Alassane Ouattara après sa rencontre avec le président Bédié, hier: “Nous demandons que la sécurité de Mambé soit assurée”

Le président du Rdr et candidat de ce parti à l`élection présidentielle prochaine en Côte d`Ivoire et son épouse Mme Dominique Ouattara ont rendu hier en fin de journée, une visite de courtoisie au couple Bédié. L`ambiance était aux retrouvailles fraternelles et amicales à la résidence privée du président du Pdci-Rda à Cocody les ambassades. Durant une heure (18h15-19h15mn), les deux couples se sont retrouvés pour échanger. A la fin de la rencontre, le président Ouattara a situé le cadre de la rencontre à la presse et levé un coin du voile sur les sujets débattus.
Monsieur le président, vous venez de rencontrer votre aîné le président Henri Konan Bédié. Que peut-on retenir de cet échange ?

Je suis venu avec madame Ouattara présenter nos vœux de bonne et heureuse année à monsieur le président et à madame Bédié. Vous savez, c`est une nouvelle année, nous sommes venus voir nos aînés pour leur faire tous nos compliments et souhaiter surtout que ce soit une année de bonheur, de santé, de prospérité, une année de paix pour le pays, mais également une année d`élection. C`est très important. Comme toujours, le président et madame Bédié nous ont reçus chaleureusement, fraternellement. Nous sommes très heureux des entretiens que nous avons eus ensemble.

Avez-vous évoqué la situation à la Cei où le chef de l`Etat accuse le président Mambé de fraude ?

Bien entendu ! Evidemment, si je viens voir le président Bédié à l`occasion des entretiens, nous avons parlé de la Commission électorale indépendante. Le président Bédié et moi-même avons demandé au directoire du Rhdp de tenir une réunion aujourd`hui (Ndlr hier). Ce que le directoire a fait. Je pense que vous avez eu la déclaration de Djédjé Mady à cet effet. Bien entendu, nous apportons notre plein soutien au président de la Cei, Robert Beugré Mambé. Et surtout, nous demandons que sa sécurité soit garantie. Parce que ce sont des menaces que nous avons aperçues. Nous estimons qu`il est tout à fait détestable de voir des gens accuser sans preuve le président de la Cei qui fait un excellent travail. Nous l`encourageons à poursuivre et à garder son indépendance. Nous n`avons jamais convoqué le président de la Cei. Il lui est venu des fois de son plein gré, de faire le tour quelquefois de tous les responsables pour nous faire le point de la situation. Mais nous ne l`avons jamais convoqué comme le fait le chef de l`Etat. Nous souhaitons qu`il arrête de le convoquer pour qu`il puisse faire son travail en toute indépendance, en toute sérénité et que sa sécurité physique soit garantie. Parce que nous voulons avoir ces élections dans les semaines qui viennent, fin février début mars comme l`a décidé le cadre permanant de concertation.

Monsieur le président, jusqu`où pourrait aller le Rhdp si le chef de l`Etat persiste dans ces accusations contre le président de la Cei?

On ne peut pas accuser sans preuve. Nous attendons que le chef de l`Etat apporte des preuves. Ce qui n`a pas été le cas puisqu`aucun nom nouveau n`a été ajouté à la liste de 5300 000 personnes qui a été validée et qui a été approuvée par nous tous au Cpc. Et qui a été considérée par le représentant spécial de l`Onu comme étant un échantillon équilibré. Par conséquent, nous n`avons pas de commentaire à faire sur cela. Nous pensons qu`il faut qu`il se ressaisisse et qu`on laisse la Cei faire son travail ; qu`on aille aux élections. Et les Ivoiriens décident en toute liberté et en toute transparence. Nous ne voulons pas d`élections truquées il est clair, puisque l`alliance Rhdp est sûre et certaine de gagner ces élections. Nous sommes tous quand même dans ce pays, nous connaissons comment les choses sont, quels sont les poids des partis politiques. Les candidats sont soutenus essentiellement par les partis politiques. Nous, nous sommes confiants au niveau du Rhdp que nous gagnerons ces élections. Nous souhaitons qu`elles aient lieu pour que nous puissions mettre la Côte d`Ivoire au travail et sortir les Ivoiriens de cette souffrance.

Propos recueillis par Paul Koffi