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Politique Publié le vendredi 8 janvier 2010 | Notre Voie

Sokouri Bohui aux DDC : “Traquez les fraudeurs”

Dans le cadre de ses causeries du vendredi, le député Martin Sokouri Bohui, directeur national adjoint du candidat Laurent Gbagbo chargé des opérations électorales et des DDC, demande à ceux-ci de traquer les fraudeurs qui se sont fait indûment inscrire sur la liste électorale.

Notre Voie : S’adressant mercredi dernier, au corps diplomatique à l’occasion de la présentation des vœux du nouvel an au chef de l’Etat, le président Gbagbo a dit qu’il faut faire en sorte que les Ivoiriens qui se sont fait enrôler et qui ne sont pas sur la liste l’intègrent ne serait-ce que pour avoir la carte nationale d’identité, et que les étrangers qui y sont indûment inscrits en soient retirés. En d’autres termes, le chef de l’Etat dit qu’aucun Ivoirien ne doit se sentir exclu. Quelle réaction pour La Majorité présidentielle?
Martin Sokouri Bohui : La Majorité présidentielle a de tout temps voulu que ces élections soient transparentes pour qu’elles ne nous conduisent pas à une autre guerre. Donc l’objectif du contentieux c’est de faire entrer les Ivoiriens sur la liste et d’en extraire les fraudeurs. C’est ce combat que nous menons depuis toujours. Et nous le menerons jusqu’à ce que nous ayons une liste électorale propre. Tous les étrangers qui ont pris des noms ivoiriens pour se faire inscrire indûment doivent être retirés de la liste. C’est le lieu de demander à tous les étrangers qui se sont fait indûment inscrire de venir renoncer à leur inscription eux-mêmes pendant qu’il est encore temps. Car ceux qui seront épinglés, et ils le seront de toutes les façons avant ou après la confection de la liste définitive seront sévèrement sanctionnés. Et nous mettrons tout en œuvre pour qu’il en soit ainsi. Le président de la République, dont la mission essentielle est la défense des intérêts des Ivoiriens, vient si heureusement clarifier le débat sur cette question. Nous nous en réjouissons. N.V. : Le retrait d’un pétitionnaire soupçonné d’être étranger est du ressort de la Justice. Est-ce que vous avez les moyens de votre politique, parce que, partout où il y a des cas de fraude, le RDR envoie des avocats pour les défendre ? M.S.B. : J’ai toujours dit que le RDR a été créé pour la défense des intérêts des étrangers et non les intérêts des Ivoiriens. Eux-mêmes ont affirmé que leur candidat est celui de la communauté internationale, donc le candidat des étrangers. J’ai aussi déjà dit que c’est un parti de fraudeurs. Il ne faut donc pas s’étonner que ce parti défende les fraudeurs. Mais, dans le processus actuel du contentieux, il s’agit de l’avenir de la Côte d’Ivoire. Non seulement nous allons voter, mais nous allons distribuer la carte nationale d’identité à tous ceux qui seront sur la liste électorale. Si le RDR n’a aucun argument pour convaincre les Ivoiriens à adhérer à sa cause, qu’ils laissent tranquille les étrangers et ne les oppose pas aux Ivoiriens. La Côte d’Ivoire est un pays d’hospitalité où les étrangers ont leur place et où tout étranger qui veut devenir Ivoirien peut en faire la demande et le devenir sans beaucoup de difficultés. Nous avons le devoir de mener ce combat parce qu’il s’agit de l’avenir de notre pays. C’est une question de souveraineté. Et tout Ivoirien doit se sentir concerné par ce combat. Nous devons ensemble gagner ce noble combat contre le RDR qui n’a pour seule stratégie de conquête de pouvoir que la fraude et la violence. Sinon comment comprendre qu’un parti sérieux puisse défendre des non-nationaux qui veulent devenir Ivoiriens par la fraude ? Etre président d’un pays, c’est, d’abord et avant tout, défendre la souveraineté de ce pays. Comment comprendre alors qu’un homme qui ambitionne de gouverner la Côte d’Ivoire puisse brader la souveraineté de ce pays ? Seul Alassane Ouattara, qui n’a connu la Côte d’Ivoire qu’à 46 ans grâce au président Houphouet, peut réaliser une telle prouesse. N.V. : Quelles sont concrètement les mesures que LMP prend pour lutter contre les fraudeurs? M.S.B. : Souffrez que je ne dévoile pas ici toute notre stratégie. Mais je voudrais profiter de cette occasion pour rappeler à nos DDC et à l’ensemble de nos partisans qu’un comité juridique de veille est mis à leur disposition pour les cas de fraude. Ils ne doivent donc pas avoir peur de dénoncer les fraudeurs. En cas de menace, il leur suffit de saisir ce comité de juristes qui agira à leur place. J’insiste pour dire que les DDC doivent tout mettre en œuvre, chacun dans sa zone d’influence, pour épingler tous les fraudeurs. Qu’ils soient sur la liste provisoire ou sur la liste des cas litigieux. Ils doivent les traquer. Ils doivent également et surtout tout mettre en œuvre pour que les Ivoiriens qui en ont droit et qui ne sont pas sur la liste l’intègrent. C’est un impératif pour nous. Car ,comme nous l’avons toujours dit l’élection se joue maintenant. N.V. : En réaction aux éclairages que vous apportez sur la situation d’Alassane Ouattara, le RDR, son parti, continue de donner dans la diversion et la violence... M.S.B. : Comme nous l’avons dit la dernière fois, nous faisons la campagne électorale. Et donc le camp présidentiel étale les faiblesses des adversaires de son candidat. Je me réjouis donc que le RDR et ses journaux commencent à comprendre cela. Mais, au lieu de donner des réponses aux questions pertinentes qui sont posées, le RDR descend dans la boue et s’adonne à la violence verbale. S’il trouve son compte dans la boue, ça, c’est son affaire. Mais je voudrais faire remarquer que le RDR a déjà envoyé la guerre dans ce pays. Et nous savons tous que la guerre est le summum de la violence. Le RDR a envoyé la guerre pour que son leader soit candidat. Maintenant qu’il est candidat, nous invitons les militants du RDR sur le terrain des élections qui est, nous, notre terrain. Parce que, comme l’a encore rappelé le président de la République mercredi dernier, l’avenir de l’Afrique ne se trouve pas dans la violence et les coups d’Etat. Et, sur le terrain des élections, la seule guerre qui vaille, c’est celle des arguments. Et en l’espèce, nous attendons des militants et de la direction du RDR qu’ils apportent des réponses précises à des questions précises que nous soulevons sur leur candidat. N.V. : Quelles sont ces questions que vous estimez si importantes au point d’en attendre des réponses précises de la part du RDR ? M.S.B. : Un candidat à une élection présidentielle doit être un exemple de probité. Quand Alassane Ouattara est arrivé en Côte d’Ivoire, il a brandi une carte nationale d’identité sur laquelle le nom de sa mère était Nabintou Ouattara de Sindou (Burkina Faso). Alors que cette carte n’était pas périmée, il fait une autre sur laquelle sa mère devient Nabintou Cissé d’Odienné (Côte d’Ivoire). Ainsi donc, nous nous retrouvons avec une personne, qui a deux mères de nationalités différentes. C’est sûrement l’une des raisons qui a fondé l’arrêt de la Cour suprême qui a rejeté sa candidature en 2000 pour doute sur la nationalité. Aujourd’hui, sachant qu’il n’a plus de problème d’éligibilité grâce à l’article 48 de la constitution, sa mère redevient Nabintou Ouattara, qui est sûrement sa vraie mère. Qu’est-ce qu’est donc devenue Nabintou Cissé qui était sa mère en 2000 ? Par ailleurs, le leader du RDR, qui s’appelait Alassane Dramane Ouattara et que ses partisans appellent si affectueusement ADO, ne s’appelle plus que Alassane Ouattara. On ne l’appellera donc plus ADO, mais AO. Où est donc passé le prénom Dramane? Pourquoi s’en est-il débarrassé ? Est-ce parce que Dramane sonne étranger ? Tout le monde sait que le père d’Alassane Ouattara s’appelle Dramane Ouattara. Mais, à Dimbokro où il a résidé, on l’appelait Mossi Dramane, allusion faite à ses origines burkinabé. Est-ce donc pour ne plus qu’on associe son nom à celui de son père Mossi Dramane qu’il s’est débarrassé de Dramane ? Hier, il a renié sa mère, et aujourd’hui, il renie son père. Quel est donc cet homme qui renie ses géniteurs parce qu’il veut être président d’un pays qui n’est pas le sien et où il est candidat du fait de la guerre? Voilà autant de questions pertinentes qui ont besoin des réponses précises de la part de la direction du RDR pour éclairer les Ivoiriens sur les origines et la moralité de celui qui veut les gouverner. Je voudrais faire remarquer qu’il y a des Dramane en Côte d’Ivoire à qui l’idée ne viendrait jamais de s’en débarrasser quelles qu’en soient les raisons parce qu’ils n’ont aucun complexe. C’est le cas, entre autres de l’Inspecteur général d’Etat Sangaré Abou Drahamane et du ministre Koné Dramane. C’est dire que le prénom Dramane ne devrait pas poser problème parce qu’il y a en Côte d’Ivoire des Dramane. Le paradoxe, c’est qu’en même temps qu’il défend les intérêts des étrangers en Côte d’Ivoire au détriment de ceux des Ivoiriens, Ouattara entre dans tous ses états quand on lui rappelle ses origines étrangères. A Tiémé où il était dernièrement en tournée de campagne, parlant d’Alassane Ouattara, le maire a dit aux notables : «Demandez les nouvelles à l’étranger». Cela a suffi pour que le président du RDR entre dans tous ses états. «Je ne suis pas étranger. Je suis chez moi», s’est-il empressé de dire. Mais, diantre, ici chez nous, en Côte d’Ivoire, quand tu pars de ton village à un village voisin, même très proche, on dit : «Demandez les nouvelles à l’étranger». Cela n’a aucune connotation de rejet. Alors, pourquoi Ouattara est si réfractaire à ce mot ? Y a quoi même ? Que se reproche-t-il ? N.V. : Au regard de tout ce que vous avancez, pensez-vous sincèrement qu’Alassane Ouattara arrivera un jour à se faire accepter par les Ivoiriens ? M.S.B. : Tout le monde sait qu’Alassane Ouattara est d’origine burkinabé. Mais il refuse de reconnaître ce qui est pourtant une évidence. Le jour où il aura renoncé à sa propension à vouloir effacer ce passé pourtant très récent, les Ivoiriens le prendront au sérieux. C’est la première chose. Tout le monde sait également que c’est Ouattara qui a envoyé la guerre ici en Côte d’Ivoire pour être candidat à l’élection présidentielle en contournant la loi. Là aussi, le jour où il aura le courage de reconnaître la paternité de cette guerre et qu’il aura présenté des excuses publiques, alors les Ivoiriens le prendront au sérieux. Tout le monde sait enfin que c’est le même Ouattara qui a initié le coup d’Etat de 1999 contre le PDCI. Tant qu’il ne l’aura pas reconnu et renoncé publiquement aux coups d’Etat comme moyen de conquête du pouvoir d’Etat, les Ivoiriens ne le prendront pas au sérieux. C’est pour toutes ces raisons que les Ivoiriens, malgré leur bonne volonté, n’arrivent pas à accepter Ouattara comme un des leurs. Et, tant qu’il en sera ainsi, il restera un problème pour le RDR si tant est que ce parti veut arriver un jour au pouvoir. Il est donc clair qu’avec Alassane Ouattara comme candidat, le RDR n’a aucune chance de gagner les présidentielles. Il sera sévèrement sanctionné par les Ivoiriens. Car il n’a pas fait comme Guédé Titikou dont nous rappelons ici l’histoire qui s’est déroulée en pays bhété, dans la région de Guibéroua. Au temps de l’esclavage, un convoi d’esclaves qui passait par Guibéroua en partence vers Sassandra s’arrête dans l’actuel village de Gbassi, dans la sous-préfecture de Guibéroua. Dans ce convoie il y avait un esclave d’origine gouro. Cet esclave, par sa beauté attira sur lui l’attention du chef du village. Ce chef qui ne pouvait admettre qu’on aille vendre un aussi bel homme, retarda le convoi en vue de l’y extraire. Ce qu’il fit en le remplaçant par son propre fils. Il l’installa, l’adopta comme son fils et lui donna le nom de Guédé Titikou. Le chef du village lui-même s’appelait Guédé Gnokibheu. On avait dit au chef Gnokibheu que le bel homme gouro avait été vendu parce qu’il était sorcier dans son village. Mais la vision du beau chez le Bhété et donc du chef fut plus forte que le fait qu’on le traite de sorcier. Quelques jours après, le prétendu sorcier se révéla être un thérapeute extraordinaire réalisant des guérisons miraculeuses dans le village de Gbassi. Notamment la guérison des fractures. Dans le village de Gbassi, le présumé sorcier Guédé Titikou devint un bienfaiteur dont la bonté du coeur vint compléter la beauté physique. Sur cette base, son père adoptif, le chef Guédé Gnokibheu, lui dotaune femme avec qui il eût des enfants. On lui réserva, des années plus tard, une récompense suprême. Parce qu’à la mort du chef Guédé Gnokibheu, un consensus se fit pour remplacer le chef par son fils adoptif Guédé Titikou. Ainsi, Guédé Titikou, le Gouro, l’esclave, le sorcier devint chef au pays bhété pour avoir rendu de grands services à son village d’adoption. Peu avant sa mort, Guédé Titikou, reconnaissant, réunit les membres du lignage et leur transmit son savoir de guérison des fractures. Ce savoir est devenu aujourd’hui héréditaire pour tout ressortissant de Gbassi. Un étranger peut donc devenir chef dans son village ou pays d’adoption, mais à la condition qu’il ait rendu d’énormes services à celui-ci. Mais qu’a fait notre «Guédé Titikou» venu du Burkina ? Il nous a envoyé la guerre qui a fait tant de mal aux Ivoiriens. Des Ivoiriens ont été massacrés. Des femmes ont été violées. Des gendarmes ont été froidement abattus et jetés dans une fosse commune. Il y a eu des déplacés de guerre. Des Ivoiriens ont perdu tous leurs biens acquis de dur labeur, etc. Notre «Guédé Titikou» venu du Burkina est tout le contraire de Guédé Titikou de Gbassi. C’est pourquoi les Ivoiriens ne permettront jamais qu’il soit leur chef.

Interview réalisée par Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
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