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Économie Publié le jeudi 10 décembre 2009 | Le Patriote

Conserverie de thon : non application de la loi - Les employés de Castelli menacés de mise en chômage

« L’enterrement d’un bossu suscite toujours beaucoup de frayeur chez un autre , dans la mesure où il voit comment se fera son inhumation ». Ce proverbe sied bien à la situation qui prévaut dans les sociétés de conserverie de thon dont Pfci et Scodi, depuis le 04 décembre dernier pour non application du régime ‘‘Point Franc’’ par l’Etat. Avec son corollaire de mise en chômage technique de 1500 employés. La société Castelli Côte d’Ivoire située à Treichville, rue des Industries a, à cet effet, organisé hier un point de presse dans ses locaux. En raison aussi des difficultés qu’elle traverse. M. Kouakou Koffi, attaché du Directeur général à Castelli Côte d’Ivoire, a axé son intervention sur la loi n°2005-556 du 02 décembre 2005 instituant le régime d’entreprise franche de transformation des produits halieutiques. En effet, selon l’article 5, les entreprises franches de transformation des produits halieutiques sont exonérées de tout impôt et taxe. Quand l’article 9 stipule que les entreprises bénéficient des tarifs préférentiels sur les facteurs de production tels que l’eau, l’électricité, le téléphone, le carburant et les lubrifiants. Kouakou Koffi révèle qu’en application de cette loi, deux décrets ont été signés par le président Gbagbo. Un décret fixant les modalités d’application de la loi instituant le régime d’entreprise franche de transformation des produits halieutiques. L’article 19 de ce décret dispose que les entreprises franches agréées, bénéficient en application de l’article 9 de la loi, d’un abattement de 50% sur le tarif de base pour les consommations de l’eau et d’électricité, leurs consommations téléphoniques et leurs acquisitions de produits pétroliers. Mais aujourd’hui, cette loi n’est pas appliquée intégralement. « Aussi, si certaines taxes douanières et fiscales ne sont pas supportées aujourd’hui, l’avantage qui constitue l’essence même de ces textes, notamment l’abattement des 50% sur les coûts des facteurs de production, n’est pas appliqué », précise M. Kouakou Koffi. Tout en soutenant Scodi et Pfci, car exerçant la même activité, il a expliqué que Castelli éprouve les mêmes difficultés financières. Ainsi, au titre de la non-application de cette loi, l’Etat doit a à cette société, au 31 décembre 2008, 896 millions de Fcfa ; au 30 novembre 2009, 380 millions de Fcfa ; pour le crédit de TVA, 500 millions de Fcfa. Soit un total cumulé 1,776 milliards de Fcfa. Selon le responsable, tout cela pèse lourdement sur leur trésorerie. Car même si par écrit, l’Etat a reconnu sa dette, les modalités de remboursement de cette dette aux entreprises ne sont pas encore envisagées. Ce qui a contraint du 13 novembre au décembre 2009, l’entreprise à procéder à un chômage technique qui a été écourté à deux semaines. Et cela, grâce à la bienveillance de la maison-mère qui a dû agir ainsi pour maintenir encore l’emploi de 875 travailleurs. Toute chose qui permet à Castelli Côte d’Ivoire de continuer à tourner. L’attaché du Directeur général a tenu souligner que chaque année, l’usine ferme à pareille époque. Ainsi, à partir du 18 décembre 2009 jusqu’au 11 janvier 2010, l’usine sera fermée pour les fêtes de fin d’année et la révision des machines. « Mais ce début d’année 2010 sera celui de tous les dangers. Car si à cette reprise les actionnaires et la maison-mère n’ont pas une bonne visibilité et surtout si cette loi n’est pas intégralement appliquée, nous serons obligés de prendre des mesures qui pourraient aller jusqu’à une mise au chômage technique de longue durée ; tout cela frapperait davantage nos finances et particulièrement la sérénité financière de nos travailleurs », a déploré M. Kouakou Koffi. Pour sa part, Mme Eugénie Attia, Directeur des ressources humaines, a souhaité que l’Etat réagisse rapidement pour éviter que les 875 employés dont 80% de femmes, ne soient à la rue à travers le plan social qui sera malheureusement pris. A en croire Mme Attia, c’est une situation dramatique que les autorités doivent éviter en trouvant une solution heureuse. Pour Paul Crasbercu, Directeur d’usine, la Côte d’Ivoire qui était la plateforme thonière de l’Afrique de l’ouest est en train de perdre sa place surtout qu’il ne reste plus que trois entreprises dans le secteur de la conserverie de thon.

Jean Eric ADINGRA
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