 1993 à 350.000 tonnes en 2008. Les producteurs se sont donné à la tâche, ils ont fait ce qu`ils avaient à faire. Mais au plan institutionnel et organisationnel, les reformes n`ont pas accompagné. Beaucoup de choses restent à faire.
Quelles sont les conséquences de cette situation ?
La première est très déplorable. Du fait de cette inorganisation, ce qui fait que la qualité n`a plus d`importance pour le producteur. Il est le maillon le plus faible de la chaîne. Quand tous les autres acteurs se portent bien.
A combien le kilogramme d`anacarde est-il vendu ?
Si je réponds directement à cette question, ce ne serait pas juste. Parce qu`il y a une disparité importante entre les prix. On peut partir de certaines régions à 75 francs, 100 francs et dans d`autres 150 ou 200 francs. C`est un jeu de spéculation, un jeu de recherche de qualité, un jeu d`information. Le prix officiel qui a été arrêté était de 180 francs. Après, il y a eu des spéculations pour une éventuelle augmentation. Mais dans tous les cas de figure, ces prix n`ont jamais été respectés. Ceux qui reçoivent des prélèvements pour assister les paysans, pour veiller à l`application et au respect de ce prix, sont absents sur le terrain. Finalement, on se demande à quoi servent toutes ces structures, tous ces prélèvements sur la filière anacarde.
Récemment, l`interprofession a voulu frapper fort en demandant aux paysans de bloquer la production et les explorateurs de quitter le bord champ. Sur le terrain, est-ce que ces mesures ont été respectées ?
L`interprofession a pris cette décision, mais il faut le reconnaître, elle n`a pas été une bonne décision. Elle n`est pas sage. Parce que d`abord ce n`était pas à l`interprofession de le faire. Il est un cadre de concertation entre les différents acteurs. Mais, quand vous représentez ce cadre de concertation, il ne vous appartient pas de prendre partie dans le débat. Il s`agit de rassembler les parties de sorte qu`il existe une cohésion au sein de la filière. Quand on demande à un explorateur de quitter le bord champ, cela veut dire qu`il y aura désormais un intermédiaire qui va s`introduire dans la chaîne. Ce dernier a aussi une marche et finalement l`effet qui est recherché, à savoir, améliorer le prix, n`est pas obtenu. Ce différentiel va entrer dans la poche d`un intermédiaire, mais ne va plus arriver chez le producteur. Donc, finalement à quoi cela sert d`engager des reformes sans mesure d`accompagnement ? C`est dommage ! Aujourd`hui parce que les explorateurs se sont retirés du terrain et les paysans sont livrés à eux-mêmes, il pleut et l`humidité a une conséquence très importante sur l`anacarde. Tous les produits que l`interprofessionnel nous a demandé de conserver, aujourd`hui, on ne voit plus d`acheteurs. Les paysans sont un peu perdus, les produits sont dans leurs mains, se gâtent et ils ne savent plus à quel saint se vouer. L`interprofession n`a pas d`acheteur au plan international capable de prendre le produit à ce prix. Finalement, c`est toute la chaîne qui est pénalisée.
Que fait la tutelle face à cette situation ?
Nous attendons que le ministère de l`Agriculture prenne des dispositions pour corriger le tir. Et que l`interprofession fasse son méa culpa et présente ses excuses auprès des producteurs. Parce qu`il est difficile de conserver son produit dans les maisons en ces temps qui courent. Chaque jour, c`est la qualité d`anacarde qui se dégrade. Il faut qu`on évalue ces conséquences et voir comment indemniser les producteurs.
La fédération que vous dirigez a des ambitions pour la filière. Elle a un projet de création d`usine. A quel niveau en sommes-nous aujourd`hui ?
Je n`ai pas voulu communiquer sur cette question. Parce que j`attendais que les choses avancent d`abord. Nous gardons la prudence. Mais sous peu, vous serez invités à l`inauguration de ces usines. Le projet avance très bien.
Interview réalisée par Djè K. M