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Politique Publié le mardi 18 mai 2010 | La Tribune de l’Economie

Gouvernance : Les 12 priorités du gouvernement SORO II

© La Tribune de l’Economie Par DR
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Photo d`archives. Le premier ministre Guillaume Kigbafory Soro
Le Conseil des Ministres du 30 avril dernier a dégagé 12 axes stratégiques de gestion des affaires publiques qui seront la priorité du gouvernement durant les mois d’avril à juin 2010. Et cela, au titre du Premier ministre, et entériné par le conseil des ministres pour qui ces différentes actions font ressortir et prennent en compte la préoccupation essentielle des ivoiriens. Les 12 priorités de l’action gouvernementale sont les suivantes :

1. Assurer l’approvisionnement régulier des industries et des ménages en électricité et en eau,

2. Améliorer la sécurité des personnes et des biens au quotidien,

3. Lutter contre la pénurie et le renchérissement des prix des denrées de première nécessité,

4. Améliorer l’environnement et la qualité de vie des populations, avec un accent prioritaire sur la lutte contre l’insalubrité,

5. Intensifier la lutte contre la corruption et le racket,

6. Faciliter l’accès aux services sociaux de base et aux infrastructures,

7. Réformer les filières de production agricole,

8. Améliorer l’environnement des affaires et prendre en charge les préoccupations urgentes du secteur privé,

9. Assainir l’environnement judiciaire et promouvoir les droits humains,

10. Améliorer la gouvernance dans les administrations publiques, les établissements publics et les sociétés parapubliques,

11. Accentuer la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence,

12. Assurer la maîtrise des effectifs et de la masse salariale dans la fonction publique, ainsi que des charges de fonctionnement de l’Etat.



Ces projets sont-ils réalisables ?

Une question ressort de cette décision prise par le conseil des ministres du 30 avril 2010 : celle de savoir si le gouvernement pourra respecter ce programme qu’il s’est assigné.

Cette question nous inspire donc une analyse qui s’articule sur les projets réalisables, et ceux qui relèvent de véritables sacrifices. En effet un aspect comme l’approvisionnement des industries et des ménages en eau est louable et voit déjà des actions concrètes du gouvernement avec les efforts qui sont en train d’être entrepris pour que la denrée vitale ne manque pas dans les ménages et les entreprises qui ne l’oublions pas paient déjà un lourd tribut à cause du délestage.

Il y a ensuite certains points qui peuvent, avec des appuis considérables, être réalisés. Ce sont l’amélioration de l’environnement et la qualité de vie, l’accès aux services sociaux de base et aux infrastructures, l’amélioration de l’environnement des affaires et le dialogue avec le secteur privé.

Toutefois il y a des travaux qui ressemblent à des chantiers titanesques à première vue pour les autorités ivoiriennes. C’est tout d’abord le point de la lutte contre la pénurie et le renchérissement des prix des denrées de première nécessité qui jusqu’à maintenant constitue une véritable difficulté pour le gouvernement. Puisqu’après les manifestations organisées contre la vie chère à travers le pays, le gouvernement avait promis monts et merveilles à travers le comité interministériel de lutte contre la vie chère. Aujourd’hui encore les prix continuent de grimper et rien ne semble être fait pour résoudre ce problème, le prix du carburant et le racket servant d’argument à cette inflation.

A côté de ce premier point figure la lutte contre le racket et la corruption qui malgré les efforts des autorités demeure un souci et ne cesse de plomber les affaires. L’état y perd environ 150 milliards de fcfa par an. Après moult tentatives, à travers des campagnes de sensibilisation et même des mesures de répressions, le racket et la corruption continuent, et les efforts incessants pour les éradiquer semblent réduits à néant, tant les mentalités et les habitudes sont têtues et prennent le dessus.

Plus loin, le secteur café cacao après sa libéralisation, continue de créer des soucis aux autorités en charge du secteur. A tel point que gouvernement, technocrates et bailleurs de fonds en viennent à regretter l’ancien système de stabilisation des prix. Et la prochaine réforme internationale sur le cacao risque de mettre les paysans ivoiriens encore plus en position de faiblesse face aux multinationales.

Pour finir, il est indiqué en 12ème point d’ «assurer la maîtrise des effectifs et de la masse salariale dans la fonction publique, ainsi que des charges de fonctionnement de l’Etat». A ce niveau il y a le problème des fonctionnaires fictifs qui ne sera pas facile à régler. De nombreuses tentatives de recensements n’ont pas abouti. Aussi, une masse salariale qui augmente au fur et à mesure des projets (DDR, recrutement enseignants bénévoles…) et en fonction des accords successifs, n’est pas facile à canaliser.

Il sera par ailleurs très difficile d’arriver à la réduction du train de vie de l’Etat, car bien de tentatives entamées par le passé ont échoué. Pour exemple la réduction du train de vie du gouvernement suite aux manifestations contre la vie chère, semble oubliée, alors que les mêmes causes qui avaient provoquées cette mesure (cherté de la vie) demeurent.

Somme toute, ces 12 travaux d’Hercule constituent des axes majeurs de l’action gouvernementale pour les prochains mois. S’il veut atteindre des résultats probants, le gouvernement devra s’imposer une rigueur de fer.

Wenceslas Assohou
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