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Politique Publié le jeudi 8 octobre 2009 | Le Nouveau Réveil

Liste électorale provisoire : Les préoccupations soulevées par les partis politiques, hier

Après les exposés du premier ministre Guillaume Soro et du président de la Commission électorale indépendante Robert Beugré Mambé, les représentants des partis et groupements politiques conviés à la rencontre d`hier ont pris la parole pour leur faire part des leurs préoccupations. Au nom du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), Pr Alhassane Salif N`diaye a posé la problématique du respect de la date du 29 novembre. Il a été soutenu par le premier Daniel Kablan Duncan qui s`est appesanti sur le financement du reste du processus. Le président du Fpi, pour sa part, a demandé que le tapis de ceux dont on ne retrouve aucun signal soit fait dans un bref délai pour le respect de la date. Ci-dessous, toutes les préoccupations et les recommandations des partis politiques soulevées hier.

Daniel Kablan Duncan (Rhdp)
"Si nous travaillons ensmeble,
nous arriverons probablement à tenir la date des élections "
Monsieur le Premier ministre, j`interviens à la suite de notre frère, le ministre Alhassane N`Diaye, au titre du Rhdp. Pour ajouter quelques éléments à ce qu`il a indiqué. Nous voulons, bien sûr, nos associer aux félicitations qui ont été adressées à vous-même, au gouvernement et aux différentes structures qui ont travaillé sur le dossier très important. Et nous sommes sensibles à la croisée du chemin. Et comme il l`a rappelé tout à l`heure, la date du 29 novembre est une date essentielle pour tout le monde. Ceci étant, au niveau technique, il aurait été bon d`avoir une personne indiquée, et aussi des autres côtés dont le directeur général de l`Ins n`a pas parlé, concernant les recoupements futurs. Parce que je pense que le traitement des 2.750.000 dépendra des différentes structures et du travail qui a été fait. Monsieur le Premier ministre, le deuxième point concerne les problèmes matériels, notamment les problèmes de financement des opérations à venir. Il est essentiel que le financement ait été bouclé de manière à ce que dans le peu de temps qui reste, les problèmes financiers ne viennent pas empêcher la finalisation du processus. Le troisième point, vous l`avez abordé vous-même, et j`ai pu comprendre…C`est que comme le délai qui nous reste est relativement limité, qu`il y ait la possibilité de rencontre régulière entre les partis politiques et les structures d`une part et entre les partis politiques et le gouvernement d`autre part, pour la finalisation de ce dossier parce que les délais sont très, très courts. Si nous travaillons ensemble, parce que la préoccupation est la même, la date des élections, les élections ouvertes et transparentes, si nous prenons le taureau par les cornes ensemble, nous arriverons probablement à tenir la date des élections.

Alhassane Salif N`Diaye (Rhdp)
"Nous regrettons de n`avoir
pas entendu la Sagem"
Excellence M. le Premier ministre, je parle ici au nom du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et pour la paix (Rhdp). Je voudrais donc au nom de mes amis du Pdci-Rda, du Rdr, du Mfa et de l`Udpci, vous exprimer, monsieur le Premier ministre, à vous-même d`abord, toute notre admiration, pour l`immense travail qui vient d`être fait. Les structures que vous avez eues sous vos ordres ont fait un travail rigoureux, transparent et ont également les remerciements du Rhdp. Monsieur le Premier ministre, nous en sommes à une phase cruciale du processus, c`est-à-dire confection, élaboration et l`affichage de la liste électorale provisoire. Nous ne savons pas, comme l`a dit le premier intervenant, la date de l`affichage. Mais nous souhaitons que la date ultime, en tout cas celle qui trotte dans nos têtes, c`est la date des élections, c`est-à-dire le 29 novembre 2009. Certes, vous avez suffisamment expliqué, des aménagements pourront intervenir dans les phases transitoires jusqu`à ce que nous atteignions cette date du 29 novembre 2009. Aujourd`hui, il ne faut pas lâcher le premier, il faut continuer avec la même foi, la même ardeur, et nous faisons confiance à toutes ces structures qui vous appuient. Monsieur le Premier ministre, le chef de l`Etat, vous-même, tous les candidats pour les élections à venir ont insisté sur cette date du 29 novembre. Nous ne pouvions pas en parler ici. D`autant que, il y va de la crédibilité de tous et cela va, à mon avis, rassurer et les populations et la communauté internationale qui nous appuie. D`après ce que nous venons de voir, tout se fiat dans la transparence et cela est bien. Des questions se posent à nous mais comme vous avez indiqué la méthode, nous n`hésiterons pas à aller rencontrer les différentes structures pour faire part de quelques préoccupations. Nous regrettons de n`avoir pas entendu la Sagem, et je pense qu`il nous est autorisé d`aller les voir également pour poser quelques questions. Monsieur le président (Ndlr : président de la Cei), avant la publication de la liste provisoire, le Rhdp en appelle aux médias, à la presse tant écrite qu`audio-visuelle. Le moment serait mal choisi pour des interprétations et des commentaires, des publications qui risquent de troubler les esprits. Je pense qu`à côté des structures qui vous accompagnent, les médias et la presse ont, à partir de maintenant, un devoir extrêmement important, une mission délicate. Qu`ils devraient honorer. Nous, nous recevrons bientôt le support électronique de la liste provisoire. Nous espérons que nous n`aurons pas les mêmes difficultés qu`après les audiences foraines, avec ce qui nous avait été remis. Par ailleurs, cela n`a pas été indiqué, mais nous estimons que par d`autres voies, nous pourrons nous contrôler un peu. A la proposition de vouloir passer cette liste provisoire sur internet, par le Sms et pourquoi pas, nous savons cela ce jour par le support papier. Voici monsieur le Premier ministre, quelques fonds des réflexions du Rhdp. En tout état de cause, c`est avec sérénité que nous regardons la date du 29 novembre.

Pascal Affi N`Guessan (Fpi) :
"Nous avons un impératif de temps mais nous avons aussi un impératif de fiabilité et de crédibilité"
Monsieur le Premier ministre, monsieur le Président de la Commission électorale indépendante, monsieur le président de la Cnsi, mesdames et messieurs, je voudrais, au nom du Front populaire ivoirien, m`associer aux félicitations qui ont été adressées à vous-même monsieur le Premier ministre et à la Cei ainsi qu`à toutes les structures qui sont impliquées dans le processus électoral. Ce n`était pas évident. Et le résultat qui vient de nous être présenté est un résultat qui mérite d`être salué. Lorsque nous savons toutes les difficultés qui ont émaillé le processus. Les débuts laborieux, les problèmes de financement, les problèmes de ressources humaines, nous devons nous réjouir de cette étape cruciale. Vous l`avez dit, nous aurons d`autres rencontres principalement avec la Cei pour certainement apporter notre contribution à la poursuite du travail et notamment au traitement des 2.750.000 personnes flottantes. Nous aurions souhaité que la commission de la Cei soit appuyée par celle de la commission nationale de supervision de l`identification (Cnsi). Parce qu`en définitive, c`est cette commission qui représente les intérêts des acteurs, en terme de transparence. Nous pensons que la Cnsi devrait de plus en plus jouer un rôle important. Puisque nous allons nous approcher de la phase des réclamations, la phase administrative et la phase judiciaire. Et pour cette phase, le président de la Cei a longuement insisté sur l`appui qu`il attend des différents acteurs politiques. Je voudrais lui demander de faire preuve de sérénité et de sens de responsabilité. Parce que de notre point de vue, le processus en cours est d`abord un processus qui est délicat. Il s`agit d`identifier les Ivoiriens par rapport donc aux lois, par rapport aux documents administratifs produits par les uns et les autres. Pour y parvenir, une procédure réglementaire existe. Il y a la phase technique avec l`outil informatique, il y aura la phase administrative avec les commissions et la phase judiciaire devant les juges. Nous, au Front populaire ivoirien, nous faisons entièrement confiance aux structures chargés de ce travail. Et nous souhaitons que ces structures fassent leur travail sans état d`âme, sans émotion et sans sentimentalisme. Parce qu`il ne s`agit pas d`une opération de maraboutage, pour dire que le malade a besoin du soutien des uns et des autres. Si après cette deuxième phase de traitement informatique que nous considérons comme une deuxième phase de tamisage, on trouve que les 2.752.000 sont des Ivoiriens et qu`ils doivent figurer sur la liste électorale, on les met sur la liste électorale. Si on ne trouve aucune personne comme Ivoirien devant figurer sur la liste électorale, on ne met personne sur la liste et nous passons à la phase administrative. C`est pour cela que de notre point de vue, la préparation de cette phase doit démarrer dès maintenant. Parce que nous considérons que cela doit être la phase la plus délicate. Sur les 2.752.000, il est fort probable que nous trouvions un million ou 1,5 million de personnes qui ne pourront pas être traitées par la voie informatique. Et qu`il faudra soumettre à la voie administrative. Rencontrer 2.752.000 personnes, les écouter, analyser leur dossier, ce ne serait pas une phase aisée. On nous a fait dire qu`il y a 415 commissions au niveau de la Cei. Faire fonctionner 415 commissions et faire en sorte que ces 415 commissions travaillent en toute transparence, et qu`on évite les risques de corruption et de fraude, ça va être une tâche difficile, délicate qui peut même être une source de tension. C`est pour cela que de notre point de vue, il faut que dès maintenant, le gouvernement et la Cei commencent à travailler sur cette phase. Dans tous les cas de figure, nous allons passer la phase technique et nous irons à la phase administrative voir judiciaire. Il faut que la vérité qui va sortir de cette phase soit fiable. Nous comptons sur la Cei, nous lui faisons confiance. Nous avons un impératif de temps mais nous avons aussi un impératif de fiabilité et de crédibilité. Il faut que ces deux contraintes soient prises en compte pour que le fichier qui va nous conduire aux élections soit un fichier incontestable. C`est avec un fichier incontestable que nous aurons des élections incontestables. Allons-y rapidement, mais allons-y sûrement. Je vous remercie.

Pr. Martin Bléou (Pit)
"Que tout soit mis en œuvre pour que
la date du 29 novembre 2009
puisse être tenue"
Monsieur le Premier ministre, je prends la parole au nom et pour le compte du parti ivoirien des travailleurs. Je le fais en nous remerciant en tout premier lieu, de nous convier à pareille rencontre. A l`occasion de l`appel, vous nous avez donné ainsi que vos collaborateurs, des informations précieuses qui font le processus électoral. Nous vous en remercions. Mais en même temps, nous constatons l`immensité des problèmes qui restent à régler. Mais notre préoccupation, la préoccupation du parti ivoirien des travaillerus dont j`ai reçu la mission de vous transmettre, monsieur le Premier ministre, c`est que tout soit mis en œuvre pour que la date du 29 novembre 2009 puisse être tenue en dépit de l`importance des problèmes restant à régler. Il y a un autre point qui n`entre pas en tant que tel dans le cadre du processus électoral. Mais qui n`est pas sans lien avec le déroulement normal et régulier du processus électoral. C`est celui touchant la sécurité des biens et des personnes. Vous êtes conscient, monsieur le Premier ministre, je ne fais que le rappeler. Et je voudrais, bien entendu, insister auprès de vous pour que les dispositions appropriées soient prises afin que cette question soit réglée au mieux en tant que son règlement conditionne le bon déroulement du processus électoral.

Légré Philippe (Mfa)
“J`ai bien peur que la Cnsi ne puisse jouer le rôle qui est le sien”
Monsieur le Premier ministre, tous mes prédécesseurs se sont inquiétés de ce qu`il y ait sur le chemin de la date du 29 novembre, un certain nombre d`obstacles qui pourraient nous empêcher d`arriver au 29 novembre. Et moi aussi, je voudrais saisir cette opportunité pour essayer de m`inquiéter un peu sur le fonctionnement d`un certain nombre de structures impliquées dans le processus, dans l`identification. Excellence monsieur le Premier ministre, nous sommes des partis politiques et nous sommes représentés dans toutes les structures qui interviennent dans le processus. La Cei, qui est frappée du caractère indépendant et la Cnsi qui, elle, n`est pas frappée du caractère indépendant. Qui, en principe, devrait être en contact avec nous, partis politiques, pour nous rendre compte de tout ce qui se passe, de bon comme mauvais. Et c`est justement pour cette raison que la Cnsi a été mise en place pour garantir la clarté. Parce que s`il n`y avait pas de suspicion et d`insuffisance de confiance, la Cnsi ne serait pas créée à Marcoussis. Et les dix signataires de l`accord de Marcoussis ont bien voulu que la Cei soit créée pour garantir à la population ivoirienne et à tous les partis politiques, cette clarté dans l`opération d`identification. Et nous partis politiques, puisque nous savons que la Cnsi est très proche de nous, et nous sommes en contact et nous suivons plus ou moins le fonctionnement de cette structure. Aujourd`hui où je vous parle, au portail de la Cnsi, il y a des agents superviseurs qui ont été utilisés dans le processus, qui ne sont pas payés et qui sont venus encaisser leur salaire. Alors, autant de désagréments. Alors j`ai bien peur que la Cnsi ne puisse jouer le rôle qui est le sien, celui de garantir la clarté et surtout d`intervenir dans le contentieux. Son avis est prépondérant dans cette affaire. Si la Cnsi ne fait pas son travail, nous ne serons pas en mesure de dire que la liste qui va sortir du processus, est claire. Il faut que la Cnsi joue son rôle et nous rassure en donnant son avis. La Cnsi, je vous assure, n`est pas dans les conditions normales de travail. Elle ne fonctionne presque pas. Il est important, M. le Premier ministre, que vous vous rapprochiez de la Cnsi pour essayer de discuter avec elle, parce qu`il faut prendre toutes les dispositions pour que la date du 29 novembre soit respectée.
Propos recueillis par
Jules Claver Aka
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