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Société Publié le mercredi 16 juin 2010 | Nord-Sud

Sam Etiassé Jean-Baptiste (coordonnateur du plan Orsec) : “Voici comment les déguerpis seront payés”

© Nord-Sud Par Prisca
Menaces d`inondations et de glissements de terrain - Le Préfet Sam Etiassé et le général Kili Fiacre expliquent l`opération Orsec aux populations
Mercredi 16 juin 2010. Abidjan. Le coordonnateur national du plan Orsec, le préfet de la région des Lagunes, Sam Etiassé (photo) et le directeur général de l’Office national de la protection civile, le contrôleur général, Fiacre Kili Fagnidi, sensibilisant les populations des zones à risque d’Attécoubé et Yopougon sur les effets des pluies diluviennes qui s`abattent sur Abidjan
Le préfet de la Région des Lagunes, coordonnateur du plan Organisation des secours (Orsec), Sam Etiassé, annonce le début du déguerpissement des populations des zones à risque. Selon lui, il y a d’abord une phase de sensibilisation qui débute aujourd’hui.

On constate un arrêt du déguerpissement des sites à risque. Pourquoi?
Nous avons commencé le déguerpissement de certains sites où nous devons construire des ouvrages d’assainissement. Il y a Adjamé, le site appelé Garden center que nous avons déguerpi. Cette zone sera utilisée pour construire des ouvrages qui vont assainir toute la commune. Le déguerpissement s’est prolongé au niveau d’Abobo-4 étages. Mais, dans cette commune, il faut un véritable plan Marshall spécial. Parce que tout est à assainir dans cette commune. Il y a certains quartiers d’Abobo qui ne sont plus fréquentables à cause de la montée des eaux de pluie. Mais, surtout du fait que plusieurs bassins d’orage ne sont pas construits. Nous nous sommes déportés à Marcory non loin de la clinique Avicenne où il y a deux ouvrages d’assainissement à construire pour la récupération des eaux, afin de les déverser dans le grand collecteur qui va les entraîner ces eaux-là dans la lagune. Nous avons aussi fait un tour à la cité les Perles. Tout ceci constitue la première phase. La deuxième phase consiste à faire en sorte que les fortes pluies qui s’annoncent, ces temps-ci ne puissent pas endeuiller les populations.

Pourquoi ces familles en danger ne sont-elles pas encore mises à l’abri ?
Les choses ne tardent pas. La mise en œuvre d’un plan Orsec nécessite certaines mesures à prendre. Nous avons opté pour la transparence dans nos actions. Au niveau des organes de presse, des organisations des droits de l’Homme, de tous ceux qui sont dans le staff du plan Orsec, mais aussi au niveau des directeurs techniques des mairies et les maires eux-mêmes qui sont nos points focaux. L’année dernière, la presse nous a condamnés. On nous a reproché le fait que nous n’ayons pas vite agi. Il fallait que les gens comprennent qu’on n’avait jamais déclenché un plan Orsec en Côte d’Ivoire. Il fallait mettre en place tout le mécanisme. L’année dernière, nous avons fait un travail qui nous permet aujourd’hui de savoir avec exactitude les sites dangereux, les zones à risque, les populations à déplacer, etc. Le plan Orsec n’est pas permanent. Il se déclenche lorsqu’il y a une catastrophe, mais prend fin après.

Il y a eu un mort dans un éboulement lundi à Gobelet. N’est-ce pas une conséquence de votre retard ?
Premièrement, il faudrait que tout le monde sache que le risque zéro n’existe pas dans le cadre du plan Orsec. Dans les Etats les plus puissants au monde, il y a eu des catastrophes. Il y a eu plusieurs morts. Nous faisons en sorte de minimiser les différents risques, les morts. Pendant que nous sommes en train de nous préparer à chercher les voies et moyens, et surtout les solutions pour que les populations ne soient pas affectées, il peut se produire un cas de force majeure. Des évènements imprévisibles. Nous déplorons le décès survenu à Gobelet. Nous faisons en sorte qu’il n’y ait plus de mort.

Qu’allez-vous faire concrètement ?
Nous allons déguerpir les gens. Il faut forcement qu’on le fasse. Nous allons commencer mercredi (aujourd’hui) une tournée de sensibilisation dans les communes. Nous commençons par Attécoubé. Après, nous irons à Yopougon, Abobo, Adjamé et Cocody. Nous allons dégager plusieurs sites.

Quelles seront les mesures d’accompagnement ?
Tout ce que je puis dire, c’est que nous allons prendre des mesures. Nous travaillons dans la transparence, donc tout le monde sera informé. Un quartier comme Boribana, on ne peut le déguerpir. Pour le faire, il faut trouver un nouveau site viabilisé. Ce n’est pas un quartier précaire comme les autres où il faut restructurer tout. Là-bas, il faut les déplacer. C’est ensemble, dans les réflexions, que nous allons trouver une solution. A côté de ces personnes-là, il y a des locataires qui habitent des maisons à risque. C’est le cas du site qui est situé non loin du campus de Cocody, à gauche, en allant à la Riviera. Il y a des familles perchées au flanc de la colline. Il faut les faire partir en leur donnant un peu d’argent pour qu’ils paient la caution d’une nouvelle maison. Nous allons faire partir 500 personnes de plusieurs quartiers des communes que j’ai citées plus haut. Ensuite, il y a 5.000 personnes qu’il faudra faire partir. Nous travaillerons avec intelligence. Le président de la République et le ministre de l’Intérieur refusent qu’on mette les gens à la rue. Nous traitons les cas les plus dangereux, ensuite suivront les autres.

Combien recevront les personnes qui seront relogées?
Nous n’avons pas encore arrêté une somme. Au début, nous avons décidé 100.000 Fcfa pour leur caution. Mais, c’est une somme à revoir. Il n’y a pas un en attente à cet effet. Chaque fois qu’il y aura des personnes qui devront partir, on débloquera une somme en fonction de leur nombre. C’est la transparence.

D’ici-là, ne craignez-vous pas de nouveaux morts ?
Qui va lentement, arrive sûrement. Nous ne pouvons pas casser tout à la fois. Nous ne sommes pas là pour faire du spectacle. Il faut travailler avec efficacité pour un objectif bien précis. Il faut tenir compte de certaines réalités. La pauvreté a gagné le pays. Les gens sont pauvres. J’agis quand la vie des populations est menacée du fait du site qu’elles occupent.

Interview réalisée par Adélaïde Konin
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