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Politique Publié le lundi 16 novembre 2009 | Le Mandat

Processus de sortie de crise - Les dangers qui menacent les élections

La non tenue des élections à la date indiquée a montré toute la mauvaise foi des autorités de ce pays. En effet, tout a été subtilement monté afin qu’il y ait des blocages qui, apparemment, n’incombent aucunement à personne. Quand le responsable de la commission électorale indépendante, M. Mambé, affirme « que les élections seront repoussées un peu », il est le seul à savoir ce que veut dire le mot « un peu ». Il n’y a qu’à voir tout ce qui reste à faire pour être convaincu que cette échéance électorale n’est pas pour demain. La dernière sortie jugée maladroite, par bon nombre d’ivoiriens, de Paul Yao-N’dré, le président du conseil constitutionnel, lorsqu’il a laissé entendre que, « sans désarmement, pas d’élections », augure de lendemains incertains, et pour cause : le désarmement ne peut se faire du jour au lendemain. Et cela crée une réelle inquiétude au sein des couches sociales. Le Cci, le centre de commandement intégré dont l’effectif se résume à l’assemblage des deux armées, les Fds et Fn, et qui a pour mission de sécuriser les élections n’est pas encore opérationnel. Les deux entités militaires n’arrivent pas à accorder leur violon, et cela crée une suspicion entre les deux camps. Il est vrai que M. Mambé est certainement responsable par rapport aux élections qui n’ont pu se tenir. Cela est à mettre sur le compte des obstacles techniques. Il y a aussi et surtout des blocages politiques qu’il ne faut pas occulter, et non des moindres. Le problème des grades n’est pas encore réglé. Le cantonnement des combattants n’est pas encore acquis. Il existe des rumeurs qui font état d’entrée d’armes de guerre par le Burkina-Faso pour le compte des rebelles. La situation socio politique s’en trouve fragilisée. Il faut reconnaitre que cet énième report des élections démontre assez clairement que les décideurs ne font pas beaucoup d’effort pour que le scrutin se tienne. Et cela les arrange. Il appartient aux opposants de leur forcer la main, sinon, c’est parti pour au moins dix ans encore. Messieurs de l’opposition, soyez en rassurés. Le pouvoir s’arrache, vous le savez mieux que quiconque.

Dos
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