x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

International Publié le jeudi 29 juillet 2010 | L’expression

Sahel : « Guerre » de la France contre Al Qaïda, Un combat difficile

Paris a déclaré la guerre au groupe Al Qaïda pour le Maghreb islamique (Aqmi) qui a tué un des ses ressortissants. Le combat n’est pas gagné d’avance.

La France digère mal l’assassinat d’un de ses ressortissants, Michel Germaneau, tué par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) quelque part dans la zone sahélienne. Le ministre des Affaires étrangères a été dépêché sur le théâtre des opérations pour porter un message de fermeté aux «djihadistes» qui ont ôté la vie à l’humanitaire capturé en avril alors qu’il participait à la construction d’une école au Niger. Bernard Kouchner s’est rendu lundi à pas de course en Mauritanie, au Niger et au Mali pour réaffirmer son soutien à la lutte contre le terrorisme. Le ton est plus ferme à Paris. Le locataire de Matignon n’a pas hésité à décréter une fatwa contre les assassins du natif de Marcoussis qui, malgré son âge avancé, avait abandonné les siens pour voler au secours des populations démunies. François Fillon au cours d’une interview mardi sur une radio, a affirmé que la France était « en guerre » contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), tout en assurant que son pays «ne pratiquait pas la vengeance». A l’annonce de la mort de l’otage lundi, l’Elysée avait convoqué d’urgence un conseil de sécurité et de défense présidé par Nicolas Sarkozy qui a qualifié d’acte « barbare, odieux » l’assassinat de « sang froid » de Geramaneau âgé de 78 ans. C’est de cette rencontre élyséenne que le Premier ministre a déclaré sa « guerre » contre Aqmi. La volonté de la France d’ouvrir un front contre ce groupe qui évolue roue libre aux confins des l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie n’est pas chose aisée. C’est un immense territoire difficile à surveiller où opèrent des groupes rebelles touaregs qui entretiennent un irrédentisme depuis les années 1960. Certains spécialistes en sécurité ont affirmé que la France dispose des moyens de surveillance aérienne dans ses bases de Dakar et de Djibouti qui peuvent balayer toute cette zone. La difficulté réside en ce que ces djihadistes évoluent comme un nébuleuse capable de se défaire et se reconstituer à tout moment. Engager une opération militaire contre Aqmi serait combattre contre une armée « invisible ».

Paris tourne le dos à Bamako

L’opération conjointe menée jeudi par l’armée mauritanienne avec l’appui des forces spéciales françaises pour libérer Michel Germaneau des griffes de ses ravisseurs l’a démontré. Elle a été un échec et l’otage a perdu la vie, tué par ses ravisseurs qui voulait se venger pour avoir perdu six de leurs hommes dans ce raid. Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, le chef d’Aqmi, s’est targué d’avoir fait échec à la France. «Sarkozy a échoué à libérer son compatriote par cette opération mais il a sans aucun doute ouvert pour lui, pour son peuple et pour son pays l`une des portes de l`enfer », précisait-il. Paris a justifié cette intervention risquée par le fait que qu’aucune autorité n’avait « jamais réussi à établir le moindre canal de discussion avec les ravisseurs de Michel Germaneau », supposant même que l’otage français était décédé depuis plusieurs semaines. Cette attitude peu habituelle des preneurs d’otages a surement poussé Paris à prendre les devants à l’approche de l’ultimatum fixé le 28 juillet où devait être exécuté Michel Germaneau si les membres d’Aqmi n’étaient pas libérés. Dans cette opération, les autorités françaises ont royalement ignoré Bamako qui a pourtant joué à maintes occasions les bons offices entre les preneurs d’otages et des pays dont ils sont issus. Pour obtenir la libération du Français Pierre Camatte en février dernier, Paris avait ainsi négocié de longs mois avec Aqmi et fait pression sur Bamako, qui détenait quatre islamistes réclamés par ses ravisseurs. Le Mali avait finalement plié et Nicolas Sarkozy était venu en personne pour remercier le président Amadou Toumani Touré.

La Mauritanie, le chouchou

Cette libération avait entraîné la colère de la Mauritanie et de l’Algérie qui avaient rappelé leurs ambassadeurs. Cet «oubli» des autorités de Bamako dans la tentative de libération de Michel Germaneau est difficile à comprendre d’autant plus que les opérations se sont déroulées sur le territoire malien.

Le locataire du palais de Koulouba a du le rappeler à Kouchner lors de son passage sur les bords du fleuve Djoliba. « Le président Amadou Toumani Touré -c`est tout à fait juste-pense que les opérations doivent être coordonnées, que ce soit des opérations de plus grande ampleur contre Aqmi, contre le terrorisme », a déclaré le patron du quai d’Orsay à la presse après sa rencontre avec le chef de l’État malien. Pour l’instant, la France avoir porté son cœur sur le président mauritanien Mohammed Ould Abdel Aziz réputé plus dur envers les terroristes que le chef de l’Etat malien qui a toujours prôné le dialogue.

Les inquiétudes de l’Espagne

L’opération conjointe franco-mauritanienne pour libérer Michel Germania détenu par Aqmi a soulevé le courroux de Madrid. L’Espagne craint que cette action militaire mette en danger la vie de deux de ses ressortissants, Albert Vilalta et Roque Pascual, enlevés le 29 novembre 2009 en Mauritanie. Leur sort suscite moins d`inquiétude, car ils seraient entre les mains de l`Algérien Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar, dont les motivations sont essentiellement financières, selon les experts mauritaniens interrogés. Mais rien ne dit que cette épreuve de force engagée par la France ne change la donne. Car le groupe qui a exécuté Michel Germaneau avait déjà tué il y a treize mois un otage occidental, le Britannique Edwin Dyer. Les USA suivent de près les mouvements de troupes au Sahel. Ils ont organisé plusieurs manœuvres militaires avec les pays riverains pour renforcer leurs capacités. De nombreuses sources soutiennent que les services américains ont apporté un appui à l’opération de libération de Michel Germaneau

Nomel Essis
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ