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Politique Publié le vendredi 24 juillet 2009 | Le Temps

Affaire Guy André Kieffer - Quand Sarkozy perturbe le sommeil de Gbagbo

C`est le Président ivoirien qui disait dormir désormais tranquille depuis que Chirac est parti du pouvoir. Le moins qu`on puisse dire, c`est qu`il vient d`être réveillé, brutalement, par son homologue français, le successeur de Chirac.

"Depuis que Chirac est parti du pouvoir, je dors tranquille. " Le chef de l`Etat ivoirien tenait ces propos à l’émission " L`invité de France 24 " chaîne de télévision de communication et de propagande française. Laurent Gbagbo aurait-il vendu la peau de l`ours avant de l`avoir tué ? Dans tous les cas, l`actualité brûlante montre bien que Nicolas Sarkozy est là pour le sortir, brutalement, du sommeil qu`aurait provoqué chez lui, le départ de Chirac du pouvoir. " Ce monsieur n`est pas digne de confiance. C`est fort de la présence des Casques bleus qu`il (Gbagbo, ndlr) fait tout cela ; sinon, j`aurais demandé depuis longtemps à mes gars de faire le nettoyage nécessaire. ". Le mois dernier, Sarkozy reprochait encore à Laurent Gbagbo de tenir des " promesses fallacieuses. " Ainsi, les relations entre ces deux pays seront rythmées d`invectives tant que la Côte d`Ivoire ne se pliera pas aux injonctions de la France. Du moins selon l`entendement des autorités françaises. Laurent Gbagbo est un homme d`Etat qui a toujours pris soin d`habiller ses mots et qui sait leur place dans chacune des phrases qu`il prononce. Même en colère, il sait toujours enrober ses mots pour les rendre plus digestes. Il sait se montrer habile dans les formules diplomatiques, mieux, le latiniste qu`il est de par sa formation universitaire est mieux outillé dans les figures de style qu`un Jacques Chirac ou un Nicolas Sarkozy bien que la langue françaises soit pour ces deux dirigeants ce qu’est une mamelle pour le nourrisson.
Si la France dévoile sa médiocrité dans le discours courtois, elle excelle, en revanche, dans le double langage. Une double nature qui forge le côté alambiqué des relations qu`elle a toujours entretenues avec ses anciennes colonies qui veulent s`affranchir. Un jour pair, ces dirigeants peuvent dire de Gbagbo : " Ce monsieur n`est pas digne de confiance ", ou bien parlant du processus de paix en Côte d`Ivoire " c`est un processus défaillant " ou bien encore Gbagbo tiendrait des " promesses fallacieuses ". L`autre jour impair, ils affirment : " La France et la Côte d`Ivoire doivent tourner la page du passé et regarder, ensemble l`avenir. " ou bien " Je suis un président de la rupture. Le moment est arrivé pour nos Etats de faire table rase de la Françafrique et de nous mettre dans une position de partenariat. " Les évènements de novembre 2004 auront été traumatisants. Aucun officiel français ne pouvait sortir d`une audience avec le président ivoirien ou à toute autre occasion, sans évoquer ces tristes évènements dont il fallait tourner la page. Comble de l`hypocrisie, avant son discours du Cap, en Afrique du Sud, le président français Nicolas Sarkozy a pris soin de faxer une copie à son homologue ivoirien. Au final, ceux qui ne connaissent pas la France des roublardises découvrent que tous ces propos enrobés de miel, de compote et de toute sorte de friandise, n`étaient que pour endormir le dignitaire ivoirien. Lui accorder, enfin ce sommeil, duquel l`ancien patron de l`Elysée l`aurait privé. Le corrézien Jacques Chirac aura eu plus de courage de dire ouvertement son aversion et son inimitié pour Laurent Gbagbo, que le frileux fils d`immigré juif polonais Nicolas Sarkozy de Nagiboska. Mais en fin politicien, on peut retenir de lui que, Laurent Gbagbo n`a en réalité jamais dormi sur ses lauriers même s’il dit : " depuis le départ de Chirac du pouvoir ". En politique, la guerre se fait d`abord à fleuret moucheté avant d`éclater au grand jour. Et quand Sarkozy envoie des signaux " amicaux " en direction du dirigeant ivoirien en lui faisant lire son discours avant publication comme il l`a fait au Cap, Gbagbo ne peut que souscrire à cette nouvelle possibilité de réchauffement des relations franco-ivoiriennes. D`où le vrai sens de cette phrase : " Depuis que Chirac est parti du pouvoir, je dors tranquille". Evidemment, on ne peut avoir averti ses concitoyens que " le serpent n`est pas encore mort ", comme Gbagbo l`a fait et se laisser aller dans un profond sommeil. Ça aurait été trop méchant de sa part pour les patriotes résistants ivoiriens. Non, tranquillisez- vous Gbagbo est toujours resté, éveillé car " le serpent n`est pas encore mort ".

Simplice Allard al08062317@yahoo.fr
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