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Économie Publié le lundi 8 mars 2010 | Le Journal De L’Economie

Cocody contre Marcory: Un duel de haut standing

Cocody et Marcory sont deux communes dites de haut standing du District d’Abidjan. Plusieurs traits les distinguent

cependant : Cadre de vie, coût de la vie, services de base à la population, infrastructures
et sécurité.

C’est en 1980, à la faveur de la loi n° 80-1180 du 17 Octobre 1980 portant division de la ville d’Abidjan que les deux communes ont été crées. Marcory et Cocody sont situées respectivement dans la partie sud et nord du District d’Abidjan. Cocody a une superficie de 90 km2 et comprend 21 quartiers et 4 villages. Sa population, estimée à 251 741 habitants selon le recensement RGPH de 1998, pourrait avoir plus que doublée avec le déplacement massif des populations vers le sud du fait de la guerre. Pour une superficie de 12,5 km2, Marcory comprend 12 quartiers et 3 villages avec une population de 178 000 personnes selon le même recensement. La population actuelle serait de 350 000 habitants selon les autorités municipales. On y compte 48% de nationaux et 30% de ressortissants de l’Afrique de l’ouest. Dont à Anoumabo, où il y a plus de 80% d’étrangers. Marcory est la commune de prédilection des européens installés en Côte d’Ivoire. Cocody n’est pas aussi cosmopolite que Marcory même si on y trouve également des européens et autres africains, en général, des institutionnels (ambassadeurs, représentant d’institution etc.). Marcory porte le nom d’un ressortissant français qui a développé dans l’actuel quartier résidentiel un comptoir commercial à l’époque de la présence française. Quand la commune de Cocody tirerait sa dénomination de la déformation linguistique «cocoli » qui serait le nom du génie protecteur des Tchamans, premiers occupants de cette cité. Cocody est dirigé par Jean-Baptiste Gomont Diagou et Marcory par Akanda Assi Marcellin, tout deux élus en mars 2001. Le budget de Cocody s’élève à 5 900 000 000 pour l’exercice 2009 contre près de 6 milliards pour Marcory.


Cadre de vie et entretien de la commune

Le calme est l’un des atouts de Cocody. On y rencontre le siège de plusieurs organisations internationales telles que la banque mondiale ainsi que les chancelleries. Marcory, elle, attire plus les grands entrepreneurs privés expatriés (libanais, français, allemands, etc.) que les institutionnels. Sa proximité avec l’aéroport est un plus par rapport à Cocody. Aussi, il n y a pas que le luxe dans ces deux communes. Les bidonvilles et quartiers précaires regardent en face les quartiers cossus à Cocody. Gobelet, Danga et Washington sont les plus célèbres. A Marcory aussi, les quartiers ou des habitations précaires représentés par les villages d’Anoumabo et d’Alliodan (communement appelé Sans fil) cohabitent avec les belles villas.
Côté entretien et protection de l’environnement, à Cocody, on se soucie moins de l’insalubrité ou de la pollution qu’à Marcor, commune où les autorités municipales déplorent le manque de contribution de la population dans la gestion des ordures ménagères. Près de 800 millions y sont investis dans le ramassage des ordures ménagères dans les trois centres de groupages que compte la municipalité. Ce qui n’empêche pas les amoncellements d’ordures dans les centres de groupage. L’évacuation des eaux usées, la pollution de l’air et de l’eau ainsi que de la pollution sonore, sont de gros problèmes pour Marcory.


Le Coût de la vie

Côté déplacement, Marcory présente aussi bien le bus, le Woro Woro et le taxi, même si pour la circulation à l’intérieur de la commune, les possibilités avec le bus et le woro woro sont réduites. C’est le cas des quartiers comme Adaimain, Résidentiel, Biétry et zone 4 et 3. A Cocody, les possibilités sont diversifiées et les prix abordables : bus, gbakas, woro woro et taxi. Ces véhicules, desservent tous les quartiers de la commune.
Les deux communes se rejoignent au niveau du panier de la ménagère, au coût relativement élevé par rapport aux autres communes. Si bien que, malgré la présence de marchés de vivriers dans ces deux communes, les ménagères (surtout celles de Cocody) vont s’approvisionner dans les marchés d’Adjamé ou d’Abobo.

Pour le logement, on note que les loyers sont élevés dans ces deux communes. A Marcory surtout, où il n’y a presque plus de terrains pour construire de nouveaux appartements. Les studios se louent au-delà de 60 000 F Cfa, quand une maison de deux pièces peut coûter jusqu’à 100 000 f. par mois. Cocody, par contre propose des maisons pour toutes les bourses. Même si ce qui domine, c’est la construction de résidences personnelles, belles demeures pour individus fortunés. Les studios aussi se négocient à partir de 60 000 F le loyer, mais avec un avantage. Celui de présenter plus de commodités qu’à Marcory. Il en est de même pour les autres types d’habitation dont les loyers vont de 100 000 à des millions selon la taille.


L’éducation et la santé

Par rapport à Marcory, Cocody est un grand centre éducatif avec une pléiade d’établissements préscolaires, primaires, secondaires et supérieurs. En 2000, on dénombrait 93 infrastructures éducatives dont 26 préscolaires, 29 primaires, 11 lycées et collèges et 16 grandes écoles et universités. Contrairement à Marcory, il y a une forte présence d’étudiants dans la commune de Cocody en raison du Campus et des résidences universitaires. Si l’on s’en tient au recensement de 1998, on note que la population estudiantine représenterait les 1/3 de la population totale de la commune de Cocody c’est-à-dire environ 70 000 personnes. La commune de Marcory ne comporte aucune université ni aucune résidence universitaire mais plusieurs grandes écoles de renom telles qu’ECG, Cours Loko, EUROF etc. Un seul lycée municipal mais une vingtaine d’établissements secondaires privés. Au niveau des services de santé, Cocody a l’avantage d’abriter le Centre Hospitalier Universitaire (CHU), la PISAM et 49 pharmacies contre 21 à Marcory. Dans cette dernière, il y a trois établissements sanitaires publiques à savoir l’Hôpital général de Marcory, la formation sanitaire urbaine Henriette konan Bédié et la formation sanitaire d’Alliodan. La mairie recrute à ses propres frais des infirmiers et les installe dans ces établissements.

Les infrastructures économiques, sportives et culturelles

Marcory est loin devant Cocody pour ce qui concerne l’implantation d’entreprises. De grosses entreprises telles que Nestlé (dont le siège social est à Cocody), Saco, Aventys, Chimtec, Sipmag, Chronopost etc. ont leurs activités à Marcory, avec une forte concentration en zone 4 et 3, Biétry et Adaimain. Cocody, par contre ne dispose d’aucune usine de traitement ou de transformation. En dehors de cela, les deux communes ont presque le même réseau économiques : établissements financiers, compagnies cellulaires, grandes surfaces (sococé pour Cocody et Cap sud et Orca Déco pour Marcory), maisons d’assurances, etc. En revanche Cocody est un grand centre hôtelier avec l’hôtel Ivoire et l’hôtel du golf ainsi que des résidences de renom (koriet, Bertille, Manhattan suites etc.). Côté restauration Cocody, et Marcory se tiennent. Au niveau du divertissement la particularité de Marcory en dehors des bars, boites de nuits et autres, c’est « les milles maquis ».

Pour la pratique du sport, Marcory possède entre autre le Stade Champroux, l’institut INJS de renommé international et l’espace Karting. Cependant Cocody n’est pas en reste. Les aires de jeux sont nombreux dans les quartiers sans oublier des aires de sport que sont l’Ivoire golf club et le complexe sportif du campus de Cocody, lieu où se déroule des rencontres nationales de football, basket, handball, natation et biens d’autres.

Au niveau de la culture, Marcory se vante d’être le précurseur de plusieurs courants qui ont animé le monde culturel ivoirien à la fois dans la musique, la mode, etc. Magic Systèm dans la musique, Etienne marcel et Jean kablan dans la mode. Cocody répond avec des artistes tels qu’Alpha Blondy, John Yalley ou Gadji celi. A Cocody, on trouve également le siège des deux chaines de télevisions ivoiriennes ainsi que le siège de plusieurs radios. Dans ce domaine, Marcory se contente d’une seule radio. Au niveau des manifestations culturelles, on a le Festimar à Marcory contre rien à Cocody. Marcory abrite aussi un centre artisanal à savoir le CAVA (centre artisanal de la ville d’Abidjan) quant Cocody se contente de son marché d’œuvres artisanales au sein de l’ex-marché de Cocody. Toutefois, les centres culturels espagnols, américains, l’Institut Goethe, les cinémas (Ivoire, Fontaines) sont à Cocody contre Primavera à Marcory il n’ya plus de cinéma.


La politique sécuritaire

La politique sécuritaire à Marcory consiste selon les autorités municipales à faire reculer l’obscurité par l’électrification des quartiers et le rapprochement de la police de la population. Ainsi des quartiers dont Aliodan, repère de bandits, ont été électrifiés entre 2006 et 2007. De même un commissariat est en construction au quartier résidentiel, ce qui va porter à 4 le nombre de commissariats dans cette commune après le 31ème, le 26ème et le 9ème. En dehors de cela, la mairie s’est inspiré de l’expérience du PASU (politique d’appui à la sécurité urbaine) du PNUD pour créer le BASU (bureau d’appui à la sécurité urbaine) avec pour rôle l’identification des problèmes de la population en vu d’apporter des solutions et la détermination de zones criminogènes pour renforcer la chasse aux criminels. A Cocody, on met l’accent sur une politique d’appui à la police mobile par l’assistance logistique. On y dénombre 4 commissariats dont un en construction à la Riviera Sideci. La question de la prostitution est préoccupante dans les deux communes. A Marcory, les prostituées et les travesties se disputent les territoires de zone 3 et zone 4. Sans oublier cet espace de prostitution et de proxénétisme appelé « au 1200 », non loin du grand marché de Marcory. A Cocody, avec la fermeture de l’Hotel Ivoire, les prostituées se sont déportées dans les quartiers (Derrière sococé, Aghiens, Rue des Jardins etc.). De même dans les deux communes les lieux de striptease sont développés.

Par Marius Nouza
Marius.nouza@jde-ci.com
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