Les intervenants dans le processus électoral ne parlent plus le même langage. Hier, la CEI n’est pas passée par quatre chemins pour accuser certains de ses partenaires d’être responsables des retards constatés. La commission électorale indépendante (CEI) est désormais sûre de ne pas pouvoir publier, comme elle l’avait promis, la liste électorale provisoire le 24 août prochain. Et, en pareilles circonstances, la commission dirigée par Robert Beugré Mambé, qui ne veut pas être seule à assumer cet échec, désigne déjà les coupables. En effet, dans un communiqué de presse publié hier et signé de son porte-parole, M. bamba Yacouba, la CEI accuse la commission nationale de supervision de l’identification (CNSI), le centre de commandement intégré (CCI) et le gouvernement d’être responsables «des retards importants dans la réalisation de certaines activités». La CEI reproche à la CNSI de ne pas avoir, à ce jour, désigné ses représentants au sein des comités d’exploitation, dont la mission, à ses dires, est capitale dans le traitement des données dans les centres de coordination et au site central. Au CCI, la CEI reproche de ne sécuriser que quelques centres de coordination. Enfin, selon elle, l’Etat n’a pas encore décaissé les 5 milliards FCFA prévus depuis le 31 juillet selon les recommandations de la réunion du cadre permanent de concertation du 18 mai 2009 à Ouagadougou. «Ces retards cumulés sont à l’origine de certaines difficultés de traitement informatiques et font peser une lourde hypothèque sur la date de publication de la liste électorale provisoire», fait remarquer M. Bamba Yacouba. Il y a deux semaines, c’est la CNSI qui dénonçait les retards constatés dans l’exécution des tâches et invitait la CEI et les structures techniques à privilégier des dispositions techniques plus appropriées. Elle recommandait notamment que les traitements informatiques soient centralisés au site central. On le voit, à mesure que la date de la présidentielle approche, les partenaires du processus électoral sont gagnés par la fébrilité. C’est peut-être pour ramener la sérénité que le Premier ministre reçoit toutes les structures, ce matin, à la Primature.
Augustin Kouyo et Paul D. Tayoro
Augustin Kouyo et Paul D. Tayoro