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Politique Publié le vendredi 8 janvier 2010 | Le Patriote

ADO, en visite à Adzopé, Azaguié-gare, Yakassé-Attobrou

“Je préviens que nous n’accepterons pas que les élections soient reportées”
Une visite, pas comme les autres. Au premier jour de sa tournée en pays Akyé, le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara a haussé le ton d’un cran. Réputé pour être fidèle à ses idéaux, le peuple Akyé a accueilli sur ses terres, un candidat à l’élection présidentielle qui tient le langage de la vérité et de la franchise. Au cours des différents meetings qu’il a successivement animés à Azaguié-gare, Yakassé-Mé, Adzopé et Yakassé-Attobrou, l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny a dit ses quatre vérités à la Refondation. Tout d’abord, il a tenu à mettre en garde contre toute velléité de report de la date du scrutin électoral décidée récemment lors du dernier CPC tenu à Ouagadougou : «Je préviens : nous n’accepterons pas que les élections soient reportées.

“Trêve de bavardage”

Chaque jour, nous souffrons. La pauvreté grandit. La démocratie, ce sont les actes. Depuis dix ans, nous sommes là sans élection. Cela suffit désormais », a tranché net, Alassane Ouattara, avant d’inviter la Commission électorale indépendante à assumer ses responsabilités : « La CEI est indépendante. Je demande à tous les candidats de la laisser travailler ». Il révèle par la suite, que « la période du contentieux prend fin samedi (demain, ndlr). Après, nous aurons la liste définitive, la distribution des cartes d’électeurs et Cartes d’identité, puis l’ouverture de la campagne ». ADO, qui a beaucoup insisté sur la nécessité des élections, demande, par ailleurs, que personne ne perturbe ce calendrier. « Soyons prêts, car nous devons aller aux élections en mars 2010. Qu’on arrête de nous dribbler. Malgré tous les gnaman-gnaman (entourloupes) des uns et des autres, tchoco-tchoco (quoi qu’il en soit), nous irons aux élections en mars », a dit Alassane Ouattara devant un public sorti l’accueillir nombreux aussi bien à Azaguié qu’à Adzopé.
Ce jeudi, en pays Akyé, a été l’occasion pour le président du RDR d’asséner des vérités au régime de la Refondation : « Ils ont échoué, il faut qu’ils partent par les élections », a-t-il laissé entendre. Quant à ceux qui, selon ses propos, ont pris la télévision publique en otage, l’ancien gouverneur de la BCEAO les a invités au pragmatisme : « Ils prennent la télévision pour vous faire de la littérature et de l’histoire. On ne veut plus de bavardage. Apprenez à travailler au lieu de donner la télé à des gamins, des chômeurs qui n’ont pas terminé leurs études. Ne nous obligez pas, interpelle-t-il ses adversaires, à descendre dans la poubelle. Qu’on ne nous pousse pas à parler. Je ne veux pas mettre à mal la cohésion sociale ». Alassane Ouattara a surtout dénoncé ceux qui, aujourd’hui, après dix ans de pouvoir semblent s’être enivrés du goût du lucre. « Les palais, indique-t-il, j’en ai visités toute ma vie. Cela ne m’éblouit pas d’être dans un palais. J’en ai connus partout. Que ce soit en Asie, en Amérique, en Europe ou en Afrique ».
Ces mises au point faites, le candidat Alassane Ouattara n’a pas oublié qu’il était avant tout face à ses compatriotes qui attendent d’écouter ses solutions. « Je suis venu vous parler de notre patrimoine commun, la Côte d’Ivoire. Notre pays a reculé. Pendant dix ans, certains n’ont fait que creuser un trou. Ce trou est devenu un fossé. Il nous faut donc reconstruire le pays », a-t-il martelé avant de préciser que la situation de misère que vivent les Ivoiriens est pire que celles d’avant 1990 pour laquelle le Père de l’indépendance lui a « demandé de venir à ses côtés ». Comme il y a vingt ans, le candidat Alassane Ouattara considère être l’homme de la situation. « Moi, je suis prêt », a-t-il affirmé tout en insistant sur ses valeurs de gestionnaire et de rassembleur. « Je sais gérer et je n’ai jamais volé l’argent de qui que ce soit. Quand j’étais Premier ministre, mon gouvernement était composé de ministres propres », fait-il savoir avant de promettre de se mettre à la disposition de tous les Ivoiriens l’argent du cacao, du café, du pétrole et de la douane. Pour « éviter que quelques uns s’en mettent plein les poches ». En demandant le soutien du peuple Akyé pour « sauver la Côte d’Ivoire », l’ancien Premier ministre s’est mis à rêver d’un pays qui s’est relevé pour se mettre au travail au lendemain des élections. La première des actions, a-t-il dit, est la mise en place d’un « gouvernement de large rassemblement composé des meilleurs », qui viendront de partout. Car, pour lui, la situation n’est pas irrémédiable. « La fatalité, dit-il ne doit pas être admise. Découragement n’est pas ivoirien ».

90 milliards pour Adzopé

Pour montrer qu’il y a réellement de l’espoir, Alassane Ouattara a déballé devant les populations Akyé, venues l’écouter au stade municipal d’Adzopé, son programme d’investissemnts pour le département. Ce sont 90 milliards de FCFA qu’il a prévus pour Adzopé. Cet investissement, précise-t-il, est le travail d’un comité d’experts qui a parcouru la Côte d’Ivoire et évalué les besoins de développement qui se retrouvent aussi bien dans l’agriculture, le travail que dans l’amélioration des infrastructures, comme pour les routes ou un financement de 33 milliards est prévu pour bitumer principalement l’axe Adzopé-Yakassé Attobrou. Dans les cinq prochaines années, ADO a promis de rénover 250 classes primaires et construire 50 écoles. « Je n’aime pas bavarder. J’aime faire les choses pour créer l’emploi. Donnez-moi l’opportunité de régler les problèmes économiques de notre pays », a assuré ADO, rappelant avec fierté, que c’est lui qui a doté le département d’Adzopé de quatre écoles primaires pendant le temps qu’il a passé à la Primature. Toutefois, son ambitieux programme ne saurait s’appliquer sans le retour de la cohésion sociale, mise à mal par « la politique de haine ». Ainsi, le candidat a demandé au peuple Akyé de « tourner le dos à ceux qui tiennent le langage de la division. Faites en sorte, lui a-t-il préconisé, que la campagne qui va s’ouvrir, soit l’occasion pour les uns et les autres de dire aux populations ce qu’ils comptent faire pour elles et comment ils comptent le faire. Moi, j’ai des solutions », a indiqué ADO, présentant son programme comme « un travail de fourmis ». Il conclut : « ce que je vous dis, je le ferai. Je veux la paix pour mon pays, voici pourquoi, j’ai un langage de tolérance. Soyons tous ensemble et préparons-nous à bâtir la Côte d’Ivoire nouvelle. J’ai tout pardonné, je demande à chacun d’en faire autant. Tournons-nous vers l’avenir ». Le message du candidat Ouattara a été chaleureusement accueilli par les populations. Les chefs de terre et chefs traditionnels Akyé, se sont déplacés nombreux pour apporter leur soutien à l’ancien Premier ministre d’Houphouët-Boigny. Très peu prolixes, ils ont cependant réclamé, publiquement, « que le Seigneur terrasse » tous ceux qui se mettront en travers du chemin d’Alassane Ouattara vers le palais. C’est tout dire.

Charles Sanga, Envoyé spécial
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